pigeon voyageur GPS
27 avril 2020 Par admin

Méthode d’étude – pigeon voyageur

PROJET DE RECHERCHE SUR L’ORIENTATION DU PIGEON VOYAGEUR UTILISANT UN GPS

1/ Introduction / Intérêt de la méthode

Depuis de très nombreuses années, les chercheurs ont essayé de percer le secret de l’orientation du pigeon voyageur. Des résultats incontestables ont été acquis comme l’utilisation du soleil associée à une horloge interne. D’autres résultats sont plus controversés comme l’utilisation du champ magnétique ou des odeurs. L’immense majorité de ces résultats ont été obtenus en quantifiant la rentrée au pigeonnier de pigeons soumis à différents protocoles expérimentaux. Ce qui se passe entre les lieux de lâcher et le colombier, nul ne le sait.
De nombreuses tentatives ont été tentées pour connaître le parcours des pigeons pendant leur retour.
Certains auteurs ont essayé de suivre les pigeons à l’aide d’un engin volant, mais avec peu de succès car les vol de pigeons se fractionnent assez rapidement et il très difficile de repérer de petits groupes de pigeons perdus dans le ciel.
Très dernièrement certains auteurs ont fixé avec succès un récepteur type balise Argos sur le dos du pigeon. Malheureusement les données obtenues ne sont que fragmentaires et entre deux points mesurés par le satellite, le trajet du pigeon est inconnu.
L’utilisation du système GPS (Global Positioning System) mis au point par les militaires américains, semble prometteuse. Ce système est basé sur la mesure de distances entre des satellites et un récepteur portatif. Ce système permet de suivre en temps réel les changements de localisation du récepteur portatif. Il est alors facilement concevable que si un pigeon transportait un GPS, il serait possible lors de la rentrée du pigeon de connaître son parcours exact depuis son lieu de lâcher. Un autre intérêt du GPS, c’est que non seulement on connaît la localisation géographique mais en plus on a une assez bonne estimation de l’altitude à laquelle se trouve le récepteur.
Cependant nous sommes confrontés lors de la fixation d’un GPS sur un pigeon à deux problèmes :

1/ le poids de l’appareil. Un oiseau ne peut pas voler raisonnablement avec une charge représentant plus de 5% de son poids. Le poids moyen d’un pigeon étant 500 grammes, l’appareil ne devra pas faire plus de 25 grammes.

2/ l’encombrement de l’appareil devra être compatible avec les contraintes exigées par le vol. Plus particulièrement on devra veiller au bon aérodynamisme de l’appareil.
Si un pigeon était capable de transporter un tel appareillage, les données obtenues pourraient nous permettre de mieux comprendre comment l’oiseau « organise » son retour. Plus particulièrement on pourrait savoir :

– l’influence sur le parcours réalisé lorsque le pigeon est soumis à différents protocoles expérimentaux. Par exemple, le sens olfactif des pigeons est très controversé car certains expérimentateurs n’ont pas réussi à refaire les expériences réalisées par F. Papi, leurs pigeons rentrant au colombier bien que leur sens olfactif ait été modifié. La comparaison entre le parcours des pigeons témoins et celui des pigeons modifiés permettrait peut-être de mieux comprendre le rôle du sens olfactif.
– combien de fois l’oiseau vérifie son cap au cours d’un vol ? Fait-il le point toutes les minutes ou toutes les heures.
– Comment l’oiseau réagit-il face au relief ?

Comme on le voit le GPS chez le pigeon voyageur permettrait de répondre à de nombreuses questions concernant l’orientation du pigeon.

2/ Réalisation d’un GPS pour pigeon voyageur

Certains travaux concernant le sujet ont été réalisés par l’équipe du Prof Lipp, Institut d’anatomie, université de Zürich, Suisse. Sous sa direction Clemens Bürgi, a réalisé une thèse portant sur la construction d’un GPS dont le poids et la taille étaient compatibles avec le pigeon voyageur.

A l’heure actuelle, un GPS de 35 grammes est au point.

Module de réception 8 g
Batteries 11 g
Mémoire, DC-DC Converter 6 g
Antenne céramique 5 g
Conteneur 5 g

pigeon voyageur GPS

Nous avons demandé au professeur Lipp, si nous pouvions obtenir ces appareils pour réaliser nos propres expériences. Celui-ci a répondu de manière positive et nous avons pu obtenir pour commencer 2 GPS. Ces GPS coûtent aux environs de 2500,00 pièce. Ce GPS n’est certes pas parfait puisque son poids est trop important et que l’antenne reste encore trop volumineuse (4 cm x 6 cm). Cependant sur de courtes distances (distance lieu de lâcher – colombier < 50 km), ce GPS donne des résultats satisfaisants comme le montre la figure ci-dessous, obtenu lors d’un lâcher expérimental réalisé au mois de juillet 2001.

Image_sat - pigeon

Figure 1 : Le pigeon a été lâché dans le coin supérieur droit et son point d’arrivée est dans le coin inférieur gauche.

3/ projets de recherche

Il est surprenant lorsque l’on lit dans les journaux colombophiles les articles concernant l’orientation du pigeon voyageur, que les auteurs ne décrivent pas les derniers articles scientifiques impliquant l’odeur et provenant des laboratoires italiens. Il semble qu’en général, les gens préfèrent plutôt relié le sens extraordinaire du pigeon voyageur à un 6ème sens d’origine magnétique. Un sixième sens, c’est plus magique pour les humains et peut-être plus facile pour les hommes à appréhender. Il est en effet difficile d’imaginer qu’un pigeon hollandais relâché à Barcelone soit capable de reconnaître l’odeur spécifique du nord de l’Espagne.
Avec les GPS, il sera possible de faire une corrélation fine entre la direction du vent et le parcours de retour du pigeon. Nous pouvons alors espérer voir si des modifications de la composition de l’atmosphère, modifie la faculté des pigeons à s’orienter. En effet, la vallée du Rhône est soumis à des vents très puissant qui brassent fortement les odeurs. Si les odeurs sont utilisées dans le retour des pigeons, leur retour d’un même point devrait être différent si le vent a soufflé pendant plusieurs jours du Nord ou du Sud. Notre localisation proche de la vallée du Rhône est un atout pour notre recherche.
De plus il serait intéressant de savoir le comportement des pigeons par rapport à différents types de relief. Certains membres de l’association ont leur pigeonnier localisé derrière des montagne dont la hauteur moyenne est de 2000 m. Contourne t-il l’obstacle ou préfère t-il passer au-dessus. Le profil d’altitude obtenu permettra aussi de comprendre à partir de quelle hauteur d’obstacle le pigeon préfère entamer un contournement. Le contournement d’obstacle pose un délicat problème d’orientation. En effet contourner signifie changer de cap et parfois faire marche arrière. L’oiseau accepte t-il de faire marche arrière pour contourner un obstacle? Quel est le comportement des pigeons devant de telles difficultés? De nouveau les enregistrements réalisés grâce au GPS devraient fournir de précieuses informations.

Source: Institut de développement des connaissances sur l’orientation des oiseaux


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