Pigeon voyageur lhiver une periode cle pour renforcer la sante et prevenir les parasites naturellement
13 octobre 2025 Par admin

Pigeon voyageur : l’hiver, une période clé pour renforcer la santé et prévenir les parasites naturellement

Pigeon voyageur lhiver une periode cle pour renforcer la sante et prevenir les parasites naturellement

Le repos hivernal des pigeons voyageurs et ses implications sanitaires

Il est de tradition colombophile de considérer l’hiver comme une période de repos, du moins pour les pigeons voyageurs — depuis que l’élevage précoce s’est imposé dans la plupart des colombiers. Ce repos à la fois athlétique et sexuel permet naturellement aux pigeons de retrouver un plumage brillant et un certain embonpoint. L’amateur, satisfait de l’aspect général de ses pigeons, n’a qu’à écouter les conversations entre collègues pour constater qu’à cette période de l’année, le moral de tous, à l’image des espoirs pour la saison suivante, est au zénith.

Mais à quoi tient réellement cette impression de perfection, et que faut-il en penser avec un regard plus objectif ?

Il est évident que l’énergie des pigeons se dépense, pendant la saison active, soit dans l’élevage, soit dans les concours. Une partie de la ration alimentaire sert au gavage des jeunes, donc ne profite pas aux parents. De plus, la régurgitation utilisée pour nourrir les pigeonneaux est un phénomène physiologique fatigant, voire pénible. En compétition, le pigeon revient souvent vidé de ses réserves énergétiques, qu’il doit reconstituer dans les jours qui suivent.

En hiver, rien de tout cela. Si la ration est plus légère, moins riche en calories et en protéines, elle est aussi mieux utilisée. Les seules exigences sont d’ordre calorique, surtout lorsque le froid s’installe : chacun sait que l’appétit des pigeons devient alors féroce. La mue étant terminée, les pigeons portent leur « manteau neuf », paraissant plus élégants et en parfaite santé.

Sur le plan alimentaire, la ration hivernale — encore relativement énergétique mais pauvre en protéines — se digère aisément. Sa teneur plus élevée en cellulose, grâce à l’orge et au cardy, favorise la stabilité intestinale : les fientes sont fermes et régulières. Tout semble donc idéal.

Mais le vétérinaire, lui, se montre plus réservé quant à cette apparente perfection. Et il a de bonnes raisons à cela.

Froid et agents pathogènes : un faux sentiment de sécurité

Quelle est, en effet, l’influence du froid sur les parasites internes (trichomonas, coccidies, vers), les bactéries courantes et les virus ?
Beaucoup croient, à tort, que le froid « tue les microbes ». C’est une erreur grossière : le froid conserve, il ne détruit pas. Pour préserver une souche microbienne, on la soumet à une dessiccation sous vide à -180 °C ; remise ensuite à 37 °C dans un milieu nutritif, elle reprend vie et se multiplie comme au premier jour. Le pouvoir désinfectant du froid est donc nul, que ce soit pour les œufs de vers, les oocystes de coccidies, les microbes ou les virus.

Il existe néanmoins un phénomène favorable concernant les parasites : les œufs de vers et les oocystes de coccidies, éliminés avec les fientes, doivent subir une maturation sur le sol avant de devenir infectants. Si un pigeon avale ces œufs ou oocystes immédiatement après leur expulsion (par exemple sur une graine tombée au sol), ils ne sont pas encore « mûrs » et seront digérés sans provoquer d’infection.

Or, la durée de maturation dépend étroitement de la température. En été, avec chaleur et humidité, la maturation est rapide ; les œufs deviennent infectants en quelques jours. En hiver, le processus est considérablement ralenti. Par conséquent, le risque de contamination est moindre, d’autant plus si l’hygiène du colombier reste rigoureuse et que les fientes sont régulièrement retirées.

Ainsi, un œuf d’Ascaridia met environ 8 jours à mûrir à 25 °C, mais 20 à 25 jours lorsqu’il fait 0 °C. Les œufs de capillaires suivent un rythme similaire. Pour les oocystes de coccidies, la maturation prend 24 h à 25 °C, mais 4 jours à 0 °C.

Pourquoi les pigeons paraissent-ils plus sains en hiver ?

Lorsque les recontaminations se raréfient, les parasites adultes présents dans l’intestin des pigeons finissent par mourir naturellement. Les pigeons des colonies imparfaitement saines semblent donc plus vigoureux en hiver — d’autant plus qu’ils ne se fatiguent pas. Cela explique pourquoi certains colombophiles réussissent mieux avec leurs pigeonneaux d’hiver qu’avec ceux du printemps, souvent plus exposés à la coccidiose.

L’observation microscopique confirme cette réalité : la densité des oocystes dans les fientes d’hiver est environ cinq fois inférieure à celle observée en été dans une même colonie.

Agir en hiver pour prévenir les problèmes du printemps

Face à des pigeons d’apparence saine, l’amateur a tendance à se reposer sur ses lauriers. C’est une erreur. Il est bien plus facile d’éliminer quelques parasites résiduels pendant l’hiver que de lutter contre une forte infestation quelques mois plus tard.

Le colombophile conscient de la fragilité de sa colonie aura donc tout intérêt à traiter préventivement en hiver, période durant laquelle il dispose de temps, et à associer ce traitement à une désinfection complète du colombier.

Après avoir retiré le couvre-sol et nettoyé soigneusement le local, il conviendra de passer la lampe à souder sur le plancher, les trappes, les nids, les perchoirs et les mangeoires. En cas de risque d’incendie, il suffit d’humidifier au préalable et de sécher à la flamme : les œufs et oocystes sont détruits en quelques secondes à 70 °C.

Les ustensiles (abreuvoirs, plateaux, pots à grit, etc.) seront plongés dans de l’eau bouillante. Une fois tout assaini, un nouveau couvre-sol pourra être mis en place, préservé de toute recontamination, puisque l’intestin des pigeons aura été nettoyé de ses parasites.

Ainsi utilisée, la méthode du couvre-sol retrouve toute sa valeur : elle assèche, dilue et stabilise l’environnement.
De plus en plus, le colombophile moderne doit adopter cette approche préventive et raisonnée, en agissant avant que les problèmes ne surviennent. Il y gagnera en temps, en sérénité et en réussite.


[ Source: Article édité par Dr. J.P. Stosskopf – Revue PIGEON RIT ]

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