Pigeon voyageur reussir lelevage hivernal et la croissance naturelle des pigeonneaux precoces
24 octobre 2025 Par admin

L’élevage précoce des pigeons voyageurs

Pigeon voyageur reussir lelevage hivernal et la croissance naturelle des pigeonneaux precoces

Ça y est ! Quand paraîtront ces lignes, la plupart des amateurs auront déjà accouplé leurs pigeons pour obtenir une tournée de pigeonneaux précoces.
Mais pourquoi le font-ils ? Comme dans toute chose humaine, il y a le pour et le contre.

Les avantages

Du côté du pour, il y a d’abord les trois mois d’avance que ces jeunes auront sur leurs frères nés en mars. Leur mue est également différente : elle ressemble davantage à celle des tardifs qu’à celle des précoces. Ainsi, ils ne commencent à muer qu’en mai, dans la plupart des cas.
Un autre avantage est leur âge : il permet de les jouer facilement sur le nid et donc de les exploiter à fond, ce qui est, reconnaissons-le, le but réel de toute l’affaire.

Les inconvénients

Du côté du contre, il faut tenir compte du climat du début décembre, moment du rapprochement sexuel.
Tout le monde sait que, chez les oiseaux, les glandes sexuelles sont influencées par la lumière et par l’alimentation. Si le problème alimentaire est relativement simple à résoudre (nous y reviendrons), celui de la lumière est primordial.
En effet, par l’intermédiaire du nerf optique — entre l’œil et le cerveau — la lumière agit sur la glande hypophyse, qui sécrète les hormones gonadotropes responsables du fonctionnement des organes de reproduction (ovaires et testicules).
La lumière naturelle peut donc être complétée par un éclairage artificiel, quelques heures le matin. Le mieux est d’utiliser des lampes spéciales, comme celles employées dans les serres, dont le spectre est comparable à celui de la lumière du jour — contrairement aux lampes classiques.
Bien entendu, il ne faut pas allumer ces lampes le soir : à l’extinction, les pigeons resteraient figés là où ils se trouvent, souvent hors de leur case.
Grâce à cette précaution, on évite les œufs clairs, si fréquents lors de l’élevage d’hiver.


L’alimentation hivernale

L’alimentation, au sens large, doit être rationnelle. Il fait frais, il fera froid : il faut donc privilégier les calories sous faible volume, autrement dit les graines oléagineuses (colza, lin, tournesol jusqu’à 20 % de la ration), tant au moment de l’accouplement que pendant l’élevage.
Les pigeonneaux ont de gros besoins protéiques (légumineuses), minéraux et vitaminiques. Les grits, pierres à picorer et complexes vitaminiques sont indispensables, d’autant qu’en hiver il y a peu de soleil et pas de verdure.

Personne ne peut prévoir le temps au moment de la naissance des jeunes. Après un été torride, on peut s’attendre à un hiver rigoureux. Le couvage doit donc se faire dans des nids bien garnis de paille ou de tiges de tabac pour protéger les petits à l’éclosion.


La régulation thermique des jeunes

Tout le monde sait que les pigeonneaux ne régulent pas leur température au cours de leur première semaine de vie. Ils risquent donc de refroidir très rapidement durant cette période critique.
Dès l’âge de 8 jours, le danger devient majeur : exposé trop longtemps au froid, le système de régulation du jeune s’effondre, et c’est la mort.
Les parents restent vigilants, certes, mais cela ne suffit pas toujours, notamment vers les 10e–12e jours, quand les jeunes sont déjà gros mais encore nus.
En cas de froid polaire, il faudra recourir à un chauffage d’appoint pour maintenir une température positive — l’idéal étant de 6 à 8 °C. Pas davantage : une chaleur excessive réduirait leur résistance naturelle, et c’est au sevrage que les difficultés apparaîtraient.

La lutte contre le froid passe également par une alimentation riche et hypercalorique, à base de graines oléagineuses. Pour que le jeune ait sa ration maximale, il faut qu’il ait le temps de digérer celle du matin avant de recevoir celle du soir.
Les jours étant courts, il faut assurer un gavage très matinal, vers 6 h, donc sous lumière artificielle. Beaucoup de pigeonneaux poussent mal en hiver simplement parce qu’ils ne sont gavés qu’une fois par jour.
Quoi qu’il en soit, une trémie toujours pleine de féveroles reste une nécessité.


Croissance et vigilance

Dès que le jeune est entièrement plumé, il est pratiquement tiré d’affaire. Cela ne signifie pas pour autant que l’amateur puisse relâcher sa vigilance.
Les besoins alimentaires restent inchangés jusqu’aux beaux jours si l’on veut que la croissance continue dans les meilleures conditions.
Rappelons qu’il s’agit ici d’un élevage contre nature, qui exige des soins exceptionnels. On ne peut parler de sélection naturelle — c’est-à-dire l’élimination des plus faibles — que dans des conditions naturelles, ce qui n’est pas le cas ici.

Deux précautions supplémentaires :

  • L’eau de boisson ne doit jamais geler, car sans eau, pas de gavage efficace. À quoi bon alors les graines à volonté ?

  • Il existe aujourd’hui des réchauffeurs électriques sur lesquels on peut poser les abreuvoirs : une solution élégante et sûre pour éviter ce problème.


Sevrage et logement

Il est également indispensable de commencer à nourrir partiellement à la case dès le 10e ou 12e jour. Tout « passage à vide » au moment du sevrage — lorsque le jeune ne sait pas encore manger seul — serait catastrophique par grand froid, souvent rencontré dans la deuxième quinzaine de janvier, et compromettrait l’avenir de ces pigeonneaux.

Il faut, autant que possible, un colombier réservé exclusivement à ces jeunes précoces, de préférence situé près d’une source de chaleur leur évitant les froids extrêmes. Ils y recevront une ration riche, adaptée à leur croissance et à leur formation optimale.
Ils seront mis à la trappe rapidement afin de se familiariser très tôt avec les environs, comme les jeunes de printemps.
Attention toutefois aux brouillards d’hiver, souvent brusques et sources de nombreuses pertes au toit.

Enfin, il ne restera plus qu’à espérer un mois d’avril printanier pour commencer sans tarder leur entraînement. Les bonnes habitudes se prennent toujours très jeune.


[ Source: Article édité par Dr. J.P. Stosskopf – Revue PIGEON RIT ]

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