Les pertes en
26 octobre 2021 Par admin

Les pertes en pigeonneaux

Les Pertes En Pigeonneaux | Le Coin De La Science

Après ce début de saison lamentable que nous avons connu jusqu’au 15 juin, la plupart des amateurs avait laissé ses pigeonneaux au colombier. Avec le beau temps, tout le monde s’est hâté de mettre tout ce jeune monde au travail. Mais cela ne va pas sans quelques grincements de dents. Pourquoi tant de pertes?
Les pigeonneaux sont par nature inexpérimentés. Leur instinct d’orientation est —pour la plupart — rudimentaire. Leur fougue est très grande. Leur résistance physique et physiologique faible. Et leur expérience nulle. De cette distorsion viennent bien des désillusions.
Première distorsion: l’éducation de l’orientation commence alors que les pigeonneaux volent 1 ou 2 h. de suite: ils sont donc capables de voler 100 km sans difficultés. Quand — en vertu de l’instinct-inné donc — grégaire, ils suivent quelques pigeons de passage, ils se retrouvent loin de leur colombier sans avoir une orientation suffisamment éduquée pour rentrer chez eux.
Deuxième distorsion: leur inexpérience de routiers, la principale c’est l’inaptitude de la plupart à boire au panier. Par ces temps actuels de très fortes chaleurs, la soif est une des très grandes causes de pertes. Le pigeonneau à la recherche d’eau abandonne la bande, se retrouve seul et a bien du mal à reprendre la route. L’éducation du séjour au panier avec un abreuvoir disponible en permanence est primordiale.
Troisième distorsion: les possibilités physiques et la fragilité relative aux maladies. L’expérience montre que les pigeonneaux sont d’une extrême sensibilité aux parasitismes en particulier trichomonose et coccidiose. La trichomonose se complique facilement de coryza et il suffit d’écouter dans les camions pour être fixé sur l’état de santé moyen des pigeonneaux enlogés. L’amateur les enloge alors que les volées se réduisent, s’abaissent, signant la répugnance des pigeonneaux à voler. Après quelques minutes de vol, beaucoup d’entre eux retombent au toit le bec ouvert parce que leurs voies respiratoires supérieures sont enflammées par le parasite (trichomonas) des microbes et au besoin virus et mycoplasmes. Il en est de même pendant le vol du retour: l’oiseau s’arrête au bout de quelques kilomètres. Le bec ouvert le fait se déshydrater très vite: il est perdu. Si on ajoute que 20% des pigeons atteints de coryza hébergent les microbes trouvés dans leurs sinus également dans… leur cerveau, on comprend les désastres dans ces colombiers après quelques entraînements.
Par temps très chaud cette fin juin, le coryza sévit partout et contagieux, frappe d’innombrables colombiers. Pas de pigeonneaux à coryza au panier.
Nous passerons sous silence toutes les autres affections qui, elles, font partie de l’alphabet du colombophile: une colonie où sévit une maladie chronique est d’abord soignée à fond, jouée ensuite. Pas l’inverse.



A tout cela on doit ajouter l’alimentation. Un pigeonneau en état de voyager est rond et dur, pas obèse. Et quand les volées baissent et s’abrègent, les besoins alimentaires baissent également. Continuer à nourrir autant, c’est ajouter l’obésité aux méfaits de la méforme.
Alors, comment limiter les pertes de pigeonneaux?
Tout d’abord, relativons: certains pigeonneaux, dans les colonies où la sélection n’est pas très poussée, n’ont aucun sens d’orientation. Ils se perdront très vite et c’est très bien ainsi.
Les conditions des premiers entraînements sont primordiales: ils seront précoces, dès que les pigeonneaux volent autour du colombier quelques minutes, on peut les emmencer à 1 km.
Disons que les entraînements doivent se faire à une distance progressive égale à la durée des volées. Ainsi cela commence tôt, s’allonge doucement et proportionnellement aux aptitudes physiques et athlétiques du pigeonneau. Les pigeons seront transportés dans de bonnes conditions. Combien sont emportés à grande vitesse, au fond du coffre de la voiture, et lâchés dès l’arrivée sur le lieu du lâcher, sans avoir le temps de se réhabituer à la lumière et surtout sans pouvoir “régler leur boussole” avant de quitter les paniers. Mon ami Y. de Mauduit a expliqué cela dans un article récent. Ainsi s’expliquent ces tours qui n’en finissent pas autour du lieu de lâcher. Mieux aurait valu attendre une demi-heure, tranquillement.
Par la suite, lorsque le séjour en panier s’allonge avec la portée des vols, il est indispensable d’apprendre aux pigeonneaux à boire au panier. Ou bien on les y enferme plusieurs jours de suite, les nourrissant puis les abreuvant à l’extérieur, dans les abreuvoirs classiques, ou bien on bricole au colombier des barreaux de bois semblables à ceux des paniers de voyage, au travers desquels il faut passer la tête pour atteindre un abreuvoir en longueur comme ceux employés par les convoyeurs. Lorsque les pigeonneaux ont acquis une bonne expérience, il n’y a plus que les désastres atmosphériques qui les menacent, au même titre ou presque que les adultes.



Par delà cette technique strictement colombophile, il y a les problèmes de santé que nous avons évoqués plus haut. Disons le tout net.
Tant que les pigeonneaux ne sont pas en parfaite condition ils restent au colombier. Si on a commencé les entraînements dès leur tout jeune âge, il faut savoir les interrompre quand la santé devient déficiente. On reprendra après les soins. Le traitement adapté sera exécuté complètement, soigneusement. La plupart du temps, il s’agit de coryza, complication d’une trichomonose chronique. Le traitement doit être complet et ce n’est qu’après récupération totale de la forme, de la gaité, des volées bien hautes, des pirouettes de la joie de vivre que le travail pourra reprendre. Comme le temps lourd et chaud favorise grandement ces affections respiratoires, des rappels antitrichomonos seront faits toutes les 3 semaines tant que durent les chaleurs (qui tendent à raccourcir le délai d’action des antitrichomonas par l’eau de boisson). Je donne pour ma part la préférence aux produits polyvalents alliant antitrichomonas et antimicrobiens qui, s’ils sont bien adaptés, “nettoient” les oiseaux à fond.
J’ai souvent dit l’extrême importance du colombier dans ces affections respiratoires. Sécheresse, aération, isothermie sont les conditions premières. On peut y ajouter absence de poussière, de gaz délétères (ammoniac, gaz benzéniques, fumées et leurs composants, désinfectants fortement odorantes du type carbonyl, fermol etc.). Cela est valable pour tous les pigeons et les pigeonneaux y sont encore plus sensibles, comme tous les jeunes organismes.

Dr. J.P. Stosskopf


Notices:

  • Les entraînements doivent se faire à une distance progressive égale à la durée des volées.
  • N’oublions pas que les pigeonneaux sont par nature inexpérimentés et que leur instinct d’orientation est en général rudimentaire. Ils débordent de fougue et de vitalité mais leur résistance physique et physiologique est encore faible. Les amateurs qui se plaignent de grandes pertes chez leurs pigeonneaux sont bien souvent eux-mêmes en faute parce qu’ils agissent sans trop réfléchir.
  • Tant que les pigeonneaux ne sont pas en parfaite condition ils restent au colombier.

[ Source: Article édité par Dr. J.P. Stosskopf – Revue PIGEON RIT ]

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