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15 juillet 2020 Par admin

La FCI se mobilise contre la grippe aviaire

La Fci Se Mobilise Contre La Grippe Aviaire | Le Coin De La Science

Certains d’entre vous pourraient se demander à quoi sert la FCI (Fédération Colombophile Internationale). Cette organisation regroupe plusieurs commissions qui travaillent sur différents aspects de la colombophilie, dans une vision supra nationale. L’une de ces commissions, la commission vétérinaire et scientifique (1) sous l’impulsion du président international José Tereso (Portugal) et de son président, H. Menzel (Allemagne), s’est attaqué à cet épineux problème de la grippe aviaire, dès le mois de décembre 2005, avant que ce fléau nous touche de plein fouet. Dès la première réunion, il est clairement apparu que la grippe aviaire ne serait pas un simple phénomène de mode, et que nous devrions faire face à cette maladie dans un avenir plus ou moins proche. Malheureusement, nous avions vu juste et la grippe aviaire est rentrée en Europe avec toutes ses conséquences négatives pour le sport colombophile. La commission vétérinaire se mobilise afin de faire face à cette nouvelle maladie et se concentre sur deux axes.

1) Ont participé aux travaux sur la grippe aviaire:
Dr Jürgen Raddei (D),
Ing Jean-Pierre Duchatel (B),
Dr Christophe Arnoult (F),
Dr H.J.M. de Weerd (NL),
Dr L. van der Waart (NL),
Dr Marc Ryon (P),
Dr Gabor Schindler (H)
et le Dr Ulrich Frei-Zulauf (CH).

Le premier, c’est la diffusion d’informations auprès des services vétérinaires européens, mais aussi à l’intention des services vétérinaires de tous les pays afin de présenter la spécificité de la colombophilie et des pigeons voyageurs au regard de la grippe aviaire.
Le pigeon voyageur reste pour l’instant un oiseau très résistant à la grippe aviaire de type H5N1 et les courses de pigeons voyageurs ne représentent pas de risque quant à la diffusion de la grippe aviaire. Ce message a été entendu au niveau du comité exécutif européen de « la Chaîne Alimentaire et de la Santé Animale » qui a rendu le 8 mars 2006 un rapport incitant les états européens à autoriser les courses de pigeons voyageurs pour cette année, après évaluation et évitement des zones à risque.
Le deuxième c’est de proposer une solution durable au problème de la grippe aviaire qui s’est probablement installée pour de nombreuses années dans nos pays européens. Les membres de la commission sont rapidement tombés d’accord sur le fait que la vaccination du pigeon pourrait représenter une solution d’avenir pour le sport colombophile.
La vaccination permettra de répondre aux problèmes posés par les courses de pigeons voyageurs dans le contexte d’une épidémie de grippe aviaire :

– Protection du capital génétique spécifique des pigeons voyageurs et obtenu après deux siècles de sélection intensive.

– Protection des volailles. Les animaux vaccinés ne peuvent pas servir d’amplificateur dans l’épidémie de grippe aviaire. Bien que le risque d’un contact direct entre un pigeon voyageur et un oiseau infecté (ou un étang infecté) soit très faible, le fait que le pigeon soit vacciné bloque la transmission de la grippe aviaire, le virus ne pouvant quasiment pas se répliquer. Certains évoquent le fait qu’un pigeon pourrait, même vacciné, jouer le rôle de vecteur passif, transportant par exemple le virus sur ses pattes sur de très longues distances. C’est à mon sens un risque purement théorique. Les pécheurs qui longent les cours d’eau avec leur botte à crampons, représentent un risque beaucoup plus grand comme vecteur mécanique. De même, dans le secteur des Dombes en France, fortement infectés par le virus de la grippe aviaire, les autorités n’ont pas coupé l’autoroute qui traverse cette zone. Pourtant, il y a aussi un risque théorique… qu’une voiture transporte des fientes d’oiseaux contaminées sur des centaines de kilomètres….

– Protection des colombophiles. Les animaux vaccinés ne peuvent transmettre la maladie à leur propriétaire. La grippe aviaire est malheureusement une zoonose, c’est-à-dire une maladie animale transmissible à l’homme, et il ne faudrait pas, qu’un pigeon atteint, puisse transmettre sa maladie à son propriétaire. En effet, le fait que les colombophiles vivent très proches de leurs oiseaux, et que les colombiers soient poussiéreux représentent des risques supplémentaires quant à la transmission oiseau-homme. Je ne voudrais pas inquiéter pour autant les colombophiles inutilement avec cet argument. En effet, d’après les données expérimentales, le pigeon, même non vacciné, est un très mauvais amplificateur du virus de la grippe.
Il est cependant de notre ressort d’envisager tous les cas possibles, mêmes les plus improbables. La vaccination n’est pas la solution préférée de la commission vétérinaire européenne, et l’association confinement-abattage est de loin préférée. Si on veut convaincre les structures européennes du bien-fondé de la vaccination du pigeon voyageur, nous nous devons de réaliser un dossier scientifique exemplaire et sans faille, en choisissant avec précision le protocole expérimental. C’est à cette tâche que la commission s’est attelée. Dès la réunion de décembre 2005, la commission vétérinaire a débloqué un premier budget de 2.000 euros afin de démarrer une expérimentation avec le vaccin volaille Nobilis Influenza H5N2. Ceci sous la direction de l’ingénieur Jean-Pierre Duchatel de l’Université Vétérinaire de Liège, en collaboration avec le dr. Thierry Vandenberg du Cerva-Coda (Centre de recherche agrochimique et vétérinaire, Bruxelles), spécialiste belge internationale de la grippe aviaire. Le but de cette expérience est de tester la réponse immunitaire du pigeon soumis à un vaccin commercial. Cette expérience préliminaire est absolument nécessaire afin de tester les capacités des pigeons à fabriquer des anticorps contre les virus de la grippe. Le résultat ne va pas de soi, car de nombreux pigeons infectés se débarrassent du virus, sans qu’aucun anticorps ne soit fabriqué par l’organisme, un peu à l’image d’une goutte de pluie qui glisserait sur un imperméable.
Les premiers résultats, obtenus avec un vaccin commercial adjuvé, montre que le pigeon répond mais moins bien que les poules pour lesquelles ce vaccin avait été conçu initialement. Lors de la réunion du 20 mars 2006, le comité vétérinaire de la FCI avait invité le Professeur Osterhaus, directeur du département de virologie de l’université ERASMUS de Rotterdam (NL), afin qu’il présente un projet de recherche concernant la vaccination e la résistance du pigeon voyageur à une épreuve d’inoculation. Le Prof. Osterhaus est une sommité dans le domaine de la grippe humaine et animale. Le laboratoire de virologie dans lequel il travaille est parfaitement équipé pour réaliser des expériences avec des virus aviaires de type H5N1 vivants (laboratoire P3).
La commission de la F.C.I. a examiné le plus attentivement possible ce projet et la dépense financière et fera très prochainement une proposition au prof. Osterhaus. Nous pouvons nous réjouir que des laboratoires aussi prestigieux que celui du prof. Osterhaus s’intéressent au problème de la vaccination. D’autres expériences pourraient aussi démarrer avec le Dr. Thierry Vandenberg. La commission de la F.C.I. a examiné le détail du protocole expérimental en se focalisant sur :

– les souches de H5N1 à tester. Il est important, pour s’assurer que le vaccin protège bien le pigeon, de trouver une souche particulièrement agressive envers le pigeon. Ce point est crucial car ii permet de faire la différence entre pigeons vaccinés et pigeon témoin dans une expérience. Cela ne sera pas une tâche facile, car le pigeon est particulièrement résistant. Cependant, le fait que certains pigeons soient morts en Turquie et en Russie, montre qu’il existe des souches capables de provoquer une maladie mortelle chez le pigeon.

– la quantité de virus à injecter permettant de réaliser un test robuste, mais sans toutefois s’éloigner des conditions de terrain.

– le ou les différents vaccins à tester. Tous les vaccins ne se valent pas, certains, de conception nouvelle, semblent protéger plus efficacement et sans aucune ré-excrétion virale. Le test des vaccins ne démarrera toutefois que lorsque nous aurons caractérisé une souche virale permettant de réaliser les expériences d’épreuves d’infection. Le marché des vaccins étant en pleine évolution, nous réévaluerons ces vaccins dans quelques mois lorsque les expériences préliminaires seront terminées.
La réalisation d’un dossier scientifique de qualité sera long et aucun vaccin pour le pigeon voyageur ne sera disponible pour la saison 2006, qui est de toute façon trop avancée pour que la vaccination soit envisagée cette année.
Il faut que les colombophiles soient patients, et qu’ils sachent que la vaccination pourrait ne pas être envisagée avant la saison 2008.

[ Source: Article édité par Dr. Vétérinaire Christophe Arnouit – Revue PIGEON RIT ]

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