Le courrier des lecteurs n°23– pigeon voyageur
Un amateur français de la frontière franco-belge a des problèmes de plumages de pigeons. Ces « veufs » ont une « cravate » (plumes perdues au jabot). Un pharmacien de Peruwelz lui a conseillé de les traiter avec de l’Acarol, solution à mélanger à de l’eau tiède et à appliquer sur le jabot.
Quelle ne fut pas ma surprise, écrit-il, de trouver tous mes « veufs » du même colombier atteints de cette gale déplumante, et tous au même endroit. Je suis retourné en Belgique pour trouver de l’Acarol, mais ce produit est retiré du marché et on m’a procuré du polysulfure potassique.
Est-ce que ce produit est réellement efficace, alors qu’un seul bain suffit à ce qu’on me dit. Pardon l’odeur! Tant pour les vêtements que dans le colombier. Dois-je également désinfecter le colombier? Avec un pulvérisateur?
Les femelles qui ont été en contact avec les « veufs » ne présentent pas de « cravate » pour l’instant. Que dois-je faire de ce produit?
Deuxième question, un mâle de deux ans reçu cette année a été accouplé, sans sortir. Les oeufs étaient bons et les jeunes sont nés normalement. Mais à la naissance de ceux-ci, ce mâle n’est plus parvenu à rejoindre son casier ( le plus haut). Il a commencé à maigrir et à boîter d’une patte. Ses fientes étaient toujours belles. Ensuite un œil s’est fermé du côté de la patte boîteuse. Une semaine plus tard je constatai qu’il avait perdu sa pupille. Je l’ai éliminé. Pouvez-vous me dire quand même de quoi il était atteint? Merci d’avance.
Réponse: Le parasitisme par Syringophilus est progressivement contagieux. L’extension à tous vos veufs est donc dans la logique des choses. Si on veut intervenir efficacement, il faut tenir compte de la biologie du parasite: il vit dans la hampe des plumes qu’il mange de l’intérieur jusqu’à la fracture. Bien sûr, les petites plumes cassent plus vite que les grosses, d’où la localisation habituelle au jabot. Lors de la mue, le parasite pénètre dans la nouvelle plume par l’opercule et s’y installe. Les premiers dégâts n’apparaissent qu’en février -mars suivants mais la plume est parasitée depuis septembre -octobre. C’est donc à cette époque qu’il faut agir:
– application de lotion aqueuse à base de lindane sur les parties les plus souvent atteintes (acarexane 2 c. à café pour un verre d’eau tiède).
– administration par l’eau de boisson (pigeons tenus au colombier) d’Ivernnectine (3 mg de principe actif par litre d’eau de boisson). Renouveler 3 fois à 15 jours d’intervalle pendant la mue.
– pulvériser Acarexane dans tout le colombier, après nettoyage minutieux. Voyez un vétérinaire près de chez vous.
J’ajoute que le polysulfure potassique n’a aucune efficacité. Votre mâle bleu promenait un microbisme probablement paratyphique (salmonelle) articulaire et cérébral (le nerf optique a été atteint d’où cet oeil blanc). Vous avez bien fait de le tuer. Si vous avez encore ses jeunes, surveillez-les, bien que la maladie ne soit pas toujours sexuellement transmissible quand le microbe est localisé hors appareil génital.
♠♠♠♠♠♠♠♠♠♠♠♠♠♠♠♠♠♠
M. R. Lheureux de Braives s’inquiète: Depuis trois ans, je suis confronté à un gros problème et ce malgré que je consulte les vétérinaires quatre fois par an. Les diagnostics sont toujours négatifs pour ce qui est de la trichomonose, la coccidiose, la paratyphose, la paramyxo et les vers. On me dit que c’est un problème des voies respiratoires supérieures, rhinite etc.
J’ai administré plusieurs produits mais rien ne change. Mes pigeonneaux volent 4 à 5 minutes, sans prendre de hauteur et retombent au toit avec le bec grand ouvert. Les pertes sont énormes, même chez les « vieux ». J’ai proposé que l’on vienne voir mes installations, mais sans succès.
On me demande toujours d’aller présenter les pigeons. Il est des amateurs qui réussissent avec mes pigeons, dont un voisin à un kilomètre, et ils ne connaissent pas ce problème. Comprenez donc mon désarroi.
Réponse: Pour moi, votre problème est surtout dû à vos installations. J’aimerais avoir un plan détaillé de vos colombiers et des bâtiments proches. Y faire figurer fenêtres, trappes, entrées et sorties d’air, cases, etc. Un plan est mieux qu’une photo mais ne l’empêche pas. Sur le plan des soins, arrêter tout traitement sauf antitrichomonas (Ronidazole – 150 milligramme de principe actif par litre d’eau soit 1 g 50 de poudre soluble à 10%) 1 jour par semaine. Arrêter l’emploi de tout blanc, désinfectant etc. Après examen des plans, je vous donnerai un avis définitif.
♠♠♠♠♠♠♠♠♠♠♠♠♠♠♠♠♠♠
Désireux de garder l’anonymat, un colombophile français de la troisième région propose: Comme je n’ai reçu nulle part de précisions concernant le dosage à respecter pour l’administration: de Baytril 2,5%, Emtryl à 40%, Labiavers à 12%; Avimixol, par voie orale, j’aimerais que vous m’éclairiez à ce sujet.
Un bon colombophile de ma région donne de l’Emtryl 40% à chaque retour de concours et ses pigeons sont en parfaite condition. Mais à quelle dose?
Réponse: Je réponds à vos questions:
– BAYTRIL 2,5% – 4 ml par litre d’eau 3 à 5 jours de suite.
Pour la paratyphose 8 jours + vaccination + rappels.
– EMTRYL 40% – 1 g par litre d’eau 1 à 5 jours selon prévention ou cure profonde (le dimanche au retour ou lundi).
– LABIAVERS 12% – 1 c.à café pour 2 1 d’eau.
On ne vermifuge que si un diagnostic a montré la présence de vers. En ce cas rappels obligatoires, désinfection etc…
– AVIMIXOL – 1 c. à café par litre d’eau. Produit sans grand intérêt en colombophilie.
N’oubliez pas que les médicaments ne remplacent pas:
– un bon colombier (siccité -lumière – aération dynamique)
– l’hygiène
– le doigté de l’amateur (ration etc…)
♠♠♠♠♠♠♠♠♠♠♠♠♠♠♠♠♠♠
Un amateur hennuyer écrit. Un pigeonneau m’est revenu après trois jours d’absence et deux jours plus tard quatre de mes jeunes sont devenus malades: allure triste, pas d’appétit, fientes glaireuses et malodorantes.
Le vétérinaire consulté a diagnostiqué une septicite virale et a prescrit une cure de Baytril 10% avec, une goutte dans le bec en plus pour les pigeons atteints. Malgré quoi mes pigeonneaux malades ont péri l’un après l’autre. J’ai vraiment peur que la maladie touche également les autres et je me permets de solliciter votre conseil.
Réponse: Je crois qu’il faut penser à:
– une trichomonose aiguë
– compliquée d’un microbisme (une virose n’est pas exclue).
Je vous conseille 4 à 5 jours consécutifs:
– antitrichomonose –
+ 1 mesure de Bactrim solution 0,25 g par litre d’eau de boisson, de principe actif, suivis de Colistine, 1 million d’unités par litre d’eau 4 – 5 jours de suite également. Faire suivre d’un bon coup de vitamines.Tous ces traitements à la totalité des pigeonneaux, même apparemment sains. Rappels de 3 jours chacun après un arrêt de 15 jours.
Demandez à votre vétérinaire les produits correspondants, les noms commerciaux étant multiples. Que les doses soient bien respectées.
Dr. J.P. Stosskopf
Notice:
C’est maintenant en période de grande mue que les pigeons qui ont la gale déplumante doivent être traités. L’Ivermectine, dont parle le Dr. Stosskopf, est la matière active moderne et très efficace pour combattre le groupe des parasites appelé « Cnémidocoptes » dont fait partie le parasite de la gale déplumante. L’Ivermectine est commercialisé sous le nom Ivomec du laboratoire M.S.D. Mode d’emploi de l’Ivomec en cas de gale: 0,1 mg par pigeon à administrer directement dans le bec et répéter le traitement après 10 à 15 jours, ou badigeonner les croûtes avec une solution à 1% (1 cl par litre d’eau).
[ Source: Article édité par Dr. J.P. Stosskopf – Revue PIGEON RIT ]
Pour vous abonner au Magazine PIGEON RIT – Cliquez sur le bouton ci-dessous !
Le courrier des lecteurs n°22– pigeon voyageur
Le courrier des lecteurs n°21– pigeon voyageur