Ponte hivernale pigeons
13 décembre 2020 Par admin

Ponte hivernale chez les pigeons

Ponte Hivernale Chez Les Pigeons | Le Coin De La Science

L’élevage précoce (pigeons) et même l’accouplement avant la fin de l’hiver sont contre nature. Si la séparation automnale des sexes en favorise le rapprochement après quelques semaines d’isolement, il ne s’agit là que de l’expression externe de la sexualité. L’élevage, c’est l’obtention de jeunes de bonne venue et non pas seulement l’accouplement explosif de tout un colombier.
Et si dans la plupart des colombiers, l’accouplement se passe fort bien, la suite n’est pas toujours à la hauteur des espérances de l’amateur. Le processus de la reproduction se déclenche grâce à des mécanismes fort complexes, qu’on peut résumer ainsi. Sous l’influence d’excitations psychologiques (présence d’un sujet du sexe opposé) et physiques (chaleur, lumière suffisante), le cerveau agit sur la glande hypophyse (située sous lui dans le crâne) dont la partie antérieure (la glande hypophyse chez le pigeon est de la taille d’un grain de colza) se met à secréter des hormones dites “gonadotropes” (on les appelle “gonadotrophines”) qui vont agir sur l’ovaire: l’une met en route le processus purement sexuel, l’autre le mécanisme de la formation de l’ovule puis de l’oeuf. Chez le mâle, l’une assure l’appétit sexuel (libido), l’autre règle la formation des spermatozoïdes. Sauf, donc, misère physiologique (maladie, vieillesse) l’accouplement ne présente pas de difficulté pour autant que les sexes auront été séparés suffisamment longtemps, et sauf refus psychologique (rare) du partenaire.



Mâle et femelle vont donc copuler rapidement. Tout le monde sait que le rapprochement des sexes se fait très vite après la mise en présence. C’est évidemment le début du cycle de la reproduction mais comme nous l’avons vu, encore faut-il que ce rapprochement soit fructueux. Les conditions de cette fécondité doivent maintenant être étudiées. La température ne semble pas jouer un rôle primordial dans la fécondité. Il est vrai que, d’une part, le plumage constitue une excellente protection et que d’autre part, la valeur calorique de la ration est capable de pallier au besoin de calories supplémentaires par grands froids. Il suffit de forcer en quantité et d’introduire un supplément de graines grasses (colza, lin, tournesol). Mais l’apport d’un supplément de nourriture ne doit pas provoquer l’obésité. Il est très fréquent de trouver, des femelles en particulier, extrêmement grasses, le ventre rond, dont il est prouvé qu’elles pondront dans un délai anormal. Sur le plan alimentaire, on recommande la méthode du “flushing”. Quelques jours avant d’accoupler, on augmente la proportion de légumineuses et on donne un bon coup d’un complexe polyvitaminé. Il s’agit donc d’une période courte (quelques jours) permettant à l’organisme de stocker protéines (de l’oeuf), vitamines (A, D3, E) conditionnant la vitalité du futur pipant, minéraux (du grit fixé par ces mêmes vitamines). Tout cela sans entraîner d’engraissement, donc sans augmenter le poids des graines distribuées chaque jour. Par contre, la luminosité joue un rôle primordial dans la fécondité, tant mâle que femelle, des pigeons accouplés en hiver. Comme je l’ai expliqué au début de cet article, l’excitation de la glande hypophyse pour la production des hormones gonadotropes se fait par la voie “oeil – nerf optique – cerveau -glande hypophyse”, les hormones produites gagnant les glandes sexuelles (mâle et femelle) par la voie sanguine. Il est bien évident qu’au cours des courtes et pâles journées d’hiver, l’excitation lumineuse donc nerveuse reçue sera bien moindre qu’au printemps et en été. Cela explique qu’en moyenne la proportion d’oeufs clairs sera nettement plus importante en élevage d’hiver qu’à celui de printemps et d’été, et nettement plus forte dans le Nord que dans les pays méditerrannéens par exemple.



Les oeufs clairs sont, la plupart du temps, le fait des mâles. La concentration du sperme en spermatozoïdes chute en hiver et le taux de fécondation s’en ressent.
Comment assurer le meilleur taux de fécondation possible en cette période hivernale? Cela dépend directement de ce que nous venons de voir. L’éclairement. La durée peut facilement être allongée en allumant au colombier dès 4 ou 5 heures du matin. On éteint à l’heure du premier repas. Il existe d’ailleurs des ampoules et des tubes “lumière du jour” dont les émissions lumineuses (en particulier dans l’ultra-violet) se rapprochent de la composition de la lumière solaire. Ces éclairages sont employés en particulier dans les poulaillers de reproduction. Ils doivent de toute façon être mis en oeuvre au moins 8 à 10 jours avant la date prévue des accouplements.
L’alimentation comme nous l’avons vu, elle sera, dans la dizaine de jours précédant l’accouplement et jusqu’à la ponte, rationnée en quantité (30 g/jour), mais riche en légumineuses (40 %) et, s’il fait froid, en oléagineuses (5 à 10 %).
J’ajoute qu’il a été démontré que l’adjonction de levure de bière à cette ration (pendant la période ci-dessus détaillée) augmente de façon significative le taux de fécondité et la vitalité des pipants.
Bien sûr, pour ceux que les expériences de physiologie appliquée intéressent, l’injection (2-3 fois à 3 jours d’intervalle) d’hormones gonadotropes, tant chez les mâles que chez les femelles, permet d’améliorer très largement le taux de fécondité. Mais le jeu vaut-il la chandelle?

Doct. Vét. J.P.Stosskopf


Notices :

  • L’alimentation doit être, pendant les jours qui précedent l’accouplement et jusqu’à la ponte, rationnée en quantité (30 g par jour), mais riche en pois, vesces et féveroles et s’il fait froid, on veillera à donner 5 à 10 % de graines riches en graisses comme le colza, le lin et le tournesol.
  • La lumière joue un rôle plus important que la chaleur dans la fécondité, tant mâle que femelle accouplés en hiver. Les journées étant courtes il faut les allonger avec la lumière artificielle apportée par une lampe. Celle-ci sera allumée à 4 ou 5 heures du matin de sorte que les pigeons aient comme au printemps une journée avec 12 heures de lumière. Si on ne le fait pas les risques d’oeufs clairs seront élevés.

[ Source: Article édité par Doct. Vét. J.P.Stosskopf – Revue PIGEON RIT ] 

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