la perte de bons pigeons
5 juillet 2022 Par admin

La perte de bons pigeons

La Perte De Bons Pigeons | Leçon Pratique

S’il y a bien une chose que je ne puisse accepter en colombophilie, c’est bien la perte d’un bon pigeon auquel je tiens tout particulièrement. Un mauvais résultat, cela m’arrive encore de pouvoir le digérer.
C’est la glorieuse incertitude du sport. Toutefois, cela ne doit pas nous empêcher d’essayer de découvrir les causes d’un échec. Il en va de même avec la perte d’un bon pigeon: parfois, l’explication est l’évidence même; parfois, pas toujours. Combien de fois n’entendons-nous pas la sempiternelle réflexion: encore un coup de poisse ! La perte d’un bon pigeon me préoccupe pendant des mois et des mois. Non pas que je ne l’aie pas digérée, mais tout simplement parce que je trouve passionnant d’apprendre à mieux connaître un pigeon ou une lignée de pigeons avec, tout naturellement, l’espoir de ne plus reproduire la même erreur. L’année précédente, nous avons perdu deux bons pigeons avec le 43 et le Play Boy. Mais, je traiterai d’abord de l’histoire de notre Perpignan.

Recueillie à Ibiza, aux Baléares.
Notre Perpignan est une bonne femelle de fond, née en 1989. Elle remporta entr’autres en 1992 un deuxième interprovincial de Perpignan (245 p.) et, en 1993, un deuxième provincial de Barcelone (439 p.).
En 1994, nous avions décidé de ne pas l’enloger pour l’étape Catalane comme elle n’avait pondu qu’un seul petit oeuf. Ma réflexion a été que si elle avait été en parfaite condition, elle aurait pondu normalement. Elle est donc restée bien tranquillement à la maison et a pondu deux oeufs normaux lors de son élevage hivernal 1994-1995. Pour le Brive national, elle avait de nouveau pondu un seul petit oeuf et elle est revenue le lendemain matin, en dehors des prix, mais en parfaite condition. Puis, elle a été réaccouplée en prévision de Barcelone. Après une huitaine de jours, un premier oeuf a été placé.
Le couple a accepté les oeufs sans problèmes. Tout s’est déroulé à souhait jusqu’au moment où, une semaine avant l’enlogement de Barcelone, un oiseau de proie est venu prendre le mâle de la Perpignan.
Voilà nos projets à l’eau… quoique la Perpignan ait continué de couver à notre plus grand étonnement. Lorsque mon père a vu cela, il a fait en sorte que la femelle ne restât pas en permanence sur ses oeufs et, parfois, il la prenait pour la libérer à quelques kilomètres du colombier. A chaque fois, elle est rentrée au colombier, telle une fusée. Elle était réellement motivée et la tentation était grande de l’enloger encore une fois pour cette fameuse étape Catalane. Une expérience, j’allais faire une expérience car je n’aime guère ces circonstances un peu forcées.Barcelone a été libéré comme prévu et a connu un déroulement rapide, malgré les fortes chaleurs. Mais la Perpignan n’est pas revenue! En fin de compte, je ne m’en suis pas fait trop de mauvais sang, puisque cette dernière ne pondait ni normale-ment, ni régulièrement.
Au début du mois d’octobre, j’ai reçu un coup de téléphone m’indiquant que la Perpignan était à… Ibiza, aux Baléares. Ibiza se situe à quelque 300 km de mer, au sud-est de Barcelone. Il n’était pas aisé de faire revenir le pigeon, mais finalement cela a été possible. C’est ainsi qu’à la fin du mois de décembre, la Perpignan a pu réintégrer ses chères pénates. Elle était vraiment aux anges et, visiblement, elle ne s’était pas amusée lors de son séjour à Ibiza. Il lui restait encore deux grands couteaux de chaque côté à muer, ainsi que quatre plumes caudales. Malgré le changement de climat et les gelées qu’il y avait en Belgique à la fin décembre, la Perpignan s’est mise rapidement à muer. Au bout de huit jours, elle était comme chauve. Elle avait jeté l’avant-dernière plume de chaque aile, les quatre plumes de la queue et encore tout un tas de petites plumes. Elle a repoussé ensuite ses dixièmes rémiges quelques semaines plus tard.
Quoique ce phénomène soit connu pour un pigeon qui a vagabondé pendant des mois, je ne m’attendais pas à chose pareille. Elle était restée cinq bons mois dans un autre colombier où elle aurait pu muer normalement et, ici, l’hiver battait son plein. Et pourtant, elle aurait quand même pu avoir froid avec son vieux plumage, alors qu’il gelait à pierre fendre. C’est peut-être ce qui l’a poussé à se procurer rapidement un nouveau manteau plus chaud… Nous l’avons laissée tout simple-ment au colombier, mais nous avons quand même veillé à ce qu’elle soit bien nourrie avec un bon mélange. Et elle n’a connu aucun problème malgré l’hiver, Actuellement, elle se présente fort joliment. A la mi-avril, elle a même pondu deux oeufs normaux après injection avec une hormone gonadotrope (Folligon d’Intervet).

Un caractère spécial.
Un autre épisode que je peux évoquer est celui du Play Boy. C’était un pigeon particulièrement flatteur, un vrai play-boy. Déjà pipant, il était notre favori. Comme yearling, il remporta huit prix par quinze et enleva le titre de 1 er as-pigeon de l’Olympia Cup de l’hebdomadaire La Vie Colombophile. C’était vraiment un pigeon au caractère facile et agréable. Apparemment, le Play Boy a pris la grosse tête durant l’hiver, car, l’année suivante, lors de la remise en route, il s’est mis à se com-porter de manière particulière. Lorsque nous l’avons entraîné une première fois sur trente kilomètres, monsieur s’est présenté trois bonnes heures après tous les autres veufs. Nous l’avons examiné sous toutes les coutures, mais nous n’avons rien pu diagnostiquer de spécial. Quelques jours plus tard, nous avons procédé à un deuxième lâcher sur cinquante kilomètres. Tous les veufs, y compris les yearlings, sont revenus rapidement. Cependant, le Play Boy a cru intéressant de déloger carrément pour se pointer le lendemain matin, vers onze heures, de retour à son poste. Cela a été le plus beau jour de toute la saison sportive 1995 pour moi ! Je n’oublierai jamais la manière dont il a volé à son casier, fier comme un paon. Je l’ai de suite pris en main: rien à remarquer. Rond comme une balle! Ensuite les deux premiers entraînements (70 km) avec le club colombophile se sont présentés au programme. Là, tout est rentré dans la normale puisque notre coco s’est présenté les deux fois parfaite-ment dans les temps. Et nous voilà à penser qu’un bon pigeon, c’est un peu un enfant terrible. Il s’est classé simplement dans les prix lors de son premier concours sur Crépy (266 km) pour voler ensuite en tête lors du Marne-la-Vallée (5e/722 p.) et enchaîner Orléans (1 er/829 p.) et Vierzon (14e/449 p.). Lors du Châteauroux semi-national, il s’est classé prix par cinq pour, quinze jours plus tard, se positionner 32e de 1185 p. au Clermont-Ferrand. Cette dernière étape représente une distance de 586 km pour notre colombier et l’épreuve 1995, qui renoue avec la tradition des grands concours liégeois, fut sélective en raison de son vent du nord. Pourtant, le Play Boy n’a marqué aucun signe de fatigue. D’ailleurs, il n’était jamais revenu marqué de quelque concours que ce soit. Deux semaines plus tard, il a été enlogé pour le Derby de Limoges (641 km)… et n’en est jamais revenu. Nous n’avons en fait trouvé aucune explication à cet incident, si ce n’est qu’il avait peut-être répété lors de ce concours son comportement erratique du début de saison, lors de ses toutes premières sorties. Un vrai bon pigeon possède toujours un caractère spécial.

Montauban et Narbonne.
“Tombé au champ d’honneur.” Que voici une belle expression! Notre 43 a dû également s’en laisser persuader. C’était un veuf de cinq ans qui avait douze concours de fond à son actif dont huit prix par dix, et, jusque-là, il n’avait jamais raté.L’année précédente, nous avions prévu de le verser à l’élevage après sa dernière campagne sportive. Tout a marché comme sur des roulettes: il a enchaîné fort bien son Orléans régional (24e/829 p.), puis le Brive (23e/2205 p.) et le Montauban national (29e/5553 p.). Narbonne a toujours constitué sa meilleure étape de l’année et ceci malgré le fait qu’il ait toujours lâché sa quatrième plume juste avant l’enlogement ou durant son séjour au panier. Habituellement, nous n’enlogions jamais un pigeon qui avait perdu son quatrième couteau, mais avec le 43, on pouvait franchement se le permettre. C’est ainsi que le 43 a lâché, comme à l’accoutumée, sa quatrième rémige quelques jours avant l’enlogement. Nous nous sommes mis à l’observer sous toutes les coutures: pas de petites plumes dans le casier ni aucune chute de forme. Et pour-tant, il n’est jamais revenu de son dernier concours. Quelle peut en être la cause? Nous avons comparé entre eux tous les pointeurs que nous avons eus au colombier sur les étapes de Montauban et de Narbonne. Nous avons pu observer que nos vrais pigeons de tête au national de Montauban se classaient encore rarement prix par dix sur Narbonne. Souvent, ils loupaient leur prix et parfois n’en revenaient jamais. De même, il nous est apparu que les vrais pointeurs de Narbonne s’étaient souvent annoncés à la seconde moitié du résultat de Montauban. Il faut encore préciser que, lorsque nous parlons de vrais pointeurs, nous désignons des pigeons capables de se présenter prix par cinquante. Comme tout un chacun sait, il y a quatre semaines de repos entre le national de Montauban (début juillet) et celui de Narbonne (fin juillet). Je pense que cela constitue l’idéal pour les pigeons dont la forme doit encore monter, mais que cela représente un laps de temps trop long pour un pigeon déjà au sommet de sa forme. Nous pouvons en conclure qu’un pigeon qui a volé le Montauban national en tête doit être réenlogé plus rapidement, en l’espace de deux ou de trois semaines, sur un autre national de fond. Voilà encore une chose que nous aurons apprise…

[ Source: Article édité par M. Patrick Philippens – Revue PIGEON RIT ]

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