un pigeon remporte un prix de tête
27 avril 2020 Par admin

Grégarité et orientation – pigeon voyageur

Un Pigeon Remporte Un Prix De Te Te | Pourquoi Un Pigeon Remporte Un Prix De Tête? | Dialogue Sur La Colombophilie

Dans le monde, il existe plusieurs laboratoires qui étudient le pigeon voyageur et son incroyable sens de l’orientation. Malheureusement le transfert des résultats entre le monde des chercheurs et celui des colombophiles est infime. Cela s’explique essentiellement dans le fait que le but principal des recherches est de comprendre les mécanismes physiologiques permettant l’orientation. Les résultats obtenus ne sont que fragmentaires et controversés et ne permettent toujours pas de comprendre comment le pigeon s’oriente et ainsi d’éviter les désastres de certains concours. Cependant une équipe anglaise vient d’écrire un article qui intéressera sans aucun doute une grande majorité de colombophiles et que j’aimerai vous commenter “Accurate route demonstration by experienced homing pigeons does not improve subsequent homing performance in naive conspecifics. A. N. Banks and T. Guilford. Proc. R. Soc. Lond. B (2000) 267, 2301-2306” . Cet article concerne le transfert d’information entre pigeons expérimentés et pigeons « naïfs ». Pour nous colombophiles, cet article est riche d’enseignement pour affiner notre méthode d’entraînement. En effet le propos de cet article est de savoir si un pigeon non expérimenté est capable en suivant un pigeon expérimenté d’apprendre à s’orienter.

L’expérience se réalise comme suit :

60 pigeons, volant autour du colombier, sont entraînés pour la première fois lorsqu’ils deviennent yearling par un lâcher collectif et 2 lâchers individuels à partir de 2 points distants de 4 km du colombier. Les pigeons restants (40) sont alors séparés en deux lots :

Le lot 1 est alors entraîné à partir d’un point A distant de 10 km et le lot 2 est entraîné à partir d’un point B distant de 13 km. Les points A et B sont situés dans des directions opposées par rapport au colombier (voir figure 1). Pour chaque lot, 5 lâchers collectifs et 4 lâchers individuels sont alors réalisés.

Les pigeons sont alors prêts pour démarrer l’expérience qui se déroule en deux étapes

Etape 1

A partir du lieu de lâcher A, on relâche les pigeons 2 par 2, les paires étant constituées soit de :

– 2 pigeons du lot 1 (ayant donc volé déjà 9 fois de ce point et dit E pour expérimenté). Noté E + E
– 1 pigeon du lot 1 et 1 pigeon du lot 2 (n’ayant donc jamais volé de ce point et dit N pour naïf). Noté E + N
– 2 pigeons du lot 2. Noté N + N

Pour chaque paire lâchée on étudie les 3 paramètres suivant :

– direction des pigeons quand ils disparaissent. Pour ceux qui ne connaissent pas ce type d’expérience, les pigeons sont lâchés dans un endroit découvert, et on suit les pigeons aux jumelles, jusqu’au moment où ils disparaissent. On note alors à l’aide d’un compas, la direction prise à ce moment là.

– vitesse
– arrivée ensemble ou non

Les résultats sont les suivants :

  Direction Vitesse m/min (moyenne) Départ en paire Arrivée en paire
Paire E+E Colombier  915 100% 100%
Paire E +N Colombier  831 100% 90%
Paire N +N 180° par rapport au colombier 142 100% 0%
Figure1 Article2 | Grégarité Et Orientation – Pigeon Voyageur | Sens De L'orientation

 

Figure 1 : position relative des points de lâcher A et B et direction des pigeons à l’entraînement et au cours de l’étape 1.

Plusieurs commentaires sont à faire :

– les paires E+E et E+N se comportent de manière quasi identique, contrairement aux paires N+N.

Dans les paires E+N, le pigeon E reconnaît clairement le lieu de lâcher et le pigeon N en absence de repère visuel, fait confiance à son instinct grégaire qui le pousse à ne pas s’isoler. Le temps de vol étant assez court (+/- 15 min), le pigeon N se retrouve au colombier sans s’en être aperçu. Il serait important de refaire les mêmes expériences d’un point plus éloigné, afin de savoir si le pigeon N continue à suivre le pigeon E pendant un temps de vol plus long.

Malgré un entraînement intensif, les pigeons N+N sont désorientés. En fait leur direction de départ suggère plutôt que ces pigeons pensent être au lieu de lâcher précédent (c’est à dire B puisqu’ils sont du lot 2) et partent dans la direction qu’ils utilisent habituellement. Ces pigeons ne font donc pas le point avant de partir ; la direction est mémorisée. Cela confirme l’intérêt qu’il y a à entraîner ses pigeons sur la ligne de vol.

L’arrivée des GPS portables dont le poids est compatible avec le pigeon permettra devrait permettre de comprendre pourquoi les pigeons N+N qui partent ensemble se séparent et arrivent séparément. De même, il permettra de voir sur de plus longue distance à quel moment le pigeon N se détache, si celui-ci n’arrive de manière décalée.

Il est important de noter que les auteurs de cet article considère qu’un pigeon lâché d’un point qu’il ne connaît pas est “naïf”. En fait ce pigeon n’est pas un débutant puisqu’il a son actif 12 entraînements de 3 lieux différents. Les résultats obtenus sont d’autant plus surprenants. Ces pigeons n’ont été entraînés pour la première fois que lorsqu’ils étaient yearling. Ce paramètre influence t-il les résultats ?

Etape 2

Du point de lâcher A, tous les pigeons ayant participé à l’étape 1 sont alors relâchés individuellement. Les mêmes paramètres sont étudiés, c’est à dire direction et vitesse.

 

  Direction (moyenne) Vitesse m/min (moyenne)
Pigeon E Colombier 915
Pigeon N -provenant de paire E+N aléatoire 228
 Pigeon N – provenant de paire N+N aléatoire 240

Plusieurs commentaires sont à faire :

Sans surprise les pigeons E, lâchés seuls, rentrent aussi rapidement que lorsqu’ils sont lâchés en paire.

Par contre les pigeons N, qu’ils aient réalisé un vol avec un pigeon E ou avec un pigeon N, sont aussi peu efficace tant au point de vue de l’orientation initiale que de la vitesse parcourue.

Du point de vue du colombophile, il est clair que l’entraînement E+N n’apporte rien au pigeon N. Au cours du vol couplé, le comportement du pigeon N semble complètement passif et n’aiguise pas son sens de l’orientation. De manière plus surprenante, les pigeons N provenant de paire N+N, et qui sont tous arrivés seuls la fois précédente, ne sont pas meilleurs. Ils ont pourtant produit un effort d’orientation de ce point. Tout se passe comme s’ils ne connaissaient pas ce point. Mon interprétation sur ce comportement est la suivante. Le pigeon voyageur tient de son ancêtre le bizet, un comportement grégaire. L’absence de partenaire de vol, couplé à un lâcher dans un lieu inconnu entraîne un stress important qui pousse l’oiseau à se poser.

A la vue des ces résultats, plusieurs enseignements peuvent êtres tirés

1/ Les méthodes qui consistent à entraîner de vieux pigeons avec des jeunes pigeons devraient être abandonnées.
2/ Les entraînements collectifs ne donnent pas à chaque pigeon la même éducation. Certains pigeons se comporteront nécessairement de manière passive
3/ Le pigeon n’aime pas voler seul et l’isolement entraîne un stress important. Pour diminuer ce stress, il est important de l’habituer à voler seul
4/ Dans les concours de vitesse, la performance du pigeon sera d’autant meilleure si le pigeon connaît déjà le lieu de lâcher et qu’il l’a pratiqué de nombreuses fois
 

Source: Institut de développement des connaissances sur l’orientation des oiseaux


Ping Gauche Pigeon | Conseil N°22 – Pigeon Voyageur | Conseils Du MoisL’orientation du Pigeon Voyageur. Etat actuel des connaissances – 1

Ping Gauche Pigeon | Conseil N°22 – Pigeon Voyageur | Conseils Du MoisL’orientation du Pigeon Voyageur. Etat actuel des connaissances – 2

Ping Gauche Pigeon | Conseil N°22 – Pigeon Voyageur | Conseils Du MoisSens de l’orientation – pigeon voyageur


https://www.pigeoncenter.be/fr/pigeon-rit