12 avril 2020 Par admin

La couleur de l’œil – pigeon voyageur

La Couleur De L 039 Il Pigeon Voyageur | Le Fond De La Question

L’iris nous intéresse à cause de la pupille, mais aussi parce que c’est lui qui donne sa couleur à l’œil et également à cause. du fameux cercle de corrélation.
Lorsque l’on parle de la couleur de l’œil du pigeon, cela se rapporte à la couleur de l’iris. Celle-ci est due aux particules colorées réparties dans le tissu de l’iris; les petits vaisseaux sanguins ne jouent pratiquement aucun rôle dans la couleur de l’œil.
La couleur des yeux chez le pigeon voyageur est extrêmement variée: œil blanc, œil jaune, œil marron. Beaucoup de variétés qui dépendent de la couleur et de la quantité des pigments colorés.
Il faut remarquer qu’il y a deux côtés à l’iris: le côté antérieur (dirigé vers la cornée) et le côté postérieur (vers le cristallin). La structure de ces deux couches est différente. Dans la couche arrière. il y a un pigment foncé: la mélanine; au contraire c’est dans la couche avant que se. trouvent les pigments colorés (allant du presqu’incolore jusqu’au jaune, rouge ou brun); entre les deux couches se trouvent de très petits vaisseaux sanguins et un peu de graisse.

Il n’y a pas de particules colorées dans une petite bande de la couche extérieure, juste autour de la pupille, ce qui forme un anneau laissant apparaître le pigment foncé de la couche intérieure.
Nous savons également que cet anneau n’a rien à voir avec les muscles obturateurs de la pupille comme cela a été trop souvent prétendu; cela n’a d’ailleurs rien à voir avec un muscle, mais bien avec une absence de pigments colorés dans la couche avant de l’iris.
Autrefois, il fut donné à cet anneau toute une série de noms: cercle de corrélation, cercle de rapport, cercle de reconnaissance. En allemand· on parle du “Werte ring”, ( = du cercle de valeur); toutes ces appellations montrent à quel point les colombophiles ont établi une corrélation entre la présence de ce cercle et la valeur du pigeon .
Cette théorie de l’œil est apparue au début du siècle et à notre époque, il y a encore de nombreux colombophiles crédules qui restent convaincus de la véracité de cette théorie. Bizarrement, il y a encore beaucoup d’Anglais qui adhèrent à cette théorie et il n’est pas rare de les voir , trier” les pigeons, armés d’une loupe.
La théorie veut que certaines couleurs des yeux soient meilleures pour l’élevage, d’autres pour les concours. On peut égaiement, toujours grâce à cette théorie, reconnaître les meilleurs reproducteurs et les meilleurs voyageurs, sélectionner et accoupler. Avec beaucoup de toupet, il fut affirmé que la valeur de reproduction pouvait être lue dans l’aspect du cercle de corrélation et dans la structure colorée de l’iris. .
Je n’exagère pas: il faut énormément de toupet pour écrire des articles et des livres entiers sur un tel problème si l’on ne sait pas comment est fait un œil et comment travaille une pupille. .
Cependant la” théorie des yeux” est absurde et en contradiction avec la. pratique. Premièrement, il faut dire que le cercle de corrélation est présent chez tous les pigeons, mais chez certains il n’est pas visible à l’œil nu dans son entièreté, lors d’un examen superficiel, parce que tout simplement il peut arriver qu’il y ait trop peu de contraste.
Deuxièmement, parce que l’on trouve dans toutes les couleurs d’yeux des bons et des mauvais voyageurs; il n’y a également aucune raison pour (ou ne pas) mettre ensemble des couleurs d’yeux bien dt3terminées. Donc la couleur des yeux et la présence, pas toujours distincte, du cercle de corrélation n’ont pas d’importance dans le fait de bien voir, bien reproduire ou bien voler. Pour celui qui aurait encore quelques doutes, je lui conseille d’aller regarder les photographies de l’œil de toute une série de cracks dans le livre de V. VANSALEN: “Qualités alaires chez le pigeon voyageur”.
Il y a cependant quelque chose à voir dans l’œil: l’œil reflète la santé. Un animal malade a l’œil terne; alors qu’ils sont vifs et brillants chez J’oiseau en bonne santé. On ne peut cependant pas mieux préciser cette notion: les mots pour cela sont insuffisants, l’expérience seule devra être la base d’un bon jugement.
Je ne peux pas me permettre de terminer ainsi à propos de cette question car il y a concernant la couleur des yeux encore certaines choses intéressantes à raconter.
D’abord à propos des yeux des pigeons bariolés (donc des pigeons avec des pennes ou des plumes blanches): ils sont ou bien colorés ou bien foncés. Ces derniers sont caractérisés par une absence presque complète de pigment dans la couche avant de l’iris, ce qui a pour conséquence de laisser apparaître les pigments de la couche interne de l’iris. Dans de tels yeux, il est difficile de voir, avec exactitude le cercle de corrélation. .
Il n’est pas rare également de voir un pigeon bariolé possédant deux yeux différents, un œil coloré et un œil foncé. Il n’y a aucune raison d’éliminer un tel pigeon: la grand-mère de notre fameux Barcelone Il et d’une quantité d’autres bons voyageurs, possédait une telle particularité. .
Un mot d’explication concernant les albinos, bien connus chez les lapins blancs et les souris blanches (également possible mais rare chez l’homme). Chez l’albinos ce n’est pas seulement l’iris qui est rouge mais également la pupille. L’iris est rouge parce qu’il n’y a pas de pigments colorés ni dans la couche interne ni dans la couche externe, ce qui laisse visible les petits vaisseaux rouges de l’iris.
La pupille, à la place d’être foncée, a également un aspect rouge ceci car il n’y a pas dans le fond de l’œil (principalement la membrane choroïde) de pigments colorés. ce qui laisse ainsi apparaître et voir les petits vaisseaux rouges. La situation chez le pigeon est différente.

Je me demande s’il existe vraiment des pigeons voyageurs albinos. Levi écrit dans son livre qu’ils sont non seulement très rares et qu’il s’agit probablement de pigeons blancs de fantaisie!
Personnellement je n’en ai jamais vu un seul. Bien sûr il y a des pigeons voyageurs qui ont beaucoup de plumes blanches mais l’on parvient toujours (?) à trouver quelque part une petite plume foncée. Et concernant leurs yeux: ceux-ci ne sont pas rouges mais foncés parce qu’ils ont des pigments foncés de mélanine dans la partie interne de l’iris (comme c’est également le cas avec les yeux foncés des pigeons bariolés ). Enfin un dernier point concernant l’iris normal. Chez les jeunes pipants il n’y a pas encore de pigmentation de l’iris: les pigments colorés vont apparaitre plus tard.
Je dois avouer humblement que je n’ai jamais fait d’annotations particulières à ce sujet.
Le seul témoignage digne de confiance que j’ai trouvé dans la littérature est celui du Dr. Stosskopf dans un travail de 1971 : le phénomène devrait se manifester lorsque le pigeonneau est âgé de 6 à 8 semaines.

‘La couleur des yeux et la présence, pas toujours distincte, du cercle de corrélation n’ont pas d’importance dans le fait de bien voir, bien reproduire ou bien voler.”

“On trouve dans toutes les couleurs d’yeux des bons et des mauvais voyageurs.”

“Chez J’albinos ce n’est pas seulement l’iris qui est rouge mais également la pupille.”

La décoloration de l’iris.
De temps à autre, l’on est parfois confronté à un pigeon dont l’œil est malade; ceci est parfois le résultat d’un coup de bec, ou d’une poquette, sur ou sous la paupière. L’inflammation qui en résulte occasionne une décoloration de l’iris, mais le plus souvent uniquement de la couche superficielle. Ce qui est la conséquence du fait que la “substance” responsable de la coloration de la couche antérieure dégénère facilement à l’inverse des pigments foncés (mélanine) très stables de la couche postérieure.
Les décolorations peuvent se présenter à différents degrés: dans certains cas une recoloration peut être observée, alors que dans d’autres elle est établie d’une manière irréversible.
Les colombophiles se posent souvent la question de savoir si un tel pigeon a encore un avenir sportif? Ma réponse à cette interrogation est réservée. J’ai connu un grand nombre de cas où, par après. aucune baisse dans le rendement sportif n’était notée. Je n’ose cependant pas affirmer que pour certains cela ne signifiera pas la fin de leur carrière sportive.

[ Source: Article édité par Prof. Dr. G. Van Grembergen – Revue PIGEON RIT ]