Si vos colombiers sont encore remplis actuellement, alors vous avez passé l’hiver avec trop de pigeons. Il est évident qu’avoir trop de pigeons énerve ! Si l’aspect financier de la colombophilie vous interpelle, alors vous avez aussi trop de pigeons. Bien sûr, tout hobby coûte de l’argent, d’autres dépensent autant et même plus que vous pour un cheval, un chien, un vélo, boire un verre, un ordinateur, etc. Pourtant, je conseille toujours aux gens ayant des revenus ordinaires de garder peu de pigeons, par exemple comme il y a 50 à 60 ans. La colombophilie comptait en Belgique il y a un demi-siècle 5 à 6 fois plus de membres qu’aujourd’hui. Il faut toujours avoir à l’esprit que la beauté d’un hobby réside dans le fait que l’on peut y consacrer le temps et l’argent que l’on souhaite et placer la limite de ses ambitions là ou on veut. Ainsi, je fais aussi volontiers du vélo, mais je sais que 30 km à 15 à 20 km/h c’est assez pour moi et que je n’ai pas besoin d’un vélo coûtant 1.000 ou 2.000 €. Si vous placez vos objectifs plus hauts que vous-même, (votre porte-monnaie ou vos pigeons) n’êtes capables d’aller, votre hobby deviendra alors un stress pour vous et vous serez irritable avec votre épouse et vos amis.

1. Soins journaliers

Les compléments alimentaires peuvent rendre la colombophilie très coûteuse. Je suis toujours abasourdi lorsque je vois ce que me coûterait d’appliquer entièrement le programme recommandé par certaines firmes spécialisées. Certaines promettent monts et merveilles dans leurs réclames et ont des rayons complets de produits dans les magasins. Beaucoup de champions jouent pourtant sans rien donner, ce qui pourrait donner à penser que tous ces produits sont réservés aux amateurs ordinaires et aux idiots. Est-ce qu’ils nous racontent la vérité ? Je ne le sais pas, mais je veux être honnête. Pour un concours de fond, je n’en loge mes veufs jamais sur simplement de graines et de l’eau. Après deux ans de discrètes recherches, j’en suis arrivé à douter de beaucoup de produits et de firmes. J’ai déjà souvent écrit qu’en dehors de la saison de concours, je testais l’un ou l’autre produit, et que, si au bout de quelque temps je ne constatais pas une amélioration significative de la santé ou de la forme, je jetais le produit à la poubelle. Cela m’agace toujours lorsque des “champions” font de la publicité pour deux firmes différentes ou qu’ils avouent donner très peu voire pas du tout de produits de la firme pour laquelle ils ont fait de la réclame.
Le grit et les minéraux (par exemple le vitamineral) sont des compléments alimentaires indispensables. La levure de bière, ‘huile d’ail, les multi-vitamines, les pierres à picorer, le thé, les extraits de légumes, etc. sont des compléments alimentaires financièrement abordables qui favorisent et entretiennent la santé. Si vous voulez faire plus, libre à vous, mais il vous en coûtera beaucoup plus. Pour vous convaincre de la véracité de mes propos relatifs aux compléments alimentaires coûteux, vous pouvez acheter un sachet de semences de salade. Semez-en un tiers dans un bac avec de la terre ordinaire sans fumier, un tiers dans votre jardin bien fumé et entretenu et un tiers dans votre serre dans laquelle vous utilisez un compost et un engrais spécial pour la culture hâtive des légumes. De mes longues années d’expérience comme jardinier amateur, je sais que vous ne récolterez pas de salades dans le bac non fumé. De la serre, vous pourrez ramener à la cuisine de grandes laitues tendres. Mais, si un peu plus tard et sans rien dire à votre épouse, vous apportez une belle laitue du jardin, elle vous dira: “Tiens, est-ce une autre variété de salade ? Elle est un peu plus dure, mais est infiniment plus savoureuse”.
En colombophilie, il n’en va pas autrement. Les meilleurs résultats sont obtenus grâce à de bons soins journaliers, air frais à volonté, sélection basée sur la qualité (comme au jardin), suppléments alimentaires nécessaires et un ou plusieurs produit favorisant et entretenant la santé. Ce que vous donnerez en plus n’aura pas toujours l’effet escompté lors des concours. Si toutes les bouteilles et les pots pouvaient aider comme le prétendent les réclames, alors on remporterait plus de prix qu’il n’y a de pigeons engagés dans le concours. De même, j’aime à laisser voler mes pigeons toute l’année, y compris durant la mue et les mois d’hiver.
Les compléments alimentaires que j’ai testés moi-même me viennent en aide, mais je précise que, comme au jardin, je n’exagère pas leur emploi de sorte à ce que les plantes restent énergiques et savoureuses. Toujours s’entraîner avec plaisir est un signe de santé.

2. Sélection permanente

Comme jardinier amateur, je sème toujours mes salades, mes carottes, etc. de manière trop drue. Je dois alors éclaircir les lignes de façon à ne conserver que les plantes les plus vigoureuses. Nombre de colombophiles pensent qu’ils doivent avoir beaucoup de jeunes. Ils oublient alors que les pigeons non plus ne doivent pas être trop serrés si l’on veut qu’ils expriment leurs qualités sportives.

3. Médicaments

Dans la culture des fruits et légumes, l’élevage des porcs, des poulets, des dindes, des veaux, etc. on administre beaucoup de médicaments pour prévenir les problèmes et présenter des produits plaisants à l’oeil des clients, mais la qualité gustative décroît d’année en année. On doit alors soutenir le goût par l’usage d’herbes aromatiques et d’autres combinaisons. Pour ma part, je limite au maximum le recours au vétérinaire et aux médicaments pour mes pigeons, bien que je lise dans la plupart des reportages que beaucoup de champions se rendent souvent chez l’homme de science et utilisent, selon ma conception, énormément de médicaments. Sans me vanter, je peux pourtant dire que je joue très bien dans mon groupement.

4. Construire sa lignée

Attention, beaucoup de pigeons sont perdus pour l’avenir en raison d’un excès de cures et de produits complémentaires reçus durant leur première année, en effet, cela contribue à affaiblir la lignée.

5. Les concours

Soyez toujours sportifs avec les autres membres de votre société. N’enlogez jamais de pigeons impréparés, malades, égarés ou sans valeur juste pour participer. Un vrai amateur n’est jamais négligeant et ne se comporte pas en bourreau. Il soigne bien ses propres pigeons et ne mets pas ceux des autres en danger.

[ Source: Article édité par M. Jaak Nouwen – Revue PIGEON RIT ]

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