Comment opèrent certains trieurs de pigeons
8 mars 2021 Par admin

Comment opèrent certains trieurs de pigeons?

Comment Op Rent Certains Trieurs De Pigeons | Anecdotes Et Souvenirs Colombophiles

En janvier 1937 fut organisée à Cologne une exposition colombophile internationale à laquelle de nombreux champions étrangers furent invités pour trier les pigeons. Sur la photo de g. à dr. : Adolf Holz (Cologne), Franz Bonfigt (Cologne), Henry Landercy (Bruxelles), Carl Kratz (Amsterdam), Knud Holten (Copenhague), Noël De Scheemaecker (Anvers), Victor Van Sande (Herentals) et le dr. Weismantel (Cologne).

Chaque année, quand la mue touche à sa fin, les colombophiles se trouvent en présence d’un problème difficile dont la solution est d’importance capitale pour l’avenir de leur colonie. On a trop de pigeons, on peut difficilement les garder l’hiver, car le danger est grand d’avoir de la surpopulation. Mais quels pigeons faut-il supprimer ? Là est toute la question. Nous allons tâcher de la résoudre ensemble et de profiter de l’occasion pour apprendre du neuf.
Il faut se dire tout d’abord que les beaux pigeons n’ont rien à voir avec les bons, tout comme Miss Belgique, que l’on considère comme la plus belle femme du pays, n’en est pas pour cela la femme la plus belle, la plus forte, la plus souple et la plus saine, loin de là ! Ne l’oublions jamais, quand nous trions nos pigeons. Bien que chacun sache que le panier est le juge le plus sûr et qu’il est infiniment plus facile de trier après avoir parcouru les résultats, nous restons d’une faiblesse incompréhensible quand il s’agit de supprimer un pigeon qui est beau ou qui provient de ce que nous avons de meilleur !
Et parce que tous les oiseaux sont beaux après qu’ils ont mué et que nous aimons de tenir les jeunes des as, nous n’avons pas le courage d’y aller radicalement avec le couteau. C’est pourquoi nous prenons comme ligne de conduite de trier durant l’année même, en saison de concours surtout, parce que c’est alors qu’on y va le plus sûrement et l’on n’a plus l’occasion de se laisser séduire après la mue, par des apparences trompeuses. Cependant, on laisse toujours subsister après que la mue est accomplie, toute une série d’oiseaux dont on ne connaît pas la valeur sportive, soit parce qu’ils n’ont pas été joués, soit parce qu’on les a achetés. Il y a aussi des pigeons que les années ont usés et dont on doute qu’ils puissent encore faire partie de notre colonie.
Pour la sélection de tels pigeons, les connaissances de certains spécialistes peuvent être fort utiles. C’est alors qu’ils arrivent à l’ordre du jour… les courageux trieurs, car il faut avoir du courage pour risquer de déclasser un bon pigeon, et que ne doivent-ils pas entendre alors ! Je trouve risible, de la part des trieurs de se déclarer infaillibles, car les meilleurs se trompent souvent, mais lorsqu’ils accompagnent leur jugement de remarques que l’amateur aveugle n’a pas faites lui-même, les trieurs peuvent faire oeuvre utile.



Les trieurs professionnels donnent leur avis que sur la colonie prise en général et sur chaque sujet considéré individuellement. Il y a malheureusement des trieurs qui ne prennent pas leur profession à coeur. Ils travaillent à la va-vite, uniquement animés par le désir d’examiner le plus possible de pigeons, dans un minimum de temps. Ce qu’ils visent, c’est leur profit immédiat, sans se demander si leur travail mérite le salaire qu’ils demandent. Il y en a qui opèrent consciencieusement, comme s’ils étaient dans leur propre colombier. Parmi ces travailleurs honnêtes, je cite volontiers mon ami Jean Christiaens de Tongres, non parce qu’il est mon ami, mais parce qu’il peut être cité en exemple et qu’il préfère refuser des pigeons que de faire trop vite.
En vrais curieux qu’ils sont, les colombophiles regardent les trieurs opérer… comme s’ils voulaient leur arracher des yeux leur secret. Pour les lecteurs du “Sport Colombophile” je vais mettre en lumière quelques points qui retiennent principalement l’attention de certains trieurs.
Jean Christiaens s’en tient principalement à la première impression que lui laisse un pigeon, quand il le prend en main, impression qui résulte de la forme du sujet, de ses muscles et de la qualité du plumage. Il attache la plus grande importance à la souplesse et à la forme de l’aile, ainsi qu’à l’expression du regard, expression d’où jaillit le sceau de la personnalité, avec sa clarté saine et rayonnante de vitalité, regard où l’on découvre la certitude que l’individu a sa propre valeur, regard qui distingue un as d’un pigeon quelconque. Oui, il est agréable de s’entretenir avec Christiaens. Il est sincère et il dit carrément son idée, ce que beaucoup de trieurs n’osent pas toujours. Le “Witten Boer” (le Blanc paysan) de Borgerhout est également un connaisseur extrêmement intelligent. Il possède une mémoire colombophile sans égale et ce regard de connaisseur qui fait que lorsqu’il a vu un pigeon une seule fois, son image reste à jamais gravée dans son esprit. Il faut, pour cela, beaucoup d’expérience et un don particulier.
On a connu des pigeons de première valeur parmi les longs, les courts, les petits, les grands, les gros et même les maigres, mais on n’a jamais vu un bon pigeon qui n’avait pas un regard clair et intelligent, un regard trahissant la vivacité et un instinct fort développé. Pouvoir lire dans les yeux est un don qui n’est commun qu’à fort peu d’amateurs, mais on peut faire de grands progrès, dans ce sens, en examinant bien les champions qu’on a la chance de rencontrer ou de voir. Il y aurait beaucoup plus d’as-pigeons si on pouvait leur donner des lunettes et les munir d’une carte géographique, parce que la bonne vue manque à beaucoup de nos favoris, même à beaucoup de forts costauds.
On s’étonne parfois de voir certains sujets ne jamais revenir de la bonne direction, ou n’arriver qu’avec les retardataires. D’après le “Witten Boer”, c’est que l’oiseau ne voit pas loin et est fortement handicapé aux quarante derniers kilomètres, quand la vue joue un rôle décisif. C’est pourquoi que par temps sombre, des pigeons de second ordre arrivent parfois en tête. Beaucoup de temps est perdu au cours de ces quarante derniers kilomètres, quand l’oiseau se trompe ou suit les rossards qui s’écartent de la ligne droite. Un pigeon qui n’a pas une bonne vue, n’ose pas prendre l’offensive. Il ne part qu’à la fin et perd ainsi de précieuses minutes. La limpidité de l’oeil est donc une qualité primordiale et sans vue portant loin, le pigeon le plus parfait ne peut pas remporter de prix. Les yeux obscurs, où aucune lumière ne brille, sont un signe infaillible de non valeur sportive. Les soi-disant beaux yeux marron où flotte comme une teinte de deuil, président la décadence certaine de la race, sur le terrain du sport. Méfiez-vous donc de beaux yeux marrons comme la peste. Notre attention doit également être attirée par les plumes fendues. N’hésitons pas à déclasser radicalement les femelles qui en sont gravement atteintes, parce que cela signifie une chute de la valeur de la race. Pour un mâle, cela n’a pas autant d’importance, mais il s’agit d’ouvrir l’oeil malgré tout, car le fendillement des plumes reste un défaut, vu qu’il diminue la souplesse des rémiges principales, surtout quand le dessous de l’aile n’est pas richement garni de plumes longues et larges.
Les organes de la gorge, eux aussi, ont beaucoup d’importance. Ils doivent avoir une teinte saine et ne pas montrer le moindre signe d’inflammation, ce qui est le cas lorsque la langue et les organes de la respiration sont gonflés et fortement rougis. La respiration joue aussi un grand rôle, ce que personne ne contestera d’ailleurs. La respiration doit être aussi lente que possible et l’on ne doit presque pas percevoir la montée et la descente du bréchet, à chaque mouvement respiratoire. De même, la solidité et la continuité du dos et des reins lui sont de précieuses indications pour décider si, oui ou non, un pigeon est usé. Quand les muscles qui font la force, la fermeté, la solidité du dos et des reins, sont mous ou fondus, on peut dire que l’oiseau est devenu un “vieillard”.



La forme spéciale de la tête lui dit beaucoup aussi, lorsqu’il juge les pigeons. Attention aux belles têtes qui ne disent rien, qui n’ont aucune expression. Celui qui examine d’excellents sujets, comprend ce que je veux dire. Il faut également attacher la plus haute importance à la largeur du bréchet. Cette largeur doit être proportionnelle à la taille du pigeon. Plus le bréchet est large, plus solide est l’ossature. Sans ossature solide, il n’y a pas de bon pigeon. L’oeil doit être vivant et quand la pupille se dilate et se contracte régulièrement, c’ st qu’on a à faire à un pigeon curieux, doté d’un excellent système nerveux. C’est surtout l’arrière de la prunelle qui doit être fortement éclairé. Plus l’arrière de la prunelle est éclairé, plus grande est la forme du pigeon. Les bordures de l’oeil doivent aussi être bien dessinées. Suivant le “professeur” Frans Van Linden, l’auteur du livre connu “Le recueil des secrets du sport colombophile”, les organes de la gorge et de la respiration sont les instruments de mesure principaux, si pas les seuls, pour apprécier la valeur d’un pigeon. Dès que ces organes sont enflammés et qu’en conséquence, la langue ne repose plus tranquillement dans la valve inférieure du bec, dès que l’ouverture du larynx n’est plus aussi fine et ovale, lorsque la teinte de la gorge est passée du rose au rouge vif, le moteur ne peut plus travailler à pleine force “il y a de la crasse aux soupapes et le moteur perd de sa puissance” (ce sont ses propres paroles). Il y a là beaucoup de vérité, mais il faut tenir compte de l’état de santé du pigeon, de la saison qui, dans beaucoup de mauvais colombiers, provoque un tel état des organes. Frans Van Linden est trop partial dans son appréciation d’un pigeon et ce n’est pas parce qu’on aurait un colombier entier de sujets à la gorge impeccable, que l’on ferait des prix Cela ne suffît pas ! C’est là une qualité importante, nous le voulons bien, quoiqu’elle ne soit pas capitale pour les concours de vitesse, mais Frans Van Linden en est aveuglé. En regardant trop de ce côté, il perd de vue ce qui se passe de l’autre. C’est peut-être la raison pour laquelle il est impuissant de se constituer un bon colombier. Il a pourtant ce mérite d’avoir attiré l’attention des amateurs sur ce point, bien que ce soit à feu Sylvain Wittouck que revient l’honneur d’en avoir parlé le premier.

[ Source: Article édité par M. Noël De Scheemaecker – Revue PIGEON RIT ] 

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