Pigeons voyageurs gestion du veuvage reproduction et mue naturelle pour des resultats durables
5 novembre 2025 Par admin

Pigeons voyageurs : gestion du veuvage, reproduction et mue naturelle pour des résultats durables

Pigeons voyageurs gestion du veuvage reproduction et mue naturelle pour des resultats durables

La gestion du veuvage et l’élevage chez le pigeon voyageur

Ces dernières années, mes pigeons veufs ont toujours été accouplés aux environs de la Chandeleur (2 février). Après environ huit jours de couvaison, les œufs et les femelles étaient retirés.
Fin mars, ils étaient de nouveau réaccouplés et, lorsqu’ils couvaient depuis 5 à 6 jours, je retirais à nouveau les femelles. Quelques jours plus tard, lorsque les mâles abandonnaient les nids, j’enlevais les plateaux : ils étaient alors définitivement mis au veuvage.

À partir de fin décembre, ou début janvier, lorsque la dernière penne était complètement poussée, ils recevaient un mélange dépuratif jusqu’à l’accouplement de la Chandeleur. Un ou deux jours avant cette date, je commençais à distribuer un mélange d’élevage, et cela pendant une dizaine de jours. Dès que les femelles avaient pondu, retour au mélange dépuratif jusqu’au prochain accouplement, fin mars.

Lorsque le temps le permettait — c’est-à-dire sans neige ni brouillard —, les veufs étaient lâchés chaque jour. Malgré le fait qu’ils aient été nourris exclusivement avec du mélange dépuratif entre les deux périodes de couvaison, ils montraient toujours une grande condition physique. Certains restaient parfois des heures en vol, d’autres disparaissaient plus d’une heure.

Certains colombophiles affirment que les pigeons « brûlent » leur forme en hiver, et que cela se paie en été. Je ne crois pas cela si grave : pour moi, un pigeon doit être en condition toute l’année. Cependant, j’étais toujours satisfait d’accoupler mes veufs fin mars. C’est à cette époque qu’ils atteignaient leur meilleure forme, et il devenait souvent très difficile de les faire rentrer au pigeonnier. Après l’accouplement, tout rentrait dans l’ordre.

J’ai appliqué ce système pendant une dizaine d’années, avec deux couvaisons avant la mise au veuvage, et les résultats furent bons. Pourquoi changer ?
Cependant, ce système présente des inconvénients :

  • Il est impossible d’élever des jeunes à partir des veufs, sauf si l’on dispose d’autres couples pour passer les œufs.

  • La mue des pennes semble plus rapide, même si je ne suis pas certain que ce soit une conséquence directe des deux couvaisons.

Fin juillet, mes veufs avaient toujours perdu 3 à 4 pennes, et je remarquais également quelques plumes de couverture jonchant le sol du pigeonnier. Dès que ces plumes apparaissent, même en petit nombre, la saison est terminée pour les veufs.

Pour Bourges, début août, j’avais toujours du mal à enloger quelques veufs encore bien en plumes, alors que d’autres colombiers pouvaient engager toute leur équipe. L’année dernière, j’ai tenté d’obscurcir le pigeonnier de 18 h à 7 h, mais fin juillet, début août, je n’ai constaté aucune différence dans la mue.

J’ai alors demandé conseil à Noël De Scheemaecker, qui me recommanda de ne laisser couver les veufs qu’une seule fois en début d’année, et éventuellement de leur permettre d’élever.
Beaucoup de mes veufs étant des pigeons d’un an, cela représente un avantage pour eux de pouvoir élever dans le pigeonnier de veuvage.
J’ai suivi ses conseils… et j’attends maintenant les résultats.


Nouveau système d’élevage

J’ai complètement modifié mon système cette année.
Fin novembre, tous mes pigeons ont été accouplés le même jour : éleveurs, veufs et femelles à jouer. L’accouplement, la ponte et l’élevage des jeunes se sont déroulés de manière exceptionnelle, me permettant de sevrer environ une centaine de jeunes au même moment.

Au sevrage, je les ai examinés attentivement : ceux qui ne me plaisaient pas à 100 %, je les ai éliminés. Le pigeonnier des jeunes était donc bien rempli, sans être surpeuplé.
Les autres années, j’élevais aussi une centaine de jeunes, mais en trois couvées issues de mes éleveurs. Jusqu’à fin avril, je devais alors constamment ajouter des plus jeunes aux premiers sevrés, ce qui nuisait à leur homogénéité.

Le fait de sevrer tous les jeunes en même temps s’est avéré bien meilleur pour leur développement. Lorsqu’on ajoute régulièrement des pigeonneaux plus jeunes, la condition des plus âgés baisse, leurs vols sont perturbés, et les pertes augmentent lors des premiers entraînements.
J’ai bon espoir dans ce nouveau système, même s’il me faut encore attendre pour juger des résultats.


Les veufs

Si mes veufs volent bien cette année, je ne les laisserai plus jamais voler en hiver.
Je les ai accouplés le 26 novembre. À part quelques bagarres, œufs cassés ou non fécondés, tout s’est bien déroulé.
Lorsque les jeunes eurent 15 à 18 jours et que les mâles recommencèrent à chasser, je les ai retirés. Les femelles ont terminé l’élevage sans difficulté.

Les veufs ont été placés dans une volière ouverte et sur grillage, à partir de la mi-janvier, pour une durée d’environ deux mois sans vol. Durant cette période, ils ont reçu uniquement du mélange dépuratif. Les jours de grand froid, ils restaient apathiques, plumes ébouriffées sur les perchoirs.

Certains visiteurs, lors des journées « portes ouvertes » de la Station d’Élevage, m’ont dit :

« Ce n’est pas bon pour des pigeons habitués au pigeonnier de rester dehors dans le froid ! »
Je m’y attendais.

Pourtant, ce système s’est révélé très pratique : il suffisait de nourrir et d’abreuver, sans nettoyage, et j’avais tout le temps nécessaire pour désinfecter le pigeonnier.
Début mars, je les ai ramenés dans un pigeonnier impeccable. Nourris deux fois par jour à volonté, mais toujours au dépuratif, ils furent lâchés une fois par jour. Après huit jours, ils étaient de nouveau pleins de vie et volaient avec entrain.

Je les ai accouplés le 1er avril, car ils devenaient trop excités. Ils ont couvé six jours avant d’être remis au veuvage.
Je suis impatient de voir comment la saison et la mue évolueront. Si les résultats sont bons, je n’autoriserai plus jamais mes veufs à voler en hiver : la volière simplifie tout.


Les femelles à jouer

Les femelles à jouer ont été accouplées le 26 novembre, comme les veufs.
Malheureusement, la direction de l’Union d’Anvers boycotte le jeu des femelles. C’est regrettable, car les bonnes femelles sont souvent plus précieuses que les bons mâles pour maintenir une colonie solide.
La meilleure façon de juger un pigeon reste toujours le panier de voyage.

Quand les jeunes eurent 15 jours, j’ai retiré les femelles pour les placer dans une petite volière au sol grillagé. Les mâles ont continué à nourrir les jeunes sans problème.
Mi-avril, les femelles étaient encore en volière. J’ai prévu de les accoupler le 1er mai et de les ramener au pigeonnier une semaine avant. Fin mai, sur fin de couvage, elles participeront à Bourges.

Elles disposent d’un bac de dépuratif en permanence. Début avril, en les prenant en main, je les ai trouvées beaucoup trop grasses, contrairement aux veufs, très légers. Je ne m’en inquiète pas : après l’accouplement, en volant et en étant chassées par les mâles, elles perdront rapidement ce surplus.

Nous verrons si le séjour de trois mois en volière a une influence négative sur leurs performances.
Comme pour les veufs, la gestion est simple : elles se trouvent sur des lattes au-dessus d’un grillage, empêchant tout accouplement non souhaité.
Si leurs prestations ne sont pas satisfaisantes cette année, ce ne sera pas grave : à l’Union d’Anvers, le jeu des femelles a perdu beaucoup de son intérêt depuis la suppression des doublages provinciaux.


Notice importante

Il est préférable de sevrer et de maintenir ensemble des pigeonneaux du même âge (à quelques jours près).
Introduire des pigeonneaux plus jeunes plusieurs semaines plus tard nuit à la condition des plus âgés :

  • Les jeunes empêchent les aînés de bien voler.

  • Lorsqu’ils commencent enfin à voler, les plus vieux les entraînent trop loin, ce qui entraîne souvent de grandes pertes.


[ Source: Article édité par M. André Roodhooft – Revue PIGEON RIT ] 

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