Le courrier des lecteurs n°24– pigeon voyageur
Un amateur de Leuze pose plusieurs questions concernant le C.C.P. sa valeur thérapeutique, pour quelles maladies, comment l’administrer, pendant combien de jours et quand, comme curatif ou préservatif? Il pose également des questions concernant le Ronidazole, la sulfadiméthoxine et le Suanovil: administrer pour, quand et en quelles doses?
Réponses:
Excusez mon retard à vous répondre, j’ai eu de sérieux ennuis de santé.
Le CCP est un mélange de térébanthine, créosote et huile de foie de morue. C’est dire qu’il n’a jamais eu grande valeur (quel que soit le mode d’administration) et qu’il est de toute fa on entierement dépassé. Je vous conseille plutôt d’employer: – pendant le couvage de printemps Ronidazole 10% – 1,5 qr par litre. Anticoccidien sulfamidé (sulfadigméragne – QS. sulfadiméthoxine) 5 jours de suite (dans la même eau).
Puis chaque lundi et mardi pendant toute la saison de jeu -Ronidazole 10% – 1,5 gr par litre d’eau auquel vous ajouterez alternativement – une semaine anticoccidien – la semaine suivante Suanovil 50 – 0,5 ou 0,6 gr par litre (les variations de doses que vous avez constatées sont dues aux diverses présentations – ± concentrées -existantes). Par cette méthode, vous ignorerez tout coryza et vos pigeons resteront en forme. Bien entendu, cela n’exclut pas la nécessité d’une aération abondante, hygiène, alimentation rationnelle etc. Le corymrycol ne présente que peu d’intérêt.
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Mohamed Benjelloun de Casablanca, voudrait en apprendre plus long sur le sel alcalin, le sel de Carlsbad et la composition d’un thé d’orties pour ses pigeons.
Réponse:
Un sel alcalin est, en pratique, un carbonate, un sulfate, un phosphate: sulfate de soude, carbonate de magnésie, phosphate de soude etc. Ce sont habituellement des produits dépuratifs ou laxatifs. Le sel de Carlsbad est le sulfate de magnésie.
Les « 4 sels » sont un mélange à poids égal de bicarbonate de soude, de phosphate disodique, de sulfate de soude et de sulfate de magnésie.
Doses: laxative 1c. à café pour 2 I. d’eau; purgative 2 c. à café par litre. Les orties blanches sont tout à fait différentes des orties urticantes. Elles ne piquent pas, sont plus petites, de feuillage plus claire. Mais les orties piquantes ne sont pas mauvaises (on peut même les manger cuites!).
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M. H. Devivier (Vivegnies) aimerait connaître un traitement efficace afin d’éliminer l’apparition de plumes mal formées chez ses « vieux » et plus encore chez ses pigeonneaux où s’est présentée une amélioration après la mue.
Réponse:
Votre problème est lié au mécanisme biologique de formation des plumes. Parmi les apports nutritifs nécessaires – protéines de graines – (en particulier acides aminés soufrés telles la méthionine et la cystine), les acides gras (linoléique – arachidonique etc.), les minéraux (calcium -magnésium – silicium assimilable) une vitamine, à côté des vitamines « classiques E-A-D3 ». Groupe B, joue un rôle primordial: la vitamine BC en acide folique. C’est une vitamine très répandue dans la nature (en particulier verdure sous forme d’épinards, salade, cresson etc., et levure de bière) et les pigeons n’en manquent généralement pas (sauf en volière avec une nourriture n’en comprenant pas).
Mais l’acide folique est aussi indispensable à la croissance et multiplication de nombreux microbes et parasites.
On a donc recherché des médicaments intervenant de cette manière contre ses microbes et parasites. C’est ainsi qu’agissent la pyriméthamine, la diaveridine, et le triméthoprim. De ces 3 produits, c’est la pyriméthamine qui agit le plus nettement sur le plumage en croissance. Elle est employée associée aux sulfamides anticoccidiens (dont elle permet de réduire le pourcentage). C’est très efficace mais ça donne sur le plumage:
– un blanchiment pendant toute la durée du traitement, par blocage de la production des pigments en particulier de la mélanine.
– une fragilisation de la hampe avec atrophie du picot.
– un manque de la moitié environ des barbes et barbules de la plume, lui donnant un aspect de peigne édenté.
– si le traitement se prolonge, cas de non éclosion des plumes (pigeonneau « hérisson »), phénomènes de pica (les parents « plument » leurs pigeonneaux. Tous ces problèmes cessent avec l’arrêt de l’emploi de tels produits (étudiez leur composition) et, en ce qui concerne le plumage, à la mue suivante. L’administration d’acide folique (Foldène) ne présente pas d’intérêt.
[ Source: Article édité par Dr. J.P. Stosskopf – Revue PIGEON RIT ]
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