plumage et la mue 2 – pigeon
24 décembre 2020 Par admin

Le plumage et la mue (2) – pigeon voyageur

Le Plumage Et La Mue 2 Pigeon Voyageur | Le Fond De La Question

Dans le précédent article j’ai donné une description de la plume et de ses principaux défauts. Aujourd’hui nous allons traiter plus en profondeur de ces défectuosités du plumage. Parmi les causes, j’ai déjà mentionné les infections parasitaires: elles occasionnent un mauvais fonctionnement de l’intestin et donc une mauvaise assimilation des constituants nécessaires apportés par la nourriture; il y a donc insuffisamment d’éléments nutritifs véhiculés par le sang et la plume en formation bénéficie donc d’une alimentation défectueuse.
La mue et les défauts du plumage sont liés à l’alimentation: les matériaux nécessaires à l’élaboration des plumes doivent être apportés par les aliments.
Tout cela n’est point une mince affaire: le poids du plumage représente 8 % du poids total du pigeon (donc 40 g pour un pigeon de 500 g).
Puisque les plumes sont constituées principalement de protéines (± 80%), ces dernières représentent donc plus ou moins 6,4 % du poids du corps (soit 25 % de l’ensemble des protéines corporelles). La protéine constituant la plume est spécifique et s’appelle la kératine. Comme toutes les protéines, la kératine est elle-même constituée d’une chaîne d’éléments appelés acides aminés. Mais la caractéristique principale qui différencie la kératine des autres protéines est qu’elle contient de nombreux acides aminés soufrés, principalement la cystéine et la méthionine. L’on peut naturellement faire une comparaison entre la teneur et le type d’acides aminés des plumes et la nourriture car c’est l’alimentation qui apportera les éléments constitutifs des plumes. Ces analyses furent effectuées pour les poulets et les dindons. Elles ont fourni un nombre de données qui permirent de composer des rations équilibrées pour la volaille; ces rations sont différentes suivant les buts recherchés (production de viande ou d’oeufs ). Certains y ont réfléchi afin d’apporter des corrections à la composition des mélanges pour pigeons qui sont servis pendant les périodes de croissance des plumes, c’est-à-dire la mue et l’élevage.



Personnellement, je pense que dans l’état actuel des connaissances scientifiques, il ne faut pas attendre grand-chose de ces spéculations car ce ne sont que des spéculations! En effet, il n’y a aucun doute que la composition en acides aminés des plumes de pigeon est différente de celle des plumes de poulets et de dindes (qui est d’ailleurs différente également bien que ces deux oiseaux soient apparentés).
Mais il y a plus, pour le poulet on connaît la quantité de quelques acides aminés absolument nécessaires. Pour le pigeon rien de tout cela n’est connu. Je ne vois donc pas la nécessité d’ajouter certains acides aminés synthétiques comme la méthionine. L’on a aucune certitude chez le pigeon. Il vaut mieux faire confiance aux mélanges qui sont vendus par des firmes sérieuses. Ces mélanges qui sont composés de manière empirique sont aussi le fruit d’une longue expérience. C’est pourquoi, je conseillerai de ne pas trop les modifier, notamment en ce qui concerne le pourcentage de légumineuses puisque l’élevage comme la mue exigent des pourcentages assez élevés de protéines. Je n’ai aucun grief (bien au contraire) contre l’ajoute de quantités déterminées de graines de soleil, de colza, de navette et même de chanvre: toutes ces graines sont relativement riches en acides aminés soufrés et en graisses. Cela augmente la variété des ingrédients du mélange ce qui est souhaité pour tous les mélanges. Pour ce qui est du développement des plumes, il faut encore se poser quelques questions: faut-il entreprendre quelque chose? Les avis que nous avons émis ci-dessus rie comportent-ils pas des erreurs structurales? Je pense pouvoir y répondre positivement sachant bien que je suis en opposition avec les conceptions générales ayant force de loi. Pendant des années, on nous a imposé l’idée que la mue était “la” période dont tout dépendait; que c’était à cette époque que l’on gagnait les prix de la saison suivante.
C’est exagéré et je ne peux l’accepter. Bien sûr, nous aimons que la mue se déroule le mieux possible mais lorsque l’on découvre une -marque” dans une plume ou même si une penne est un peu trop courte cela ne doit pas nous consterner. Une plume défectueuse n’a jamais empêché un pigeon d’être brillant par après; mais ce qui est primordial, c’est que l’état déficient (présent au moment de la croissance de la plume) et qui est la cause du défaut ne persiste pas. Je ne vois pas comment une telle maladie ou indisposition pendant la période de mue pourrait avoir des conséquences à aussi longue échéance.
La mue n’est donc pas la période la plus importante pour les succès sportifs. Au contraire, tout “tourne” autour de la forme pendant la période des concours: ce n’est pas quelques défauts au plumage qui peuvent nuire à la forme. Je vais illustrer mon point de vue avec quelques exemples vécus. Prenons le cas des “plumes en buseau”. Plusieurs fois j’ai pu constater que la trichomonose était à l’origine de ce défaut. Un cas extrême fut celui de ce pigeonneau qui ne savait pratiquement pas voler car il avait 6 ”plumes en buseau” d’un côté et 4 de l’autre. Bien que le pigeonneau semblait bien, j’ai diagnostiqué une infection grave à trichomonas. A mon grand étonnement, après 3 à 4 jours de traitement, la “vie” revint comme par enchantement dans les bouts de plumes qui se déploièrent. Il est donc clair que les parasites ont prélevé pour leur propre métabolisme, une telle quantité de nourriture, qu’il n’en restait pas assez pour le plumage en croissance (je pense principalement aux acides aminés).
Les deux exemples suivants sont encore plus frappants. Concomitamment à une recherche sur des pigeons malades, quelques-uns de mes pigeons furent atteints par une maladie qui est restée, pour moi, mystérieuse. Un pigeon creva rapidement. Pour un autre, ce fut un véritable calvaire: il resta comme une épave, entre la vie et la mort, pendant 3 semaines. Je ne voulais pas le sacrifier car je voulais l’observer et obtenir des données sur le déroulement de la maladie.
Après la forte dépression, une amélioration puis la guérison complète furent observées. Ce n’est presque pas la peine de dire à quel point cela se répercuta sur le plumage: la mue fut incomplète et les deux dernières pennes de la frappe étaient trop courtes, effilochées et frêles. Eh bien, malgré tous ces défauts et l’handicap de n’avoir presque pas été entraînée à la bonne saison ( porté seulement une fois fin septembre), cette pigeonne jouée sur le nid se défendit admirablement comme jeune d’un an: elle remporta en pleine saison trois premiers prix dans des concours de vitesse contre des veufs et dans une forte société.



Elle fut même capable de battre les veufs dans un des concours sur une portée de 250 km. A l’âge de 2 ans elle vola également bien en demi-fond.
Le deuxième cas concerne une pigeonne d’un an qui fut empoisonnée au champ à la fin de la saison avec pour conséquence que des 2 côtés les 8′ et 3″ pennes furent des “pennes de sang” et donc par conséquent furent mal formées. Cela ne l’empêcha pas de se classer honorablement au Limoges National des 2 ans. Si j’ai discuté de ces exemples en long et en large ce n’est pas avec l’intention d’inviter les colombophiles à suivre mon exemple. Je veux seulement faire la démonstration qu’un pigeon qui a de graves défauts aux pennes n’aura pas nécessairement une saison désastreuse.
C’est pourquoi des échecs éventuels ne doivent pas être mis sur le dos d’une mauvaise penne, tout comme un plumage impeccable n’est pas nécessairement garant d’une réussite à 100 % dans les concours. J’ai aussi la conviction que beaucoup de colombophiles jouent trop vite du couteau lorsqu’ils décèlent des imperfections dans la mue. Ils feraient mieux d’en chercher les causes et de prendre les mesures nécessaires. Le bon équilibre peut encore être rétabli. Certains colombophiles préfèrent agir autrement .et arracher cette “penne de sang”. Toutefois, il ne faut en aucun cas toucher à cette plume tant qu’elle est gorgée de sang. Il faut avoir la patience d’attendre que la plume soit séchée et durcie, ce qui prend plus de temps que pour une plume normale. Alors seulement on peut risquer de l’arracher de préférence après l’avoir laissée tremper 5 à 10 minutes dans de l’eau tiède. Il faut prendre également en considération qu’il existe des chances de provoquer des lésions aux tissus dermiques de la papille.
Si de tels lésions sont occasionnées, il y aura peu de chances de voir “passer” une autre plume.
Je pense donc qu’il est beaucoup mieux de laisser tout tranquille et comme je l’ai déjà dit, de bonnes prestations sont possibles même avec quelques mauvaises pennes.
De plus, après un certain temps, une mauvaise plume est parfois muée à nouveau et cela sans la moindre intervention.

(A suivre) Prof. Dr. G. Van Grembergen


Notices :

  • Tant que la “penne de sang” reste gorgée et tendue, il ne faut surtout pas l’arracher. Il faut être patient et attendre que celle-ci sèche et durcisse. On peut alors essayer. de l’arracher, de préférence après l’avoir laissée tremper 5 à 10 minutes dans de l’eau tiède. Toutefois il faut prendre en considération qu’il existe des chances de lésionner la papille dermique et qu’il est donc préférable de ne pas intervenir.
  • Il ne faut pas s’attendre à de bons résultats en essayant d’ajouter aux mélanges pour pigeons certains produits tels que la méthionine (acide aminé soufré).
    Les connaissances scientifiques actuelles, étant trop peu développées pour le pigeon, n’autorisent pas de telles spéculations. Il est donc préférable de faire confiance à la composition des mélanges mis à la disposition des colombophiles par des firmes sérieuses.
  • Il est préférable de ne pas modifier les mélanges commerciaux.
  • Le succès en colombophilie dépend en grande partie de la forme pendant la saison des concours.
  • La protéine constituant la plume est spécifique et s’appelle la kératine.

[ Source: Article édité par Prof. Dr. G. Van Grembergen – Revue PIGEON RIT ] 

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