La mue chez les pigeons

Celui qui élève une tournée de jeunes pigeons à la fin de l’été et qui n’est pas satisfait de la qualité des pipants dans les plateaux doit s’inquiéter pour la période de mue.
Lorsque les pigeons disposent de minéraux vitaminés, de grit et d’un mélange d’élevage adéquat, la croissance des jeunes doit se dérouler harmonieusement à cette époque de l’année. En revanche, si quelque chose « cloche » chez les éleveurs – qu’ils soient voyageurs ou reproducteurs à temps plein –, il est grand temps d’en rechercher la cause.
Un simple examen microscopique des fientes et de la salive, tant des vieux que des jeunes pigeons, permet souvent de la déterminer rapidement.
Cette année, pendant la saison des concours, nous avons observé de nombreux cas de trichomonose, avec des trichomonas particulièrement résistants.
Mes clients, que je visite régulièrement, et moi-même avons constaté que la longue période de chaleur et de sécheresse favorisait la persistance des trichomonas dans les fontaines et les abreuvoirs des paniers. Il a donc fallu traiter plus intensivement et plus fréquemment.
À présent, il s’agit surtout d’assurer aux pigeons un repos complet et un état de santé optimal avant la mue. Cela évitera d’avoir recours à trop de médicaments durant cette période délicate. En effet, de fortes doses de certains produits contre la coccidiose ou les vers peuvent endommager les plumes en formation, notamment les rémiges.
Il est donc conseillé de donner aux pigeons en mue uniquement de l’eau pure, à l’exception d’un apport vitaminé une fois par semaine. La levure de bière sur les graines reste également recommandée : elle est précieuse pour la qualité du plumage. Cette méthode traditionnelle, encore pratiquée par de nombreux colombophiles, a largement fait ses preuves.
Au cours des dix dernières années, un véritable arsenal pharmaceutique destiné aux pigeons est apparu, souvent sans réelle justification scientifique.
Le professeur Van Grembergen écrivait déjà en 1994 qu’il était exaspéré par cette situation. Il dénonçait une publicité agressive, susceptible de désorienter les amateurs, alors qu’en réalité, très peu d’études sérieuses avaient été menées sur les besoins nutritionnels, la récupération ou les acides aminés chez le pigeon.
Les pigeons sont trop souvent comparés aux sportifs humains ou aux poules, alors que leur physiologie est tout à fait différente, rappelait l’éminent professeur. C’est ainsi que l’on s’égare, en perdant tout contact avec la réalité. Avec l’arrivée de ces théories pseudo-scientifiques, on en vient presque à croire qu’il n’est plus possible d’obtenir de bons résultats avec les mélanges traditionnels.
Nous n’irons pas plus loin sur le sujet et laisserons le professeur conclure brièvement :
« Il faut mettre à la disposition des pigeons un mélange varié, afin qu’ils puissent eux-mêmes composer leur ration. »
Le système du « plein bac » n’est pas seulement le plus simple, mais souvent aussi le plus efficace — particulièrement pendant la mue.
Les acides aminés et les minéraux constituent les matériaux essentiels utilisés dans le processus physiologique complexe de formation des plumes. Leur apport, tout comme la qualité du follicule plumifère, joue un rôle capital. Les acides aminés soufrés sont indispensables à la production de kératine, la protéine principale de la plume.
Il est également important que le mélange contienne des graines oléagineuses, qui fournissent à la fois ces acides aminés spécifiques et des acides gras insaturés. Ces derniers sont essentiels à la santé de la peau, des plumes et des tissus. Ainsi, plus le mélange est riche et équilibré, meilleure sera la condition des pigeons pour affronter la mue.
Offrons-leur une eau claire et pure durant cette période : ils nous en sauront gré, d’autant qu’ils n’en ont pas toujours l’occasion.
Dr L. Mathijs
Notices :
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Le système du « plein bac » n’est pas seulement une méthode simple de nourrissage, mais souvent la meilleure, surtout pendant la mue.
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Il est important qu’un mélange varié de graines soit toujours mis à la disposition des pigeons.
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Une croissance lente ou anormale chez les jeunes tardifs indique souvent un problème de santé chez les pigeons éleveurs et constitue un signal d’alarme avant la mue.
[ Source: Article édité par Dr. L. Mathijs – Revue PIGEON RIT ]
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