Pigeon voyageur comment nourrir les pigeons de demi fond pour developper leur endurance naturellement
10 novembre 2025 Par admin

Pigeon voyageur : comment nourrir les pigeons de demi-fond pour développer leur endurance naturellement

Pigeon voyageur comment nourrir les pigeons de demi fond pour developper leur endurance naturellement

Débutant :
Je me souviens t’avoir entendu dire que, selon toi, ce qu’il y a de plus difficile dans la conduite des pigeons, c’est la manière de nourrir ceux de demi-fond. Peux-tu m’expliquer ce qui t’incite à penser ainsi ?

Victor :
Il y a d’abord ceci : quand on parle de demi-fond, on vise généralement des distances de 300 à 600 km. Or, il faudrait distinguer, dans cette gamme de concours, ceux qui permettent au colombophile d’engager un pigeon chaque semaine, et ceux qui ne peuvent être joués que toutes les deux semaines pour éviter de surmener le pigeon.
J’estime qu’un pigeon peut être engagé chaque semaine sur des distances de 300 à 400 km. Cela dépend encore des conditions de vol, et le colombophile doit tenir compte de l’indice de difficulté et de l’état de fraîcheur du pigeon à l’arrivée.
En revanche, au-delà de 400 km, l’expérience montre qu’il faut une semaine de repos entre deux concours, si l’on ne veut pas risquer de briser prématurément la carrière sportive du pigeon.

Débutant :
Je suppose que tu parles ici de pigeons adultes, ayant atteint l’âge de deux ans ?

Victor :
C’est évident. Car c’est surtout à l’âge d’un an qu’on “crève” un pigeon, bien plus encore que lorsqu’il est pigeonneau.

Débutant :
D’accord. Mais je suppose aussi qu’il faut nourrir différemment les pigeons participant aux concours de petit demi-fond et ceux engagés tous les quinze jours ?

Victor :
C’est là toute la difficulté. Pour les premiers, c’est surtout la vitesse qui prime, tandis que pour les seconds, c’est l’endurance qui entre en jeu.

Débutant :
Mais que penses-tu de ce que prétend ton ami Georges De Paduwa, lorsqu’il dit que jusqu’à 500 km, “tous les pigeons normalement constitués” peuvent suivre le train, comme on dit en jargon cycliste ?

Victor :
Eh bien, je crois ceci : même si tous les pigeons arrivent en groupe à un point identique, sur une distance de 500 km, certains arriveront “vidés” tandis que d’autres non. Et il est certain qu’un pigeon fatigué s’orientera plus difficilement qu’un pigeon en pleine possession de ses moyens.
Or, puisqu’il faut absolument qu’un pigeon se détache du groupe pour prendre la ligne la plus directe vers son colombier, il faut admettre que la plupart n’en sont pas capables. Sinon, les concours seraient terminés très, très vite… et ce n’est pas le cas, surtout lorsque les distances augmentent.

Débutant :
Je comprends : tu veux démontrer que l’art de nourrir joue ici un rôle prépondérant et conditionne l’endurance.

Victor :
Exactement. Car l’endurance suppose des réserves — ce qui n’est pas nécessaire pour des pigeons volant sur de courtes distances.

Débutant :
Ce qui m’intrigue, c’est de savoir ce que tu entends par réserves, car lorsque j’aurai bien compris cela, le plus dur du problème “comment nourrir” sera sans doute résolu.

Victor :
Tu as raison. Les réserves, ce sont celles que le foie emmagasine : le glycogène et les graisses. Ce sont elles que le foie libère en cas de besoin. C’est donc cet organe qui détermine l’endurance du pigeon et son état d’épuisement à l’arrivée d’un concours.

Débutant :
Mais comment savoir si le pigeon a bien accumulé des réserves ?

Victor :
Ce n’est pas facile, mais il existe un indice : dès qu’un pigeon fait de la graisse, cela indique qu’il est saturé. C’est un danger qu’il faut éviter, car la graisse est l’ennemi numéro un de tout sportif.
Il existe une exception : pour un concours de Barcelone, par exemple, la graisse accumulée peut être utilisée durant les cinq jours de panier. Mais ce n’est pas le cas pour les concours de demi-fond.
En observant bien un pigeon, on remarque que son rythme respiratoire s’accélère dès qu’il s’engraisse. Cela signifie que sa dépense d’énergie n’est plus en équilibre avec la nourriture qu’il absorbe.
Au veuvage, ce cas est rare, mais au naturel, cela arrive souvent. On l’observe aussi dans les colombiers froids et humides : le pigeon accumule alors de la graisse pour se protéger. C’est l’une des raisons pour lesquelles le colombier joue un rôle essentiel dans l’atteinte de la forme.
Un colombier sec, chaud et bien aéré incite le pigeon à voler. S’il boude la volée, c’est que son sang est vicié par des toxines… et par instinct, le pigeon évite d’aggraver son état en fournissant des efforts.
Les causes peuvent être multiples : manque d’air pur au colombier, nourriture trop riche en protéines (pois, féveroles, vesces), infection microbienne, parasitisme intestinal, fermentation légère dans les intestins, ou encore récupération insuffisante après un effort important.
Tu vois donc qu’il existe bien des causes possibles de pollution de l’organisme. C’est au colombophile d’établir le bon diagnostic et de prendre les mesures nécessaires.

Débutant :
Cher maître, je sais que le sujet est inépuisable, mais pourrais-tu me raconter maintenant comment se nourrit ce grand champion de demi-fond dont tu m’as promis de révéler le système ?

Victor :
J’y viens. Mais j’ai été un peu déçu lorsque j’ai demandé à ce champion, de longue date aux concours de l’Union d’Anvers, si je pouvais le citer. Il m’a répondu :

“Je préfère que tu ne divulgues pas mon système de soins. D’ailleurs, j’ai presque tout appris dans La Revue Verte. Mais si tu cites mon nom, tout le monde fera comme moi… alors je préfère que ce ne soit pas le cas !”

Débutant :
Ce n’est pas très sportif, il me semble… mais cela ne change rien à ce que tu vas me raconter.

Victor :
Eh bien, voici. Ce qui caractérise les résultats de ce champion, c’est le grand nombre de prix de tête. Preuve de l’excellence de son système… et de la qualité de ses pigeons.
Il m’a expliqué ce qui suit — et je sais qu’il dit vrai :

Le dimanche, à son retour, le veuf trouve une dizaine de petites graines dans son casier (du millet en majorité).
Une demi-heure après les constatations, il reçoit une cuillère à café de mélange dépuratif, légèrement arrosé de jus de citron et saupoudré de levure de bière. En même temps, la femelle est retirée et le plateau retourné.
Le soir, une cuillerée à soupe du même mélange.
Dans la boisson d’arrivée : une cuillerée à café de glucose vitaminé par litre d’eau. Ensuite, de l’eau pure.
Les mâles restent enfermés dans leur casier, mais s’il en a le temps, il ouvre la baie quelques minutes pour leur permettre de faire quelques tours.

Débutant :
C’est tout pour le dimanche ?

Victor :
Oui, pour ce qui est de la nourriture et de la boisson. Le reste, nous en parlerons une autre fois. Restons-en à l’alimentation.

Le lundi matin, volée courte : le pigeon n’a rien à dépenser. Il retrouve quelques petites graines et, dans la mangeoire, des cubes de carottes préparés par son épouse.
Une demi-heure plus tard : une cuillerée à café du mélange dépuratif-citron-levure.
Le soir, après le travail (vers 17 h), volée libre, puis à nouveau une grosse cuillerée à soupe du même mélange.
Dans la boisson : quelques gouttes de solution de Lugol, à raison d’une cuillerée à café pour 4 litres d’eau.

Le mardi matin, volée de vingt minutes avec drapeau. À la rentrée : petites graines, eau fraîche, grit, vitamineral et pierre à picorer.
Avant de partir, une cuillerée à soupe de mélange dépuratif.
Le soir, volée d’une demi-heure, puis une cuillerée à café de mélange sport, suivie plus tard d’une cuillerée à soupe du même mélange.
Enfin, une demi-cuillerée de petites graines : 1/3 millet, 1/3 chanvre, 1/3 riz non décortiqué.

Le mercredi, jeudi et vendredi (jour d’enlogement), même programme que le mardi, sauf que le matin on donne du mélange sport au lieu du dépuratif.
Le vendredi, pas de volée pour les pigeons engagés : le matin une cuillerée à café de mélange sport, et une heure avant l’enlogement une nouvelle ration du même mélange, trempé depuis la veille dans l’eau, afin d’éviter la soif dans les paniers.

Quant à la boisson : mardi et mercredi, de l’eau pure ; jeudi soir et vendredi matin, une cuillerée à café de glucose vitaminé par litre d’eau.

Ainsi soigne-t-il ses veufs participant chaque semaine aux concours de 320 à 360 km de l’Union d’Anvers. Ses pigeons de fond, engagés tous les quinze jours sur 500 à 650 km, sont nourris un peu différemment.

Débutant :
J’ai l’impression que ton ami t’a tout raconté avec une sincérité totale. Je suis curieux d’apprendre comment il soigne ceux du Fondclub.

Victor :
Il m’a encore confié certains petits secrets… mais cela, je te le raconterai la prochaine fois. Tu sais bien mon principe : qui trop embrasse, mal étreint.


[ Source: Article édité par M. Noël De Scheemaecker – Revue PIGEON RIT ] 

Pour vous abonner au Magazine PIGEON RIT – Cliquez sur le bouton ci-dessous !

pigeon rit banner


ping gauche - pigeon - colombophilieLes différences entre pigeons de demi-fond et de fond

ping gauche - pigeon - colombophilieConcours de demi-fond – pigeon voyageur