Pigeon voyageur : comment maintenir ses pigeons en bonne santé grâce à une approche naturelle et préventive

« Pourvu que je puisse maintenir mes pigeons en bonne santé ! »
Combien de fois n’entend-on pas ces paroles, surtout à cette période de l’année où, un peu partout, les pigeonneaux sont sevrés. Il y a beaucoup de vérité dans cette phrase, car même avec une petite équipe de pigeons de classe moyenne, on peut facilement se classer lorsque ceux-ci sont en parfaite santé. Et si, en plus, on a la chance de posséder quelques sujets d’exception, on remporte sans peine des prix de tête et des championnats.
Mais comment peut-on réellement maintenir ses pigeons en bonne santé ?
Aujourd’hui, cela semble difficile sans un minimum de contrôle vétérinaire. J’insiste bien : une certaine forme de contrôle vétérinaire. Il n’est plus possible, à notre époque, de bien jouer durablement avec pour seuls soins de l’eau et des graines. Ce temps est révolu.
Mais attention à ne pas mal interpréter mes propos : trop chipoter à ses pigeons, c’est mal faire.
Par « contrôle vétérinaire », j’entends qu’il est tout à fait possible de réussir sans aller chaque semaine chez le vétérinaire ou le pharmacien. Il s’agit avant tout de pigeons soignés avec rigueur, et d’un emploi très limité de médicaments.
Le bon colombophile maintient ses pigeons en santé avec un minimum de traitements. Il n’a recours aux médicaments que lorsque cela s’avère absolument nécessaire.
Un usage mesuré de produits vétérinaires et de vitamines n’est plus à exclure, mais je ne crois pas ceux qui prétendent que leurs pigeons se distinguent uniquement avec de l’eau et des graines. Des exceptions existent, certes, mais ces affirmations relèvent souvent davantage de l’orgueil que de la vérité.
Beaucoup de colombophiles utilisent un produit ou un autre et gardent scrupuleusement leur « secret » en pensant qu’il est indispensable à leur réussite. Pourtant, les secrets et les produits miracles n’existent pas. Le marché regorge de pilules et de préparations censées activer la forme, mais les bons pigeons n’en ont pas besoin : ils se classeront en tête sans artifice. À l’inverse, un pigeon malade ou sans valeur ne fera jamais de prix, même gavé de produits.
Malheureusement, certains détruisent leurs propres champions en leur administrant trop souvent des médicaments ou des stimulants. On ne rend pas service à ses pigeons en ajoutant chaque jour un produit dans l’eau ou en leur imposant des cures à tort et à travers. Au contraire, cela déséquilibre leur organisme et affaiblit leur résistance naturelle.
Les pigeons malades doivent être soignés, bien sûr, mais donner des médicaments à des pigeons sains est absurde et souvent nocif. Il est bien plus sage de les aider par des produits naturels et inoffensifs comme la levure de bière, le thé, le miel ou l’ail.
Il en va de même pour les vitamines : à utiliser avec mesure et intelligence.
Des pigeons bien soignés et logés dans un colombier propre, sec et bien aéré tombent rarement malades. Une hygiène stricte réduit considérablement les risques de contamination.
Dans mon propre colombier, je n’ai jamais eu de problèmes de vers, de coccidiose ou de paratyphus, alors même que je n’ai jamais administré de traitement préventif contre ces affections.
Si un jour une maladie apparaissait, j’interviendrais immédiatement avec le médicament approprié, mais jamais je n’imposerais de cures aveugles.
Seule exception : contre la trichomonase, une cure annuelle « préventive » après le troisième ou le quatrième concours.
Un jeune débutant m’a récemment écrit une longue lettre. Son expérience est encore limitée, mais sa volonté d’apprendre est sincère. C’est d’ailleurs cette lettre qui m’a inspiré le présent article.
Pour l’aider, voici quelques règles essentielles que j’applique moi-même et qui, par expérience, permettent de maintenir ses pigeons en parfaite santé :
Règles de base pour garder ses pigeons en bonne santé
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Disposer d’un colombier sec, propre et bien aéré.
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Éviter le surpeuplement, source fréquente de maladies respiratoires.
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Nettoyer quotidiennement et maintenir l’abreuvoir d’une propreté irréprochable pour prévenir vers et coccidiose.
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Vacciner les pigeonneaux au printemps contre les poquettes et la diphtérie.
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Avant les accouplements, consulter un vétérinaire et faire analyser les fientes avant la saison des concours.
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Après le 3ᵉ ou 4ᵉ concours, faire une seule cure légère contre la trichomonase.
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Ne pas laisser les pigeons traîner sur les toits après les volées ; les gouttières sont souvent des foyers d’infection.
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Empêcher l’accès des pigeons égarés ou étrangers à l’abreuvoir.
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Avant d’introduire de nouveaux pigeons, leur faire avaler une tablette de Spartrix et une de Spartakon, puis les mettre en quarantaine quelques jours.
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Utiliser des produits naturels : verdure, thé, levure de bière, miel, ail, etc.
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Éliminer rats et souris, vecteurs fréquents de maladies.
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Ne pas abuser des vitamines et éviter toute cure inutile.
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Ne pas chipoter à ses pigeons, ni appliquer des traitements sans raison.
Cher débutant, gardez bien ces conseils en tête et vous deviendrez, j’en suis sûr, un excellent colombophile. Avec un peu d’expérience, tout cela vous paraîtra bientôt naturel.
Et si, entre-temps, vous avez encore des doutes ou des questions, n’hésitez pas à m’écrire : je vous répondrai avec grand plaisir.
[ Source: Article édité par M. André Roodhooft – Revue PIGEON RIT ]
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