Pigeons Voyageurs : Comment Réussir l’Élevage d’Hiver et Préparer les Jeunes pour une Saison Sereine
Un élevage d’hiver remarquable malgré un climat doux
La saison a débuté sous les meilleurs auspices grâce à un élevage d’hiver particulièrement réussi. Le climat doux de novembre et décembre a favorisé une reproduction stable et harmonieuse. Les mâles de la catégorie « coursières » ont été accouplés fin novembre à des femelles de veufs, une combinaison qui a donné des pigeonneaux d’une qualité remarquable, aussi beaux et précoces que ceux obtenus dans les périodes d’élevage classiques.
Jamais les jeunes n’étaient sortis aussi tôt : la majorité était sevrée au 20 janvier et les premiers vols ont débuté dès février. Cette avance représente un atout précieux pour leur développement, à condition de les préparer avec méthode et prudence.
Gérer les jeunes pigeons face aux dangers : nervosité, câbles et premiers vols
Même lorsqu’ils ont le même âge, la même alimentation et le même environnement, les jeunes ne réagissent pas tous de la même façon en vol. Deux groupes distincts se sont formés :
– les pigeonneaux aux plumes blanches, confiants, endurants, capables de voler 25 à 45 minutes sans difficulté ;
– les bleus, nerveux, réticents à sortir, et qui ne restent que quelques minutes en l’air avant de revenir sur la planche.
La raison est simple : plusieurs bleus ont déjà percuté les câbles à haute tension situés à proximité du colombier. Même avec peu de dégâts, ces chocs créent une grande appréhension qui influence fortement leurs comportements. Une situation que tout colombophile a pu connaître.
Pour corriger cela, les sorties ont été multipliées, deux à trois fois par jour, en veillant à forcer de petites volées tout en douceur. L’objectif : réhabituer les jeunes à leur environnement et réduire leur nervosité. Plus un pigeonneau rencontre tôt un danger, moins le choc est violent, car son vol est encore léger et peu puissant. À l’inverse, lorsqu’un jeune robuste et sûr de lui tape dans les câbles pour la première fois, les dégâts risquent d’être bien plus graves.
Pour limiter ce risque, la méthode adoptée consiste à ne jamais lâcher plus de quarante jeunes à la fois. Depuis l’application stricte de cette règle, les accidents se sont fortement réduits. Après deux ou trois mois de vol, les jeunes connaissent parfaitement les obstacles environnants et les incidents deviennent rares.
Préparation progressive des veufs et des coursières
Les veufs et les coursières bénéficient d’un régime doux en volière jusqu’à la fin mars, composé d’un mélange dépuratif qui limite tout risque de surpoids avant l’entraînement intensif. L’accouplement se fait début avril, suivi d’une courte période de couvaison, juste assez pour renforcer leur motivation avant l’entrée en compétition.
Ensuite, chaque pigeon devra prouver sa régularité et sa valeur pour conserver sa place dans l’équipe. Une préparation progressive, respectueuse du cycle naturel, reste la clé d’une saison stable.
L’importance d’un contrôle sanitaire rigoureux avant la saison
Une colonie peut sembler solide et pourtant héberger des parasites invisibles. Malgré une hygiène irréprochable, un colombier sec et bien aéré, et une vaccination anti-paratyphose pratiquée depuis plus de vingt-cinq ans, un contrôle annuel des fientes reste indispensable.
Cette année, l’introduction de quelques pigeons venus d’un autre amateur — habituellement fiable — a révélé une surprise : ces sujets étaient porteurs de coccidiose et de vers capillaires. Un rappel brutal que la prudence est impérative, même lorsque la confiance semble acquise.
Après traitement rapide et ciblé, la colonie a retrouvé un état sanitaire impeccable. Cette expérience prouve qu’un simple examen fécal peut éviter de graves conséquences, même pour les amateurs les plus expérimentés.
Ce que les colombophiles doivent retenir
Plusieurs enseignements se dégagent de cette expérience :
– toujours contrôler les pigeons étrangers avant l’introduction dans la colonie ;
– limiter le nombre de jeunes lâchés en même temps pour réduire les accidents ;
– multiplier les sorties des jeunes pour renforcer leur confiance ;
– maintenir une hygiène parfaite et un suivi sanitaire annuel ;
– réagir immédiatement au moindre doute pour préserver toute la colonie.
L’élevage d’hiver, la gestion des premiers vols et la prévention sanitaire sont trois piliers inséparables pour démarrer une saison sportive dans les meilleures conditions. L’expérience montre que même les amateurs les plus prudents continuent d’apprendre chaque année — un rappel précieux que la colombophilie est un art qui se perfectionne sans fin.
[ Source: Article édité par M. André Roodhooft – Revue PIGEON RIT ]
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