Les
15 décembre 2021 Par admin

Les pigeonneaux

Les

En Belgique et aux Pays-Bas, les concours pour pigeonneaux sont très populaires. Un grand nombre de colombophiles s’adonnent à ce type de jeu. Chez nous, cinq concours nationaux pour pigeonneaux sont organisés tous les quinze jours depuis le début du mois d’août jusque la fin du mois de septembre. Le programme se présente donc ainsi:
– 03/8: Bourges (450 km »)
– 17/8: Argenton (520 km*)
– 31/8: La Souterraine (550 km*)
– 14/9: La Souterraine
– 28/9: Brive (650 km*)
*: distances de Bruxelles.
Un concours comme Brive qui a lieu depuis 1988, témoigne à souhait de l’importance des concours de fond pour pigeonneaux.
D’autant plus que bien souvent dans de nombreuses régions, des concours d’une portée de 4 à 500 km sont organisés entre les différents nationaux.
En Allemagne, par contre le jeu avec les pigeonneaux n’est pas aussi populaire. Les premiers concours pour pigeonneaux ont lieu au début du mois d’août, quand le « jeu » avec les vieux pigeons est terminé. Le programme comporte en général 5 à 6 concours d’une portée de 100 à 250 km et dans certaines régions il y a depuis peu un concours de 400 km au programme. Nous pouvons nous poser la question de savoir pourquoi les concours pour pigeonneaux jouissent d’une telle popularité dans notre pays. Certains colombophiles affirment que les chances y sont à peu près égales pour tous. Nous ne sommes pas tout à fait d’accord avec cela car c’est bien souvent toujours les mêmes pigeonniers en tête des résultats.
Il est vrai qu’il est plus facile de se classer avec des pigeonneaux car leur sélection n’est pas terminée et les prix durent plus longtemps.
Peut-être la popularité des pigeonneaux est-elle tout simplement le reflet de notre temps. Peu de colombophiles ont encore la patience d’attendre que le développement de leurs pigeonneaux soit terminé. Dans la catégorie pigeonneaux, il y a bien souvent un plus grand nombre de pigeons et dans certaines régions les concours sont dotés de belles mises. Il y a également une grande quantité de colombophiles dont les vieux ne volent plus très bien, qui reportent tous leurs espoirs sur la jeune garde et arrêtent prématurément de jouer leurs vieux.



Pour faire des prix avec les jeunes il est important qu’ils soient logés dans un bon pigeonnier où ils se « sentent » bien. Cela va de soi que nous pensons à l’aération, la lumière, l’isolation, etc… mais nous reviendrons une autre fois sur ces différents points. Pour cette fois nous allons limiter notre article à l’agencement intérieur du colombier. Nous trouvons important que chaque pigeonneau ait sa place, planchette ou case. Il faut également faire attention quand on distribue la nourriture que chaque pigeonneau ait une place suffisante à la mangeoire, lui permettant de s’alimenter correctement. Ces deux points paraissent essentiels et pourtant force est de constater que dans de nombreux pigeonniers des fautes sont commises. L’excuse la plus souvent invoquée est « dans quelques semaines, il y aura quand même quelques pertes ». Pas étonnant dès lors que des jeunes n’aient pas l’occasion de se sentir bien au pigeonnier.
Pour l’agencement intérieur du pigeonnier notre préférence va aux cases « carré ». Chaque case a 30 cm sur 30 cm et sur un mur de 2 m x 1,5 m, il est possible de loger séparément 35 pigeonneaux. Avec un tel système ils restent propres et sont tranquilles. Les fientes sont rejetées derrière et puisque chaque place est protégée par des côtés, chaque pigeonneau est capable de défendre son « territoire » contre les intrus. Comme un tel système prend peu de place, il y a toujours moyen d’y adjoindre des casiers conventionnels. Il est également préférable de disposer de pigeonniers séparés pour la première et la deuxième tournée, l’idéal étant de posséder deux pigeonniers séparés par une porte coulissante. Sevrer les deux premières tournées dans le même pigeonnier a de nombreux désavantages. Les deux principaux concernent l’alimentation et les volées. En ce qui concerne les aliments, il est clair que les jeunes de la première tournée peuvent déjà être rationnés quand ceux du deuxième nid viennent d’être sevrés et doivent donc manger à leur faim.
En lâchant les jeunes de la première et de la deuxième tournée ensemble, on risque non seulement de perdre « au toit » les jeunes de la deuxième tournée qui s’éloignent trop loin mais également de voir diminuer la durée des volées des plus vieux qui sont tentés de se poser plus vite sur le toit, attirés par les plus jeunes qui s’y trouvent. Nous conseillons également de vacciner contre la paramyxovirose les précoces quelques semaines avant les enlogements, les autres jeunes dès l’âge de 6 semaines. Contre les poquettes, le meilleur moment pour vacciner les premiers jeunes se situe au mois d’avril. Pour tous les autres, on peut le faire dès l’âge de 6 à 8 semaines.
Il est important d’apprendre les jeunes à rentrer au pigeonnier le plus vite possible. Quelques dizaines de secondes perdues sont la plupart du temps suffisantes pour voir le premier prix s’échapper. Il nous faut cependant avouer que nous ne sommes pas des spécialistes en la matière. Nos jeunes pigeons perdent facilement une, deux minutes ou plus au toit ou à tourner autour du pigeonnier.
Cette année nous avons l’intention d’y apporter une solution. Nous allons adjoindre au spoetnik une grande planche d’atterrissage de façon à ce que tous les pigeonneaux puissent s’y poser simultanément. En même temps, nous allons essayer de condamner le toit afin qu’ils n’aient pas l’occasion de s’y poser. Si nous prenons la peine de prendre régulièrement nos pigeons en mains et d’éviter les mouvements brusques, lors des retours, cela devrait nous éviter de perdre du temps pendant les concours. Ces dernières années les colombophiles discutent beaucoup à propos de cette fameuse porte coulissante entre les deux pigeonniers de jeunes. Lorsque les jeunes de la deuxième tournée volent aussi bien que leurs aînés, il est possible alors d’ouvrir la porte pour la première fois. C’est également à ce moment l’occasion de séparer les sexes, ce qui permet de réunir juste avant l’enlogennent les jeunes mâles et les jeunes femelles. Certains colombophiles jouent ainsi leurs jeunes jusque la fin du mois de juillet et les laissent ensuite s’accoupler pour les enloger sur une position de nid dans les nationaux. Nous jouons aussi parfois quelques jeunes femelles « au naturel » aux concours nationaux. Elles sont enlogées pour un premier concours sur des oeufs d’une dizaine de jours et deux semaines plus tard, une seconde fois sur un jeune de 7 à 8 jours. La plupart des colombophiles penseront probablement que cela est dépassé. Chacun a en effet entendu parler des préparations à base de cortisone. Elles sont surtout utilisées dans la partie flamande du pays. L’utilisation de ces produits permet aux jeunes pigeons de participer aux cinq concours nationaux sans être gênés par la mue, alors qu’autrement on ne peut les engager sur deux concours. Les avantages et les inconvénients de l’utilisation des préparations à base de cortisone ont déjà été décrites précisément par le Dr. Stosskopf.
Le plus déplorable dans cette histoire, c’est que beaucoup de colombophiles considèrent qu’ils sont battus d’avance sans utiliser de telles préparations. Nous pensons qu’il est encore possible d’obtenir sans cortisone de bons résultats dans les concours nationaux pour pigeonneaux.
D’abord nous faisons remarquer que les colombophiles utilisant de telles préparations sont généralement des spécialistes des jeunes, ce qui veut dire qu’ils y consacrent beaucoup de temps. Il faut également ajouter que les concours pour pigeons sont des concours d’orientation plutôt que des concours de vitesse. Le pigeon qui suit la route la plus courte remporte, si pas le premier prix, au moins un prix de tête. Ce chemin le plus court peut être emprunté aussi bien par un pigeon préparé que par un pigeon dopé aux gouttes cortisoniques. Pour en terminer avec les préparations cortisoniques, nous devons admettre que ces dernières années certaines colonies ont obtenu de bien meilleurs résultats qu’il y a cinq ou six ans. Si l’on prend conscience de l’argent qu’il est possible de gagner dans les concours pour jeunes, dans certaines régions, l’on comprend aisément que certains colombophiles ont du mal à limiter la participation de leurs bons pigeonneaux à deux concours nationaux. Dans certains cas, il est cependant encore possible de participer avec les pigeonneaux aux cinq concours nationaux sans utiliser les « gouttes » comme le montre la jeune femelle de Marc Roosens de Leernes, fille de son as-pigeon national de demi-fond en 1990.



L’histoire de cette femelle vaut la peine d’être contée. Aux mois de juin et de juillet, elle participa à quelques concours de vitesse sans remporter le moindre prix. L’explication réside dans le fait qu’à cette époque elle muait ses petites plumes. De plus elle ne voulait pas s’accoupler et fut donc enlogée sans position au Bourges, 6ème marqué de 6 pigeons. Cependant, cela lui réussit bien et elle remporta le 13ème prix de 481 pigeons. Toujours célibataire, elle se classa à Argenton et La Souterraine. Pour le deuxième Souterraine, elle était accouplée mais pendant son absence son mâle avait préféré une autre femelle. Ayant jeté son dévolu sur un autre mâle, elle fut cependant enlogée sur Brive sans position spéciale de nid. A ce concours elle remporta le premier prix à la société locale et au national, la 509ème place sur 9.418 pigeons. Cette pigeonnelle remporta donc 5 fois consécutivement un prix par 10. La raison pour laquelle elle put participer à tous les concours nationaux est probablement le fait qu’elle ne s’accoupla que tardivement et qu’avant Bourges elle avait déjà mué ses petites plumes. Cet exemple peut sans doute nous faire conclure que les « cortisonophiles » jouent probablement leur jeunes au veuvage (système de la porte coulissante.) Grâce à l’utilisation de préparations cortisoniques, les jeunes restent bien en plumes et il n’est pas nécessaire de les jouer sur le nid (gavage de jeunes).
En ce qui concerne notre choix quant à la non-utilisation des gouttes, nous nous contenterons d’une participation à deux concours nationaux par pigeonneau. D’ailleurs, comme juniors et vieux, ils auront l’occasion de rattraper leur retard.

[ Source: Article édité par M. Patrick Philippens – Revue PIGEON RIT ]

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