Marc ROOSENS pigeons
4 août 2021 Par admin

Révélations et secrets sur les pigeons voyageurs – Marc Roosens

Marc Roosens Pigeons | Révélations Et Secrets Sur Les Pigeons Voyageurs - Marc Roosens | Anecdotes Et Souvenirs Colombophiles

Monsieur Marc Roosens est décédé en 2004 à l’âge de 73 ans, d’une longue et pénible maladie. Ses nombreux succès lui avaient valu une réputation mondiale. Vainqueur de plusieurs concours nationaux, il a inscrit son nom au palmarès de nombreux championnats. 



1. Depuis quand jouez-vous aux pigeons ?
Je me suis toujours intéressé aux pigeons mais je dois dire que j’ai seulement vraiment débuté en 1961. L’année suivante je construisis ici même mes colombiers et j’avais vite remarqué que les pigeons que j’avais alors ne valaient pas grand chose. Je les tuai tous excepté deux. Comme j’avais beaucoup d’admiration pour le champion Englebain d’Ecaussinnes, j’allai chercher chez lui 8 tardifs et c’est avec ces jeunes que tout a commencé. Je dois encore dire que la différence de qualité entre ces 8 tardifs et les deux pigeons que j’avais encore gardés m’avait tout de suite frappé et je tuai aussi ces deux pigeons.

2. Comment avez-vous cultivé votre souche et comment la maintenez-vous ?
Je viens de le dire, tout a commencé avec les huits tardifs d’Englebain.
J’élevai avec ces pigeons et la première tournée de jeunes fut gardée bien que ces jeunes ne me plaisaient pas beaucoup et ne m’inspiraient pas confiance. C’est d’ailleurs la raison pour la-quelle je tuai la deuxième et troisième tournée sans même avoir attendu comment les jeunes de la première tournée allaient se comporter dans les concours. Ce fut une erreur impardonnable ! En effet, les jeunes réalisèrent d’excellentes prestations et je dus admettre que je m’étais tout à fait trompé dans mon jugement. J’élevai la même année encore une quatrième fois avec ces jeunes et je les gardai précieusement. Depuis lors j’ai gravi les échelons et mes succès furent de plus en plus grands. Mon colombier est donc basé essentiellement sur les Englebain et en partie sur Van Spitael (Kain) et Horemans (Schoten). En 1964 j’allai encore chercher deux pigeons chez Englebain et en 1967 deux pigeons chez Van Spitael. Après cela l’ai encore introduit à titre d’essais l’une ou l’autre race mais sans résultat vraiment positif. En ce moment même j’essaie encore avec quelques pigeons d’autres amateurs mais je ne peux pas encore me prononcer sur leur valeur et je préfère donc ne pas citer de noms. Je vous dirai tout de suite que je ne garde qu’un pigeon que s’il a démontré sa valeur et peut importe son origine.

3. A quoi attachez-vous le plus d’importance au colombier, les pigeons, la race, l’alimentation ou d’autres facteurs?
Sans bons colombiers pas de résultats et la bonne installation intervient pour la moitié dans le succès. Il faut aussi évidemment les pigeons, et des pigeons qui ont démontré leur valeur. Cela veut dire qu’il ne suffit pas d’avoir des pigeons de telle ou telle race célèbre, non il faut encore que ces pigeons aient démontré leur valeur. Enfin d’autres facteurs comme l’alimentation, les soins etc. interviennent aussi dans la réussite et je crois que tous ces facteurs contribuent à forger le succès et ont donc leur importance.

4. Que pensez-vous des cures préventives ?
Après la saison sportive tous les pigeons qui ont voyagé ainsi que leurs femelles reçoivent une cure contre la trichomonase et la coccidiose. Les éleveurs par contre sont traités uniquement si les traces de ces maladies sont constatées. En début d’année les pigeons sont contrôlés par un vétérinaire et s’il ne constate rien d’anormal je ne fais aucun traitement. Par contre si le vétérinaire constate une infection j’agirai en con-séquence et suivrai le traitement prescrit.

5. Que pensez-vous de la vaccination ?
Depuis 1972 tous mes vieux pigeons (éleveurs et voyageurs), sont vaccinés une fois par an en janvier contre la diphtérie (poquettes). Les jeunes eux, sont vaccinés en mai lorsqu’ils ont jeté deux pennes. Avant 1972 je n’ai pourtant jamais vacciné.

6. jouez-vous avec les vieux ou les jeunes ou avec les deux et à quelle distance : vitesse, demi-fond ou fond ?
Je joue et les vieux et les jeunes mais leur programme est évidemment différent. Les pigeons de deux ans et plus participent en début de saison une fois à un concours de vitesse (± 150 km) avec une nuit de panier. Après cela ils vont plus loin et participent à des concours avec au moins deux nuits de panier. Les pigeons d’un ail font 3 à 4 concours de vitesse entre 100 et 200 km. Ensuite je les partage en deux groupes pour éviter surtout qu’un désastre 1-1 décime mes jeunes espoirs. Leur programme est alors établi en vue des plus beaux concours jusque Limoges.

7. Quand accouplez-vous les producteurs et les pigeons destinés aux concours ?
Depuis 1972 j’accouple les reproducteurs vers le 15 décembre et les voyageurs vers le 15 février. Ces derniers élèvent deux jeunes et sont ensuite mis au veuvage sur des oeufs de huit jours.

8. Quelle est d’après vous la meilleure méthode pour jouer les jeunes ?
Les jeunes de la première tournée sont en-traînés au mois de mai et ils participent alors à deux concours de vitesse — 100 à 200 km —réservés aux vieux. Après cela je les arrête et je recommence alors pour du vrai en juillet. Les colombiers des jeunes — 2,5 x 2,5 m — se trouvent au-dessus du garage dans le grenier. A l’intérieur il y a des casiers de 30 cm sur 30 cm.
J’empêche les jeunes hâtifs de s’accoupler jusqu’au mois de juillet et alors ils sont libres de faire ce qu’ils veulent. Je les joue de préférence sur un nid mais il y a cependant des exceptions comme en 1972 où je remportai le 1er et 2e prix national au Bourges des prisonniers. Le deuxième prix fut alors remporté par un jeune non accouplé mais qui avait simplement son petit casier de 30 sur 30 cm. Je citerai encore un exemple pour montrer combien le nid peut être un stimulant. Le jeune mâle d’une excellente jeune femelle ne revint pas d’un concours alors qu’il avait des oeufs de 10 jours. J’ai alors fait tout mon possible pour faire accepter par la jeune femelle un petit jeune et cela réussit après quelques heures de patience. La femelle a après cela réalisé sur ce jeune de magnifiques prestations : 1er prix à Melun, 1er prix à Corbeil et 1er prix national à Bourges.
Les jeunes mâles sont en général épargnés et je ne les force pas. Il m’arrive cependant de faire aussi une exception ici pour l’un ou l’autre jeune mâle. C’est ainsi que j’ai remporté une fois le 1er prix à Bourges avec un jeune mâle.



9. Et quant aux veufs : élever avant la saison, leurs entraînements, leurs soins ?
Les veufs élèvent deux jeunes avant la saison et couvent ensuite encore 8 jours. L’entraînement consiste en une heure de vol le matin à 6 heures et une heure l’après-midi à 17 heures. Les fenêtres restent fermées pendant l’entraînement et les pigeons sont libres de voler ou non.
Lorsqu’il y a du brouillard ou qu’il pleut beaucoup les pigeons restent à l’intérieur. Si le temps s’améliore ensuite à 9, 10 ou même 11 heures les pigeons pourront encore sortir une heure. C’est mon épouse qui s’acquitte alors de ce travail.
Les pigeons ne sont pas enfermés dans les casiers et cette année j’ai pour la première fois donné à boire séparément dans les casiers. Jusqu’au mois de mai je nourris dans un mangeoire commun et après dans le casier et suivant le concours en vue l’alimentation varie alors de pigeon à pigeon suivant qu’ils doivent être préparés pour un concours de demi-fond ou de fond ou rester un dimanche au colombier.

10. Montrez-vous la femelle avant l’enlogement ?
Les femelles sont montrées lors des deux-trois premiers enlogements et cela surtout pour apprendre les yearlings. Après cela, les nids sont simplement retournés avant chaque enlogement. Chaque mâle voit presque chaque semaine sa femelle même les mâles qui sont restés au colombier. Ceux-ci sont alors mis dans un panier le jour de la rentrée d’un concours et jusqu’à ce que les pigeons enlogés soient rentrés. Je les lâche alors à toute petite distance et ainsi tous les couples se retrouvent ensemble au colombier des veufs.

11. Combien de temps laissez-vous les femelles auprès des mâles à la rentrée, et faites-vous alors quelque chose de spécial en ce qui con-cerne l’alimentation et la boisson ?
A la rentrée les mâles et femelles restent 2 à 3 heures ensemble suivant le concours. Ils reçoivent un peu de nourriture légère. Une fois que les femelles sont enlevées je nourris les veufs avec un bon mélange sport et ils peuvent en manger autant qu’ils veulent. Les trois repas suivants (donc du lundi matin ou mardi soir lorsque la rentrée à lieu le dimanche) se constituent d’un mélange léger et après cela je redonne le mélange sport habituel.
Les pigeons qui sont enlogés tous les 15 jours sont soumis pendant le week-end où ils restent au colombier à un régime spécial. Après leur rentrée le dimanche auparavant ils ont été nourris comme je l’ai expliqué, ils reçoivent le mélange sport jusqu’au vendredi soir mais alors le samedi et le dimanche pendant que les autres sont en voyage, le repas se constitue uniquement d’orge. A partir du lundi le mélange sport leur est à nouveau servi et après ces deux journées de régime «orge» leur appétit est à nouveau excellent..
Je mets à la rentrée du concours du miel et du citron dans l’eau de boisson. Je remplace cette boisson par de l’eau fraîche et pure après deux heures pour éviter la fermentation. Il n’est en effet pas bon de laisser le mélange eau-citron-miel plus de deux heures dans l’abreuvoir.

12. Donnez-vous des petites graines aux veufs ?
Jamais !

13. Comment faites-vous après la saison ?
Après la saison tous les couples élèvent un couple de jeunes et ensuite après 8 à 10 jours de couvage les sexes sont séparés et les plateaux sont enlevés.
Les jeunes mâles qui sont destinés au colombier de jeu seront également accouplés début août dans ce colombier et parfois avec une vieille femelle si c’est nécessaire. Je fais cet accouplement des jeunes mâles en fin de saison pour les habituer au plus vite à leur nouveau colombier où ils voleront l’année suivante comme veufs.

14. Que pensez-vous de l’alimentation et de l’emploi de verdures et de petites graines pendant la mue ?
Je l’ai déjà dit; jamais de petites graines. Je suis partisan de la verdure mais faute de temps je n’ai pu en planter cette année. Je donne beau-coup de grit, cela veut dire par petite quantité mais très souvent. Les pigeons ont régulièrement l’occasion de prendre un bain.

15. En guise de conclusion, que pourriez-vous en-core conseiller à nos lecteurs ?
Je vais me permettre de faire quelques remarques. Tout d’abord mes veufs au retour d’un con-cours restent le lendemain toute la journée au colombier — donc pas d’entraînement mais le repos — je donne deux fois par mois un complexe de vitamines mais jamais cependant le jour de l’enlogement. Parfois 2 à 3 jours avant l’enlogement.
Je soigne un pigeon qui tombe malade et j’essaye de le guérir mais si la guérisson ne vient pas vite ou que le pigeon retombe malade par après je le tue.

Gust Ducheyne


Notices:

  • Les couples de reproducteurs restent pas éternellement ensemble mais Marc Roosens les sépare régulièrement pour essayer un accouplement avec un autre partenaire et ainsi il y a une recherche continuelle dans le but d’améliorer la qualité de la colonie.
  • Cousin et cousine sont régulièrement accouplés ensemble mais la consanguinité ne vas pas plus loin.
  • Une dernière observation encore; les gorges de tous les pigeons que nous avons eus en mains étaient très belles et bien roses, calmes et pures. Je lui demandai son secret et il répondit : «Tous les pigeons avec une mauvaise gorge sont écartés».
  • L’excellent état des gorges s’explique aussi du fait que l’aération du colombier est excellente et qu’il y a de l’air à volonté.
  • Toutes les tuiles ne sont pas pareilles et l’amateur qui remarque que ses tuiles sont mauvaises fait bien de les changer.

[ Source: Article édité par M. Gust Ducheyne – Revue PIGEON RIT ] 

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