AOUT 1998 – Pigeon voyageur
La saison « à vieux » est terminée. Les pigeonneaux pourront encore s’appuyer quelques nationaux après quoi nous en aurons terminé définitivement. Dieu, que le temps passe vite! Les vieux et les yearlings sont déjà sélectionnés. Il ne me reste que 3 « deux ans » et une dizaine de yearlings.
Les vieux et les yearlings ont progressé à mesure que la saison avançait. J’ai révélé les « causes probables » de cette évolution dans un article précédent.
Au 1er août un senior et 10 yearlings participaient à Bourges (490 km). J’ai pu annoncer parmi les premiers et ils se suivaient bien. Neuf de mes onze engagés se sont classés. Les deux yearlings non classés étaient précisément ceux qui s’étaient moins bien comportés en cours de saison. Ils ont été éliminés. Le 15 août j’ai procédé à un ultime test sur Argenton (550 km) avec 4 de mes moins bons yearlings. Deux se sont présentés tôt et les autres se sont classés dans la première moitié des prix. J’ai gardé les quatre.
Les pigeonneaux.
Le Bourges du 1er août m’a satisfait. J’ai remporté 16 prix de 24 engagés. Les quatre premiers passés figuraient parmi les sept premiers arrivés. La 719 arriva la première. Cette petite pigeonne avait jeté 4 rémiges à l’enlogement. Comme sa mue aurait été trop avancée pour Argenton 15 jours plus tard, je l’ai engagée pour Vierzon (550 km) cinq jours après son retour de Bourges.
La course fut exceptionnellement dure. Devancée par un équipier la 719 se classa néanmoins 13ème sur 1.545 participants. Cela vaut de s’y arrêter pour souligner combien les pigeonneaux peuvent endurer. Tant qu’ils sont en condition et rentrent bien, ils peuvent être joués de semaine en semaine. Jusque Bourges y compris, mes pigeonneaux ont participé à une étape de demi-fond chaque week-end, sans interruption. Passé la mi-août le « feu » avait baissé et le plancher du colombier se couvrait de petites plumes par ci par là. Les petits mâles avaient déjà été arrêtés. Il me frappa que les pigeonneaux qui venaient de jeter leur quatrième rémige, commençaient à se déplumer sur les épaules. Arrivé là, c’en est terminé de la haute saison. Les pigeonneaux dans cet état peuvent encore glaner un prix, même s’ils ne sont pas à nid; mais les exploits sont exclus.
Travail de spécialistes.
Le jeu à pigeonneaux devient de plus en plus affaire de spécialisation. Ceux qui croyaient que les contrôles antidopage et cortisone mettraient à nouveau tout le monde sur un pied d’égalité se trompent. Il est toujours des amateurs qui dominent la situation de la tête et des épaules.
Les vrais spécialistes du jeu à pigeonneaux signent des exploits hors du commun en fin de saison. Il est toujours des exceptions bien sûr, mais en général ces gens-là ne cassent rien « à vieux ». Par contre, il leur arrive de signer des prouesses éblouissantes avec leurs yearlings.
Que peuvent-ils de plus que vous et moi? Je ne trouve pas la réponse. A l’évidence ils possèdent de bons pigeons. On ne décroche pas des prix de tête avec des canassons. Ils ont forgé un « système » qui porte. Personne ne peut prétendre produire un élevage dont tous les produits sont des cracks. Chez les spécialistes pourtant toute l’équipe tourne à plein rendement, preuve que le système est exceptionnellement efficace.
Probablement y va-t-il de la mue avancée par l’éclairage forcé, ou retardée par l’obscurité au colombier, avec en plus de nombreuses étapes d’entraîne-ment entre les concours. Je crois que les grands dominateurs des classiques de fin de saison sont en premier ceux qui ont forcé la mue en illuminant le colombier plutôt que les autres.
Il se raconte que d’aucuns ont toujours recours à des produits qui retardent la mue ou qui accentuent la forme, mais qui ne peuvent être décelés lors des contrôles anti-dopage.
Je n’y crois pas tellement, mais je ne puis vous dire comment faire pour décrocher des résultats extraordinaires.
Le Hollandais Ad Scharlaeckens est à mes yeux le plus grand spécialiste du jeu à pigeonneaux. Je l’ai entendu dire à répétition que: « La boucle doit être bouclée. » Personnellement je n’y suis jamais parvenu. Jusqu’au début d’août lorsque la mue s’engage, je me défends bien avec mes pigeonneaux, sans pouvoir toutefois me frotter aux vrais spécialistes qui s’éclatent à ce moment.
La vraie spécialisation repose à mes yeux sur: de bons pigeons, un « système », un total investissement et… la petite parcelle qui manque pour pouvoir « boucler la fameuse boucle ». La recherche du sytème qui engendre le succès, hantera toujours le colombophile.
André Roodhooft
Notice:
Il se répète qu’il ne faut pas jouer les pigeonneaux qui ont jeté leur cinquième rémige. Notre collaborateur André Roodhooft émet l’avis que le pigeonneau qui vient de jeter sa quatrième rémige perd déjà quelques petites plumes. Dès que tombent ces quelques petites plumes la haute saison est terminée pour des pigeonneaux qui ne peuvent être joués à nid.
[ Source: Article édité par M. André Roodhooft – Revue PIGEON RIT ]
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