16 avril 2020 Par admin

L’élevage Hivernal – 1 – pigeon voyageur

Sans lumière artificielle, les pigeons n’engagent pas vite une deuxième couvaison en plein l’hiver.

J’ai accouplé mes éleveurs et mes voyageurs fin novembre. Je n’ai pu en faire autant pour les pigeonnes voyageuses. Elles devaient encore jeter une ou deux rémiges et muaient toujours des petites plumes. Dès que leur grande mue sera terminée je les transférerai en volière jusqu’au moment de les accoupler en fin mars ou début avril. J’en avais fait de même l’année dernière et elles avaient bien volé ensuite.
Je regrette de ne pouvoir prendre des jeunes de ces femelles, mais je n’ose changer le système qui m’a donné satisfaction jusqu’ici. Elles passeront au veuvage après 5 à 10 jours de couvaison au début du mois d’avril.

La mue était bien plus avancée chez les veufs. Je les ai accouplés à la fin novembre, mais sans forcer. Ils reçoivent un plateau et peuvent choisir leur compagne. Je ne pratique pas d’éclairage artificiel afin de ne pas déclencher trop tôt la mue. L’élevage hivernal des veufs se déroule toujours à rythme lent et irrégulier chez moi. Quelques couples ne se mettent pas à nid, mais cela ne m’inquiète pas. Lorsque les premiers jeunes sont sevrés, toutes les femelles sont enlevées, y compris celles qui n’ont pas pondu ou qui viennent de le faire. De cette manière, les éleveuses enlevées à temps ne pondent pas une deuxième fois. Elles n’engagent pas de sitôt une nouvelle couvaison l’hiver et surtout pas sans éclairage artificiel. Je n’hésite pas à laisser quelques mâles seuls parmi les couples à l’élevage au même colombier. Il n’est pas rare de voir un “célibataire” prendre la femelle d’un voisin même si elle a toujours des jeunes au nid. Dans ce cas j’écarte la femelle.
Le colombier de veuvage comprend quatre compartiments séparés par des portes coulissantes et avec 12 casiers chaque. Comme je laisse les portes ouvertes cela crée un grand espace et simplifie les tâches. Il ne faut rincer qu’un seul abreuvoir tous les jours, deux mangeoires et un bac à grit suffisent. Désavantage par contre: les pigeons ont tendance à devenir plus farouches dans ce grand espace.

Cures et soins de santé.

Je m’emploie toujours à garder mes pigeons en parfaite santé en leur administrant un minimum de produits pharmaceutiques. Depuis des années je vaccine pour la paramyxovirose et la paratyphose. Ces trois dernières années j’ai vacciné en plus les pigeonneaux avec l’ED.S. pour l’adenovirose. Les scientifiques ont beau prétendre que cela n’a pas de sens, l’expérience me prouve que cette vaccination a des conséquences positives.
En cours de saison mes voyageurs sont traités toutes les trois semaines environ contre la trichomonose. J’emploie le moins possible d’antibiotiques.
En cas de baisse de régime dans les concours j’ose administrer un antibiotique pour la tête et les voies respiratoires deux à trois jours en début de semaine. Mais cela arrive très rarement. Pour le reste mes pigeons ne reçoivent que des produits naturels, tels l’extrait d’ail, la levure de bière et la Naturaline. ·Je n’administre jamais de médicaments avant et après la saison. Les éleveurs sont traités au plus une fois l’an contre la “tricho” et ce sur le premier nid en janvier. Mais ils ne reçoivent plus rien par la suite. Prochainement, j’amènerai le microscope de la Station d’Elevage à la maison pour contrôler quelques éleveurs et voyageurs sur la trichomoniase. Si je ne trouve rien chez les éleveurs ils ne seront plus traités de l’année. Je ne m’inquiète nullement pour la coccidiose et les vers.

Mon plancher en caillebotis et la stricte hygiène au colombier ne leur donnent aucune chance de contaminer les occupants.
Dans mon précédent article j’ai écrit que les circonstances ne m’ont pas permis de dorloter mes voyageurs en septembre et octobre. Ils n’en ont pas subi le moindre inconvénient.
La mue s’est déroulée dans les meilleures conditions et ils resplendissent de santé. J’ai renversé la vapeur depuis le mois de novembre et je passe plus de temps pour soigner mes pigeons. Durant tout le mois les voyageurs reçoivent quotidiennement de l’extrait d’ail et de la levure de bière sur les grains et de la Naturaline dans l’eau de boisson. Je me propose de m’en tenir à cela jusqu’à ce que la mue sera complètement terminée. Ils peuvent aussi se baigner chaque semaine, mais sans obligation. Ils mueraient probablement tout aussi bien sans ces petites attentions; mais j’aime m’y tenir et les pigeons ne s’en plaindront pas, du moins je l’espère.

[ Source: Article édité par M. André ROODHOOFT – Revue PIGEON RIT ]