Laile et le vol 1– pigeon voyageur
13 avril 2020 Par admin

L’aile et le vol (1)– pigeon voyageur

L 039 Aile Et Le Vol 1 Pigeon Voyageur | Le Fond De La Question

Je pense que le lecteur ne comprendrait pas si dans le cadre de mes articles de biologie, je ne consacrais pas une étude particulière à l’aile des pigeons.
Il faut naturellement faire un choix parmi les différents aspects de la question car le sujet et vaste et complexe.

1. Le Squelette:
L’aptitude au vol des oiseaux, développée et perfectionnée au cours du temps., n’est pas seulement due au .fait que les oiseaux possèdent une aile mais dépend également de leur structure et de toute leur organisation.
Il existe toute une série d’adaptations du squelette qui doivent être vues à la lumière des exigences énormes que demande le vol.
Les oiseaux ont tout intérêt à avoir un squelette léger mais solide.
Le premier point est obtenu par la pneumatisation (présence d’air) de toute une série d’os;
a) dans le crâne à l’endroit où se trouvent les sinus, ceux-ci possèdent des espaces remplis d’air, qui sont en liaison via les narines avec l’air extérieur;
b) dans l’humérus et les vertèbres cervicales et thoraciques où sont logés les prolongements des sacs aériens. Il y a ainsi un gain appréciable de poids, ce qui facilite le vol. Il est cependant important de signaler que la légèreté obtenue ne se fait pas au dépens de la solidité. Ainsi pour l’humérus, un cylindre creux ne pliera pas aussi vite qu’une -barre pleine de même section (pensons au cadre d’un vélo).
Le squelette du pigeon (et d’autres bons voiliers) est remarquablement solide. Cela est dû à plusieurs choses. Tout d’abord, la dureté des os qui ont un pourcentage plus élevé de calcium, comparativement aux os des mammifères.
Plus importante encore est la rigidité du tronc.
Cela fait que le déplacement des os, incompatible avec le vol, est impossible. Ainsi, il y a soudure de toute une série de petits os de l’aile, des vertèbres caudales, des vertèbres lombaires et du bassin.
De plus, les vertèbres . thoraciques ne sont pratiquement pas mobiles les unes par rapport aux autres. Les côtes sont telles qu’elles assurent une fermeture et une rigidité de la cage thoracique (une formation osseuse recouvre chaque fois la côte précédente).
Il Y a également la ceinture pectorale avec l’os coracoïde solide qui est un pilier dans le battement des ailes: le corps se trouve entre les ailes. mobiles et est soutenu par les coracoïdes qui doivent résister à la pression créée par le battement de l’aile et donc éviter que la cage thoracique ne diminue.
Ceci étant dit, je dois ajouter que pas mal de colombophiles accordent trop d’importance à la solidité de certaines parties du squelette (comme le croupion et le dos). En fait, ils s’alignent sur les recommandations du standard international du pigeon voyageur.
Personnellement, je n’ai jamais cru qu’une sélection à la main permettrait de découvrir le bon pigeon.
Je soutiens donc complètement la décision prise il y a quelques années par la R.F.C.B. de ne plus envoyer de pigeons dans la catégorie standard aux Olympiades. la coupe fut pleine, lorsque la femelle blanche de Rémi De Mey fut classée dernière par les meilleurs juges du monde.
Je suis d’accord Qu’un dos faible et mou est un défaut impardonnable; le pigeon ne peut pas” plier en deux” mais il ne doit pas non plus être en béton.
Un des grands reproches que je fais au système de cotation du standard, est qu’il n’est tenu aucun compte de l’essentiel, c’est-à-dire la solidité de l’épaule et du coracoïde.
De plus, il faut signaler quelques appellations fausses dans la description du standard (et cela est valable également pour de nombreux chroniqueurs).
Ainsi on y cite la “fourche” ou le croupion alors qu’on devrait parler des os du pubis.

 

2. Le vol.
Un pigeon est soumis à l’action de deux forces pendant le vol: la pesanteur (le poids) et la résistance de l’air. Il surmonte ces deux forces à l’aide du mouvement de ses ailes. Il doit donc créer un courant d’air qui lui permet de s’élever (effet sustenteur) et d’avancer (effet propulseur).
Le pigeon possède un vol de type “ramé” que l’on décrit souvent, pour plus de facilités, comme un battement ascendant et descendant des ailes. En fait cela est beaucoup plus complexe. Il faut mentionner deux points importants: 1°) les ailes se plient se déplient et 2°) l’aile avant et l’aile arrière ont des mouvements différents; elles se différencient d’ailleurs tout à fait dans leur forme et leurs fonctions (j’y reviendrai plus tard).
Tout cela concourt à rendre le vol ramé particulièrement complexe et il n’est pas nécessaire d’entrer ici élans tous les détails. Je vais donc me limiter aux éléments de base des différentes phases de jeu dans le vol ramé.,

A. L’Essor.
Lorsque le pigeon veut s’envoler, il lève les ailes et les place, au-dessus du dos, l’une contre l’autre. Il se projette ensuite en l’air en prenant appui sur les pattes, il effectue donc un saut sans élan. C’est à ce’ moment que s’effectue le battement de l’aile, l’arrière aile . ne bougeant presque pas, l’extrémité ce l’aile étant par contre abaissée.
Une fois la position horizontale dépassée, le mouvement vers l’avant débute par un étirement de l’humérus suivi d’un fléchissement du poignet. Les rémiges de la main se retrouvent ensuite dans une position verticale avec l’extrémité dirigée vers l’avant.
Le relèvement de l’aile qui suit se déroule d’une manière fort complexe. Je mentionnerai seulement que les ailes sont relevées avec force et se retrouvent en position allongée vers l’arrière.
les rémiges de la frappe subissent une légère flexion..
Dans cette phase, tout concourt à créer un effet ascensionnel ainsi qu’à donner une poussée vers l’avant.
Dans les phases suivantes le pigeon bat des ailes de plus en plus vite et la vitesse de déplacement augmente progressivement jusqu’à atteindre la vitesse de croisière du vol horizontal. Bien que cela nécessite une énergie considérable, un pigeon est capable de s’élever fortement, presque verticalement s’il le doit . Mais s’il en a la possibilité, par exemple en terrain découvert, le pigeon préfère  prendre de l’altitude progressivement. Il choisit son angle d’incidence (son angle ascensionnel) et se place de préférence face au vent.
L’élévation avec le vent de face se fait plus facilement qu’avec le vent derrière ou lorsque le temps est calme.
De fortes poussées ascensionnelles sont créées; lors de leur déploiement les ailes sont repoussées par le vent.
En ce qui concerne l’impact du vent, la situation se modifie en plein vol: il est évident que lorsqu’il y a vent de dos, il n’y a aucune force d’opposition à vaincre. Il se crée au contraire un léger soutien dorsal.

 



B. Vol horizontal.

Figure 7 B | L'aile Et Le Vol (1)– Pigeon Voyageur | Le Fond De La Question

 

Une fois le pigeon parvenu à bonne hauteur, il continue sa progression par un vol ramé rapide.
L’augmentation de la vitesse se produit malgré la forte diminution de la fréquence des battements (de.± 9à 5 coups par seconde). De nouveau, l’abaissement des ailes donne lieu à un effort de sustentation. l’extrémité de l’aile, par contre, donne un effet d’élévation et de propulsion: lors du vol, l’air est rejeté vers l’arrière( même avec le vent dans le dos) avec pour conséquence qu’un effet propulseur est créé.
La forme convexe du profil de l’aile intervient également de manière positive en empêchant les turbulences d’air .
Il est également intéressant de remarquer que dans la dernière phase de l’abaissement (l’aile est à ce moment tout à fait étendue vers l’avant), les rémiges de la frappe sont pressées l’une contre l’autre et leurs extrémités peuvent être légèrement fléchies vers le haut. Il existe également une autre particularité de l’extrémité ,de J’aile: la: ventilation.
Lors du relèvement de l’aile nous pouvons observer que J’extrémité des rémiges ne se courbent pratiquement pas vers le bas; leurs extrémités s’écartent, ce qui permet une faible résistance à l’air

C. Atterrissage.

Figure 7 A | L'aile Et Le Vol (1)– Pigeon Voyageur | Le Fond De La Question

 

Lorsque le pigeonnier est en vue, le pigeon doit se préparer à atterrir. C’est une opération difficile qui exige beaucoup de précision et nécessite énormément d’adresse.
Il est essentiel de réduire la vitesse au tout dernier moment. Cela est obtenu par le relèvement du corps (même presque parfois jusque la verticale) et le battement arrière et avant des ailes (le muscle pectoral profond joue un rôle important).
Les rémiges caudales sont déployées et courbées un peu vers l’avant. L’aile du pouce est également étendue et les pattes dressées vers l’avant, mais le pigeon peut faire son atterrissage ou mieux dit son approche du point d’atterrissage de nombreuses manières.
On remarque ainsi que le pigeon essaye d’atterrir contre le vent. Avec le vent dans le dos, le plus souvent il effectue un cercle autour du pigeonnier.
La motivation est importante. Si celle-ci est faible les pigeons hésiteront longtemps et continuent à voler autour du colombier. Au contraire, si la motivation est grande, ils parcourront les derniers mètres avec beaucoup d’énergie. Le plus souvent, lors de l’atterrissage ils descendent obliquement. Pour ralentir la vitesse de descente, ils doivent étendre les ailes ouvertes vers l’avant. Par contre, s’ils veulent accélérer, ils doivent tirer les ailes un peu vers 1’arrière et ceci proportionnellement à la vitesse. Pour arriver à une vitesse de chute maximum, les ailes doivent être” repliées” très près du corps, ce qui peut être éventuellement combiné avec un léger balancement du corps (la vrille).

Je dois mentionner une dernière façon d’atterrir: il arrive qu’à la fin – de leur descente, certains pigeons, freinant soudainement juste au-dessus du pigeonnier, soient quelque peu hésitants et font du sur-place en battant des ailes avant d’atterrir. Mais cela ne dure jamais très longtemps, car c’est épuisant.
L’on est souvent tenté de comparer un oiseau à un avion vivant. Il n’est cependant pas possible de conduire la comparaison très loin. Un pigeon est supérieur: il est capable d’effectuer une foule de manœuvres et passe rapidement de l’une à l’autre.
J’ai illustré ces possibilités lors de l’explication des différentes façons d’atterrir. Et encore, je ne parle pas du spectacle qui nous est offert lorsque nous avons affaire à des jeunes et des veufs en grande forme: culbutes, changements brusques de direction, volte-face, tourner et revenir…
Toutes les techniques possibles sont utilisées. Bien que le vol soit compliqué, les jeunes font rapidement des progrès grâce au développement rapide des centres du mouvement du cerveau. Dans le nid déjà, ils effectuent des exercices. Ils battent des ailes et se dressent. Ils cherchent rapidement la planche d’envol, et vont, hésitants, vers l’extérieur. En fait, une fois dehors, ils n’ont plus beaucoup à apprendre. Ils connaissent l’essentiel. Ils doivent encore se perfectionner, par exemple pour l’envol, mais surtout ils doivent acquérir une certaine précision pour atterrir au bon endroit.

[ Source: Article édité par Prof. Dr. G. Van. Grembergen – Revue PIGEON RIT ]

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