le mieux en hiver pour les pigeons
13 octobre 2021 Par admin

Tout paraît pour le mieux en hiver pour les pigeons

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Il est de tradition colombophile de considérer l’hiver comme une époque de repos, au moins pour les pigeons voyageurs (depuis que l’élevage précoce s’est imposé à la plupart). Ce repos athlétique, doublé du repos sexuel, permet évidemment aux pigeons de prendre facilement plumage brillant et embonpoint. L’amateur est très content de lui et il n’est que d’écouter les conversations entre amateurs pour être certain qu’à cette période de l’année, le moral d’à peu près tout le monde est, comme les espoirs pour la saison suivante, au zénith.
A quoi cela tient-il d’abord et quoi faire quand on garde les pieds sur terre?
Il est bien évident que l’énergie des pigeons se dépense, pendant la saison active soit dans l’élevage (une partie de la ration sert au gavage des jeunes, donc ne profite pas aux parents, et le véritable vomissement que constitue la régurgitation pour le gavage est un phénomène physiologique fatigant et même pénible) soit au concours dont le pigeon revient la plupart du temps vidé de ses réserves énergétiques, qu’il lui faudra reconstituer au cours des journées suivantes.



En hiver rien de tout cela. Si la ration est à la fois plus légère en poids, et moins riche en calories et en protéines, elle est totalement utilisée. Les seules nécessités sont d’ordre calorique, quand il fait froid: chacun sait que l’appétit des pigeons devient alors féroce. La mue terminée, tous les pigeons vivent avec leur ‘manteau neuf’ et sont par conséquent, beaucoup plus élégants. Sur le plan alimentaire, la ration d’hiver, encore relativement riche en calories et pauvre en protéines est facile à digérer. Sa teneur en cellulose est plus élevée car elle contient assez bien d’orge et de cardy. Il en résulte une “tranquillité” intestinale qui fait les fientes fermes et de bonne apparence. Bref tout apparaît parfait.
En fait,.le vétérinaire est beaucoup moins sûr de la parfaite solidité de cette perfection et il a pour cela quelques raisons que voici:
Quelle est l’incidence du froid sur les ennemis du pigeon que sont les différents parasites (trichomonas, coccidies, vers), les microbes les plus courants, les virus?
Beaucoup croient que le froid “tue les microbes”. C’est une erreur grossière. C’est au contraire un moyen de conserver les microbes en vie. Quand il faut conserver une souche microbienne, on la soumet à la dessiccation sous vide à moins 180° C. Remise à la température du corps (37-38° C) dans un milieu nutritif, elle renaît, pousse, se multiple comme au premier jour. Donc le pouvoir désinfectant du froid est strictement nul. Et cela est vrai aussi bien pour les oeufs de vers, les oocystes de coccidies, les microbes, les virus. Il y a cependant une modalité — en ce qui con-cerne les parasites — qui nous est passagèrement favorable et explique le bon aspect des pigeons en hiver même dans les colonies où sévissent les parasitismes. Les “germes de résistance” de parasites c’est à dire les oeufs des vers et les oocystes de coccidies (pour les trichomonas, la contamination est pratiquement directe car, dans l’eau de l’abreuvoir par exemple, ils ne survivent que quelques heures) qui sont éliminés dans les fientes des pigeons infectés, doivent subir sur le sol du colombier, ce qu’on appelle une “maturation” pour être capables de donner naissance à une larve de ver ou à une génération de coccidies dans l’intestin du pigeon qui les avalera. Si un pigeon les avale tout de suite après qu’ils ont été expulsés par le pigeon malade (par exemple sur une graine traînant sur le sol), l’oeuf de ver ou l’oocyste de coccidie est incapable d’éclore dans l’intestin de son nouvel hôte et sera soit digéré soit expulsé avec les fientes, donc sans avoir pu contaminer le second pigeon. C’est donc une notion très importante.
La période de maturation de l’oeuf de ver ou de l’oocyste de coccidie sera plus ou moins longue, selon qu’il fait plus ou moins froid. C’est dire qu’en été, par grosse chaleur et par humidité suffisante, l’oeuf de ver mettra un temps minimum pour être “mûr” donc dangereux pour le pigeon qui l’avalera. De même pour l’oocyste de coccidie. Par temps très froid le délai sera beaucoup plus long. Il y aura donc beaucoup moins de danger de contamination, l’hygiène du colombier continuant à jouer son rôle primordial, puisqu’enlevant la plupart des germes de résistance parasitaires chaque jour. Un oeuf d’ascaridia qui mûrit en 8 jours par une température extérieure de 25° mettra 20 à 25 jours à mûrir s’il fait 0°. Les délais sont à peu près semblables pour les oeufs de capillaires. Pour les oocystes de coccidies 24 h. à 25°, 4 jours à 0°.
Lorsque les recontaminations se ralentissent, les hôtes du pigeon infecté n’étant pas éternels, vieillissent et meurent. Donc les pigeons des colombiers où la santé n’est pas parfaite vont beaucoup mieux en hiver (d’autant plus qu’ils n’ont rien à faire donc ne se fatiguent pas) qu’en été. Cela explique que certains réussissent mieux leur pigeonneaux d’hiver que ceux de printemps plus facilement infectés de coccidiose, dès le plateau.
Il n’est d’ailleurs qu’à voir la densité des oocystes de coccidies au microscope dans les fientes en hiver: il y en a facilement 5 fois moins qu’en été pour la même colonie. Que déduire de tout cela, dans la pratique?



Les pigeons ayant bonne allure, l’amateur s’en tient là. C’est en fait une erreur: il est beaucoup plus facile d’éliminer quelques parasites que 5 fois plus 3 ou 4 mois plus tard. L’amateur qui sait sa colonie facilement parasitée au printemps sera donc bien inspiré de la traiter pendant l’hiver — où il a le temps — et de faire coïncider ce traitement avec une désinfection rationnelle, c’est à dire après enlèvement du couvre-sol et nettoyage minutieux, passer lentement la lampe à souder sur le plancher, les trappes, dans et sur les cases, les nichettes, les perchoirs, les mangeoirs. S’il y a risque d’incendie, on mouille avant et on sèche à la flamme: les parasites (oeufs et oocystes) sont tués en quelques secondes par une température de 70° C. Les ustensiles (plateaux, abreuvoirs, pots à grit etc.) seront mis dans l’eau en ébullition. Ensuite on pourra remettre du couvre-sol “neuf” qui ne sera pas souillé à nouveau de fientes infectées puisque l’intestin des pigeons sera entièrement “nettoyé” de ses parasites. Cette technique du couvre sol prendra alors toute sa valeur d’asséchant et de diluant.
De plus en plus, l’amateur devra soigner sa colonie préventivement, plutôt que de ne le faire que quand tout commence à mai aller. Il y gagnera temps et succès.

Dr. J.P. Stosskopf


Notice:

  • La période de maturation de l’oeuf de ver ou de l’oocyste de coccidie sera plus ou moins longue, selon qu’il fait plus ou moins froid.

[ Source: Article édité par Dr. J.P. Stosskopf – Revue PIGEON RIT ]

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