Pigeon voyageur les faux secrets des champions et les vraies regles du succes au colombier
9 novembre 2025 Par admin

Pigeon voyageur : les faux secrets des champions et les vraies règles du succès au colombier

Pigeon voyageur les faux secrets des champions et les vraies regles du succes au colombier

Débutant :
Malgré tes bons conseils la dernière fois, les résultats de mes pigeons ne se sont pas beaucoup améliorés. J’ai vraiment l’impression que je ne connais pas les secrets de ceux qui réussissent. Tu ne m’en parles jamais… Les tiendrais-tu pour toi ?

Victor :
À propos de secrets, je viens justement de lire des lignes intéressantes.
Dans son livre sans prétention mais vraiment utile, récemment paru en France sous le titre « Traité de colombophilie moderne et simplifiée », Claude Hinnenberger écrit à ce sujet :

« Le jeu — ou plutôt l’art du jeu, car il s’agit bien du point peut-être essentiel du succès du colombophile : savoir jouer. Malgré des installations impeccables et des souches de valeur, beaucoup d’amateurs ne remportent aucun succès. Il ne leur manque qu’une chose : savoir jouer.
Savoir jouer, c’est avant tout comprendre qu’il ne faut pas trop compliquer les choses. En voulant trop en faire, on arrive bientôt à des succès médiocres ou à l’échec total. L’essentiel est d’avoir une méthode simple et de s’y tenir jusqu’à la fin de la saison, sans improviser sans cesse.
Ne cherchez pas les mille et un secrets détenus par les champions. Les champions ne sont champions que parce qu’ils ne croient justement pas aux secrets. Ils savent seulement qu’il existe quelques règles simples à appliquer, et ils jouent bien plus simplement que la plupart des non-champions. »

Débutant :
« Il y a quelques règles simples à appliquer… », dit-il. Et je me demande : ces règles sont-elles vraiment simples, ou simplement faciles à appliquer ?

Victor :
En fait, elles sont simples… et également simples à appliquer. Car elles se résument, selon lui, à donner suffisamment d’air à chaque pigeon, et à lui fournir assez à manger, mais sans qu’il prenne de la graisse.

Débutant :
Avec le veuvage, pas de problème, je crois. Un veuf ne mange jamais trop, n’est-ce pas ?

Victor :
Parfois oui, parfois non. Il arrive aussi qu’il mange trop peu.

Débutant :
Je perds la tête !

Victor :
Tu as simplement l’impression de ne plus rien comprendre… et tu finiras par croire aux secrets. Tu n’es pas le seul. Je crois que la plupart des colombophiles sont ainsi.
Je voudrais pourtant t’expliquer pourquoi un veuf peut manger trop et s’engraisser. Il y a toujours une raison, car un pigeon ne fait jamais rien sans utilité.
Feu mon ami Victor Torrekens disait souvent : « Seul l’homme continue à manger et à boire lorsqu’il n’a plus faim ni soif ; le pigeon, lui, s’arrête quand il a assez. »

Si un pigeon mange ou boit beaucoup, le colombophile doit se demander pourquoi. Le pigeon accumule de la graisse pour compenser les pertes de calories dues au refroidissement du colombier — on remarque alors qu’il mange comme un affamé.
D’autre part, il s’engraisse parfois par manque d’oxygène. Quand il ne peut respirer suffisamment, il compense ce manque en mangeant davantage. La nature ne se trompe jamais, alors que nous, nous nous trompons souvent.
Observons donc bien le comportement de nos pigeons, et tâchons d’en tirer les leçons.

Débutant :
Ce que j’observe chez mes pigeons au veuvage, c’est qu’ils n’ont aucun plaisir à faire la volée. Pourtant, tu m’as souvent dit que des veufs en forme volent avec entrain et ne restent pas groupés en vol. Pourtant, ils semblent en bonne santé.

Victor :
Ne t’ai-je pas déjà dit — comme l’affirme à juste titre le Dr Stosskopf — que la simple santé ne suffit pas pour qu’un pigeon se classe bien ? Il lui faut la forme, une sur-santé.
Tes pigeons doivent sans doute lutter contre quelque mal : manque d’air dans le colombier, refroidissement trop rapide, attaque sournoise de parasites, trichomonose, vers intestinaux ou coccidiose (observe bien les excréments pour ces deux derniers), ou encore une forme légère de coryza avec, comme premiers symptômes, des secousses de la tête, un petit « tchic », les yeux à moitié fermés, la fente du palais obstruée.
Peut-être aussi une fermentation intestinale avec des fientes collantes ?
Si tes veufs n’aiment pas la volée, réfléchis à tout cela. Et surtout, ne crois pas que ton manque de résultats vient d’un secret caché dans une bouteille ou une pilule magique.

Débutant :
Tout cela, cher maître, tu me l’as déjà souvent dit. Serais-je aveugle ?

Victor :
Non, mais tu regardes sans doute dans la mauvaise direction. Nous, les colombophiles, ne réfléchissons pas assez à l’essentiel. Nous partons à la recherche des mille et un secrets des champions… qui n’existent pas.

Noël De Scheemaecker


🏆 Notices à retenir

  • Les champions ne sont champions que parce qu’ils ne croient pas aux secrets.

  • Un colombophile qui joue mal pense souvent que c’est parce qu’il n’a pas « le secret » caché dans une bouteille ou une pilule miracle. C’est une erreur, et cela profite à ceux qui vendent des produits soi-disant « magiques ».

  • La simple santé ne suffit pas à un pigeon voyageur pour performer : il lui faut la forme — une véritable sur-santé.


ping gauche - pigeon - colombophilie[ Source: Article édité par M. Noël De Scheemaecker – Revue PIGEON RIT ] ping droite - pigeon

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