pratique n° 8 pigeon voyageur
12 mars 2022 Par admin

Leçon de la pratique n° 8 – pigeon voyageur

pratique n° 8 pigeon voyageur

Ces dernières années, mes pigeons veufs furent toujours accouplés aux environs de la Chandeleur (2 février). Après huit jours de couvaison les oeufs et les femelles étaient enlevées.
Fin mars, ils étaient de nouveau réaccouplés et lorsqu’ils étaient sur des oeufs depuis 5 à 6 jours, j’enlevais les femelles. Quelques jours plus tard lorsque les mâles abandonnaient les nids, je retirais les plateaux et ils étaient définitivement mis au veuvage. A partir de fin décembre, début janvier, lorsque la dernière penne était complètement poussée, ils recevaient du mélange dépuratif jusqu’au moment de l’accouplement à la Chandeleur. Un ou deux jours avant l’accouplement je commençais à distribuer du mélange élevage et cela durant une dizaine de jours. Dès que les femelles avaient pondu, retour au dépuratif jusqu’au prochain accouplement, fin mars. Lorsque le temps le permettait, c’est-à-dire pas de neige ou de brouillard, les veufs étaient lâchés chaque jour. Malgré qu’ils étaient nourris exclusivement au mélange dépuratif entre les deux périodes de couvaison, les veufs montraient toujours une grande condition lorsqu’ils étaient lâchés.



Certains restaient parfois des heures en l’air et d’autres disparaissaient pendant plus d’une heure. Des colombophiles affirment que les pigeons brûlent la forme en hiver et que cela se paie en été. Je ne crois pas cela si grave. Pour moi un pigeon doit être en condition toute l’année. Cependant j’étais toujours content d’accoupler les veufs fin mars. C’est à cette époque que la forme était la plus grande et il était souvent très difficile de les faire rentrer au pigeonnier. En les accouplant cela cessait et la plupart rentraient immédiatement.
Je pense que j’ai appliqué ce système pendant au moins dix ans (deux couvaisons précédant la mise au veuvage).
Les résultats ne furent pas mauvais, pourquoi donc changer?
Un gros désavantage du système est qu’il n’est pas possible d’élever des jeunes à partir des veufs, à moins d’avoir d’autres couples pour passer les oeufs. Un deuxième désavantage est la mue plus rapide des pennes mais je ne suis pas certain que cela soit une conséquence des deux couvaisons précédant la saison. Fin juillet, mes veufs avaient toujours laissé tomber 3 à 4 pennes et je remarquais également quelques plumes de couverture jonchant le sol du pigeonnier. Dès que l’on voit que des plumes de couverture sont tombées, même s’il n’y en a que quelques-unes, la saison est finie pour les veufs.
Pour Bourges, début août, j’avais toujours beaucoup de difficultés à enloger quelques veufs encore suffisamment bien en plumes pour réaliser de bonnes prestations, alors que certains pigeonniers sont capables d’enloger l’équipe au complet. L’année dernière j’ai obscurci le pigeonnier de 18 heures le soir jusqu’au lendemain matin à 7 heures. Pourtant, fin juillet début août il n’y avait aucune différence dans la mue.
J’ai demandé l’avis de Noël De Scheemaecker, qui me conseilla de laisser couver les veufs une fois seulement au début de l’année et de les laisser éventuellement élever.
Il y a beaucoup de pigeons d’un an parmi les veufs et c’est certainement un avantage pour eux s’il ont élevé au pigeonnier de veuvage.
J’ai suivi les conseils de Noël De Scheemaecker et nous attendons ensemble le résultat.

Système
J’ai complètement modifié mon système cette année.
Fin novembre tous mes pigeons ont été accouplés le même jour : éleveurs, veufs et femelles à jouer. L’accouplement, la ponte, l’élevage des jeunes se déroulèrent exceptionnellement bien. Le résultat fut que j’ai pu sevrer à peu près une centaine de jeunes au même moment. Au moment du sevrage, je les ai examinés attentivement et ceux qui ne me plaisaient pas à 100%, je leur ai tordu le cou.
Finalement le pigeonnier des jeunes fut bien rempli mais pas surpeuplé. Les autres années, j’élevais aussi plus ou moins une centaine de jeunes, en trois couvées provenant de mes éleveurs, aussi jusque fin avril je devais chaque fois ajouter des plus jeunes aux premiers sevrés. Le fait de sevrer tous les pigeons en une fois, comme maintenant, est beaucoup mieux pour les pigeonneaux. Lorsqu’on ajoute régulièrement des pipants au pigeonnier des jeunes, la condition des plus âgés baisse. De plus, les plus jeunes empêchent les aînés de bien voler et lorsque finalement les jeunots démarrent avec les plus vieux, les pertes sont souvent grandes. J’ai bon espoir dans ce système mais il me faut encore attendre les résultats.



Les veufs
Si mes veufs volent bien cette année, je ne les laisserai plus jam-ats-voler en hiver.
J’ai accouplé mes veufs le 26 novembre. A l’exception de quelques bagarres, quelques œufs cassés et non fécondés, tout s’est bien déroulé.
Dès que les jeunes eurent 15 à 18 jours et que les mâles recommençaient à chasser, je les ai retirés du pigeonnier. Les femelles ont continué à élever les jeunes sans le moindre problème. Les veufs quant à eux ont été mis en volière ouverte et sur grillage. C’est aux environs de la mi-janvier que j’y ai installé mes premiers veufs. Il y sont restés jusqu’au début du mois de mars, donc presque deux mois sans voler. Pendant leur séjour en volière, ils ont reçu uniquement du mélange dépuratif. Les jours où il faisait particulièrement froid, ils restaient apathiques, les plumes ébouriffées, sur les perchoirs. Au mois de février, pendant les journées « portes ouvertes » de la Station d’Elevage, j’ai entendu de nombreux visiteurs déplorer la chose: « cela ne doit pas être bon pour des pigeons habitués à un pigeonnier de se retrouver dans le froid et les courants d’air ! ». Je m’y attendais.
Lorsqu’il faisait froid, ils avaient l’air triste dans la volière. Quand ils se trouvaient dans la volière, je devais très peu y regarder. Seulement donner à boire et à manger. Sur grillage, même pas besoin de nettoyer. De plus, j’avais tout le temps pour nettoyer et désinfecter le pigeonnier des veufs. Début mars, je les ai ramenés dans le pigeonnier blinquant. De retour au pigeonnier je les ai nourris deux fois par jour à volonté, mais uniquement de mélange dépuratif. Ils furent lâchés une fois par jour. Après 8 jours ils étaient de nouveau pleins de vie et commençaient à voler de plus en plus avec plaisir et à s’éloigner. Je fus content de les accoupler il y a quelque temps, le premier avril pour être précis, car ils devenaient trop excités. Ils purent couver pendant 6 jours, ensuite tout fut enlevé et ils furent remis au veuvage.
Je suis vraiment impatient de voir comment la saison va se dérouler et de quelle façon la mue va évoluer. S’ils volent bien, je suis certain que mes pigeons ne voleront plus jamais en hiver. Cela est si facile lorsqu’ils se trouvent en volière.
Dans quelques mois j’en saurai plus et je vous tiendrai au courant.



Les femelles à jouer
Les femelles à jouer furent comme les veufs accouplées le 26 novembre.
Comme la direction de l’Union d’Anvers boycotte le jeu avec les femelles, je n’ai plus beaucoup de femelles à jouer. Elles ont si peu de chances contre les veufs. Je trouve dommage que les dirigeants actuels aient supprimé le jeu des femelles.
Afin de maintenir une colonie, les bonnes femelles sont plus importantes que les bons mâles et la meilleure façon de déterminer la valeur d’un pigeon est encore toujours le panier de voyage. Souvent lorsque l’on détient le pouvoir, il est difficile de ne pas faire passer son opinion personnelle avant l’intérêt général. Mais je n’entrerai pas dans les détails. Lorsque les jeunes des femelles furent âgés de 15 jours, j’ai retiré les femelles du pigeonnier pour les amener dans une petite volière au sol grillagé, les mâles ayant continué à nourrir leur progéniture sans difficulté. Mi-avril les femelles se trouvaient encore en volière.
J’ai l’intention de les accoupler le 1er mai et de les ramener au pigeonnier une semaine avant. Fin mai, sur fin de couvage, j’ai l’intention de les enloger pour Bourges. En volière elles ont un bac plein de dépuratif. Début avril j’en ai pris quelques-unes en mains. Au contraire des veufs, qui étaient particulièrement légers, les femelles me semblèrent beaucoup trop lourdes. Je ne suis pas trop inquiet : aussitôt qu’elles pourront voler et qu’elles seront chassées par les mâles après l’accouplement, la graisse superflue sera vite disparue. Pour le reste, nous attendons de savoir si le séjour de trois mois en volière aura une influence néfaste sur les prestations. Comme pour les veufs, c’est naturellement très facile en hiver : elles se trouvent sur des lattes situées au-dessus d’un grillage ne facilitant pas l’accouplement et il ne faut pas s’en soucier. Si elles ne réalisent pas de bonnes prestations cette année, ce ne sera pas trop grave. Le jeu des femelles à l’Union d’Anvers où il n’est plus possible de réaliser un doublage provincial, a perdu tout son charme..

A. Roodhooft


Notice:

Il est préférable de sevrer et de tenir des pigeonneaux du même âge (éventuellement quelques jours de différence, ce n’est pas grave). Si l’on y ajoute quelques semaines ou un mois plus tard des pigeonneaux fraîchement sevrés ceci constitue un handicap pour la condition des plus âgés. Au début ces jeunes empêchent les plus vieux de bien voler et par la suite lorsqu’ils commencent également à bien voler, les plus vieux les entraînent très loin et les pertes sont grandes.


[ Source: Article édité par M. André Roodhooft – Revue PIGEON RIT ] 

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