colombier expérimental pour pigeons
19 novembre 2021 Par admin

Le colombier expérimental pour pigeons

colombier expérimental pour pigeons

Je n’ai jamais été un partisan de posséder beaucoup de pigeons au colombier. Il y a une dizaine d’années de cela, lorsque je me contentais de jouer uniquement la vitesse, je possédais rarement plus de 18 pigeons sur ma liste au colombier pour la période hivernale. Mais au fur et à mesure que mon intérêt s’est fait grandissant pour le demi-fond et le petit fond, ma colonie s’est progressivement agrandie. Cette évolution est inévitable. Avec une poignée de pigeons, on ne peut se lancer dans la grande aventure de jouer régulièrement au-dessus de Paris. En vitesse, on perd peu de pigeons, mais il en va tout autrement dans les concours de demi-fond et de fond. Par mesure de sécurité, on a tendance à élever plus de pigeonneaux. On débute avec deux ou trois couples de pigeons et, avant que l’on ne s’en rende compte, on se retrouve avec plus d’une centaine de sujets. Mon colombier de veufs est équipé actuellement de 27 postes, dont 23 sont occupés. Je ne me suis jamais retrouvé avec une aussi grande armada. Plus on possède de pigeons, plus on a de chances de découvrir un bon. Mais personnellement j’aiguise rapidement mon couteau car je pense que l’on peut suivre de manière plus individualisée une petite équipe de sujets de classe.



Un nouveau colombier.
Tenir plus de pigeons signifie également augmenter l’espace vital de ces derniers que l’on doit bien loger quelque part. A la fin de la saison passée, j’ai construit un prolongement de mon colombier de veuvage. Entre l’ancienne partie de bâtiment et la nouvelle, j’ai installé une porte coulissante qui reste en permanence ouverte. Oui, effectivement, c’est un grand colombier… avec ses 27 casiers.
Quant à la nouvelle partie, j’ai tenté de bâtir quelque chose d’expérimental. A une trentaine de centimètres du sol, j’ai posé un plancher en lattis sur lequel amateur et pigeons peuvent marcher aisément. Le plancher en treillis ne me botte vraiment plus suite aux ennuis que j’avais eu dans le colombier des jeunes. Les bouts des ailes et des queues s’abîmaient trop. Le plancher en lattis que j’utilise actuellement est en tous sens meilleur que le treillis, mais ce n’est pas encore la solution idéale. L’idéal est et reste en réalité le bon vieux plancher en bois, nettoyé et balayé deux fois par jour, ou recouvert d’un couvre-sol. La lumière et l’air sont en abondance dans le nouveau colombier.
Il y a une bande plastique d’environ un mètre sur toute la longueur de la toiture. Dès le moindre rayon de soleil, l’atmosphère du colombier est directement réchauffée. Je me pose même la question de savoir s’il ne fera pas trop chaud en plein été dans le colombier. Mais voilà, les « jours d’été » sont en ce moment si rares en Belgique…



L’aération et le reste.
Je n’ai jamais vu quelqu’un bien jouer alors que ses pigeons étaient logés dans un colombier avec une mauvaise aération. Un bon colombier est toujours sec et bien aéré. On ne doit pas sentir l’odeur de pigeons quand on y pénètre. Avec cette certitude à l’esprit, j’ai aménagé le colombier de telle manière à avoir une aération assez forte. Tant et si bien que lorsqu’il y a grand vent, cela chasse dans mon colombier. Quand la bise hivernale balayait la plaine, il ne faisait pas à tenir. Toutefois les pigeons restèrent en parfaite santé. Cela ne m’effraya donc pas de laisser une telle aération. Durant toute la période hivernale, j’ai cru que l’aération était en ordre et que les courants d’air n’allaient pas nuire aux pigeons. A mesure que s’approchait le début de saison, ma certitude s’amoindrit. Mais il n’y avait pourtant pas de raison de s’alarmer: les pigeons étaient de bel aspect et en bonne santé. Mon manque de confiance était probablement imputable à la crainte d’échouer. En période hivernale, j’étais certain à 100 % que tout allait bien marcher et que ce type d’aération n’allait en rien nuire à la forme de mes pigeons. Quelques mois plus tard, j’étais totalement convaincu du contraire. Je pensais « dans un tel colombier, il est impossible d’avoir un pigeon en santé et de remporter la queue d’un prix. Cela chasse bien trop. »
Je vous raconte ceci pour vous montrer à quel point on manque de constance dans le jugement et à quel point on se laisse influencer, dérouter, désorienter, à quel point on doute vite dans le sport colombophile. Mes doutes prirent naissance suite à la visite de quelques amis qui virent mon colombier. Mon moral venait d’en prendre un coup quand des mots comme « trop de vent », « ça chasse bien, ici », « tu as trop de courants d’air là-dedans ». En plus, l’article publié dans « Pigeon Rit » au sujet de la colonie Roosens qui venait de connaître des années de vaches maigres en raison d’une trop importante aération de colombier, m’enfonçait le clou en tête. Et l’angoisse également! Je me suis mis en quête de trouver le moyen d’éliminer le courant d’air dans mon nouveau colombier. Il fallait donc tout renfermer. J’ai tout essayé. A un moment donné, j’ai pour ainsi dire bouché tous les trous qui pouvaient exister. Avec pour résultat, une pluie continuelle de poussières et de particules dans le colombier. C’était encore pire. Je n’ai pas réussi à éliminer le courant d’air et conserver de la sorte un renouvellement d’air suffisant. Quelques semaines avant que débute la saison, j’ai pris la décision de réduire de 50 l’arrivée de l’air et de diminuer ainsi l’intensité d’aération de moitié. Cela eut pour conséquence qu’il y a un renouvellement d’air bien plus que suffisant dans les deux compartiments. Le courant d’air est moins fort, mais lorsqu’il vente, il y a des rafales qui pénètrent au colombier. Mon angoisse face à cette sur-aération s’est effacée depuis, les premiers résultats ayant été fort honnêtes. Je me demande maintenant si toute mon attention et mon -chipotage autour de ce problème de renouvellement d’air juste avant le début de saison était bien nécessaire. Peut-être que les pigeons auraient tout aussi bien volé sans pour cela avoir dû diminuer l’aération. Qui sait? Maintenant que cela marche, je n’ose entreprendre cette expérience.
Si les pigeons avaient mal volé cette saison, j’en aurais immanquablement imputé la raison à mon système d’aération. Vous le constatez vous-même, cher lecteur, la colombophilie est vraiment une question de relativité. Il y a une grande quantité de règles générales, mais il n’existe aucune règle qui ne tolère d’exception. Je crois que le fait de bien voler a rapport avec le fait de posséder de bons pigeons logés dans un bon colombier, mais surtout à ne pas chipoter tout le temps dans ses pigeons: il faut se garder une ligne de conduite. Un moins bon dimanche ne signifie pas qu’il faille à tout prix traiter à tout prix ses pigeons parce qu’ils seraient malades… ou encore que l’aération du colombier n’est plus bonne.
Tout qui raisonne de la sorte, se fourre le doigt dans oeil. Posez-vous des questions sur la santé de vos pigeons, prenez conseil auprès d’un vétérinaire spécialisé avant de faire de l’auto-médication, neuf fois sur dix intempestive. Si quelque chose ne fonctionne pas bien dans votre colombier, ne placez pas directement la hache ou le marteau dans la cloison. Examinez attentivement et calmement la situation. Installez-vous pendant quelques heures assis à terre dans le colombier, par tous les temps et à toutes heures. De la sorte, vous obtiendrez une idée précise des conditions d’aération, de luminosité, d’hygiène qui règnent dans vos compartiments. Vous aurez ainsi de bien meilleurs résultats qu’en vous improvisant charpentier ou menuisier. Patience et persévérance caractérisent les grands champions et ont toujours récompense à la clé.

A. Roodhooft


Notice:

Vue intérieure du colombier

Vue intérieure du colombier expérimental: Longueur: 4 m. Largeur: 1,90 m. Hauteur: 30 cm + 175 cm + 60 cm. Nombre de casiers: 15.


[ Source: Article édité par M. André Roodhooft – Revue PIGEON RIT ]

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