15 décembre 2020 Par admin

Le courrier des lecteurs n°5– pigeon voyageur

Question:
Thierry Motte de Thorembais a vacciné le 5 novembre 89 contre la paramyxo. Quelque temps après il a remarqué que quatre pigeons avaient des excréments très liquides et buvaient beaucoup. Tout semblait pourtant normal les premiers jours après la vaccination. Que faire et quelles sont les conséquences sportives? Deuxième problème de Thierry: il a deux pigeons qui ont lâché une plume (la Sème) à 3/4 formée. C’est la première fois qu’il constate ce phénomène. Les pigeons n’étaient pas accouplés. Quelle est la cause? Troisième problème: les mauvaises prestations des pigeonneaux l’année passée. Six mâles sur huit n’ont remporté aucun prix, les deux autres ont remporté quelques prix médiocres. Thierry joue seulement la vitesse, les parents de ses pigeonneaux ont bien voyagés en 89. Faut-il tuer ces huit jeunes mâles?

Réponse:
1. La morale de l’affaire est simple: vous avez vacciné quand quelques-uns de vos pigeons étaient déjà en incubation. Un vaccin c’est préventif. On vaccine contre la paramyxo en mars, sur le 1er couvage, les adultes et les pigeonneaux précoces puis les pigeonneaux au fur et à mesure des sevrages. Et cela avec un vaccin inactivé en piqûres. Ce vaccin est le seul fiable pour 7 à 12 mois. Et il n’y a aucune suite. Quand on a la peste, il faut s’armer de patience. La plupart des pigeons récupèrent leur potentiel. La diarrhée dure 5 semaines environ, les phénomènes nerveux 3 mois.
2. Il s’agit d’une malformation des follicules plumifères de ces 2 rémiges. Origines possibles: hérédité mais leurs premières rémiges étaient normales. La gale: je n’ai pas trouvé de gale au microscope mais un seul examen n’est pas suffisant. Un microbe: staphylocoque épidermitis (le même qui fait la plupart des pennes de sang).
3. Généralement les vitessiers sont précoces. Mais les mâles? Tout dépend de l’âge qu’ils avaient lors des concours. Etaient-ils joués sur le nid? Sinon ils peuvent encore se révéler à un an bien sûr.

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Question:
Un lecteur de Profondeville a appris d’un ami de longue date que le larynx (ouverture derrière la langue) doit être le plus petit possible et ovale et que les mouvements doivent être à peine perceptibles. Lorsque le larynx est largement ouvert, avec les bords gonflés ou enflammés, c’est signe d’une faiblesse cardiaque et d’une inflammation des sacs aériens. Il en est de même lorsque sur les côtés de la fente palatine il y a des plaques blanchâtres qui sont en fait des moisissures d’ordre diphtérique. L’ami en question conseille de tuer tous les pigeons porteurs de ces anomalies. “Ma saison sportive 89 fut déplorable”, écrit notre lecteur, “les analyses faites par deux vétérinaires compétents se sont révélées négatives. Mon ami me suggère de faire le vide sanitaire et de désinfecter les pigeonniers à l’aide de cartouches de soufre. Jusqu’à ce jour j’entretiens la gorge à raison de 2 fois par semaine à l’aide d’une poudre anti-glairol. Je ne sais plus à quel saint me vouer”.

Réponse:
Il y a un peu de tout dans l’opinion de votre ami. Il est évident qu’une large ouverture absorbe plus d’air qu’une petite. Le pigeon qui a un appareil respiratoire défaillant, “cherche son air” en ouvrant largement son larynx et quelquefois son bec (quand le nez est enflammé). Il peut y avoir des “candida albicans” plaques de levures facilement détachables. Mais c’est exceptionnel chez les adultes. La dyphtérie (terme vague sans valeur à proscrire) n’y est pour rien. Quant à dire qu’il n’y a pas de microbes, c’est une plaisanterie. Ce n’est ni dans le sang, ni dans les fientes que ça se voit. Le soufre est à proscrire formellement. C’est dangereux et ça ne désinfecte pas (sauf des levures et les insectes). On pulvérise, après nettoyage minutieux, un désinfectant inodore tel qu’ammonium quaternaire ou amines amphetères. Les poudres ou gouttes qui “dégagent” en irritant (d’où la sortie de glaires) n’ont aucune valeur. Il faut au contraire calmer et désinfecter. Il ne servira à rien de supprimer vos pigeons, de désinfecter et d’en remettre d’autres, si vos colombiers ne répondent pas aux exigences incontournables de l’aération dynamique.

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Question:
Alain Boitte d’Ellezelles a fait analyser l’eau de son puits par l’Institut Agricole et Technique de Ath. La conclusion de l’analyse c’est que cette eau est non potable au point de vue bactériologique. Alain voudrait savoir s’il peut donner cette eau à ses pigeons.

Réponse:
Je vous déconseille formellement d’employer une telle eau: ni pour vous même, ni pour vos pigeons, ni pour arroser vos légumes. Sous peine d’une colibacillose.
Chez vos pigeons ce sera une diarrhée chronique, troubles hépatiques et surtout rénaux. Avec peu à peu de plus en plus d’accidents de la reproduction, en particulier des oeufs clairs et des mauvaises croissances. J’ai eu ce cas dans un grand élevage de 4.000 pigeons de chair, à cause de l’eau d’un puits pollué. Préférez donc l’eau de la ville ou ajoutez 1 c. à soupe d’eau de javel par litre d’eau de source.

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Question:
Gustave Elis de Temploux a accouplé ses producteurs, une dizaine de couples, en décembre. Trois femelles n’ont pondu qu’un œuf. Depuis dix ans qu’il a des pigeons il n’a jamais eu cela. Comment expliquer cela?

Réponse:
Vos femelles n’étaient pas prêtes physiologiquement. En hiver, où l’éclairage est faible, les glandes génitales, mâle comme femelle, ont besoin d’une préparation psychologique (voir les mâles quelques minutes chaque jour, sans contact, par exemple).
Le régime également joue un rôle: il est nécessaire qu’il soit suffisamment riche en protéines. en graisses et en minéraux (et vitamines), et cela depuis un certain temps après le régime d’hiver (mettons 15 jours minimum). Et puis, bien sûr, une santé parfaite indemne en particulier de tout microbisme (salmonelle. colibacille, staphylocoque. mycoplasme).

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Question:
Robert Mayière de La Roche Pasay a un pigeon de 1978 qui boîte depuis quelque temps. Il a comme des poils de chair à la patte, ce qui fait penser notre ami qu’il s’agit de verrue. Que faire?

Réponse:
Il s’agit d’une “verrue”. Généralement il y a un “pied” très profond. Si on y touche, cela se met à saigner très fort et exige un garrot. Je vous conseille d’abord de bien inspecter cette “verrue”. Si elle n’est que superficielle (sans pied), donnez un bain prolongé (on met le pigeon dans un seau avec 5 cm d’eau tiède dans le fond – on couvre d’un treillage et on l’y laisse 2 h au moins). Sècher ensuite au torchon puis “brûler” au nitrate d’argent.
S’il y a un pied, donner un bain comme ci-dessus, additionné d’un peu de mercryl ou d’hextril, tous les jours plusieurs jours de suite, jusqu’à dessèchement. Quelquefois, il faut employer des antibiotiques pour en venir à bout, car il y a un staphylocoque à l’origine de tels “furoncles”.

Doct. Vét. J.P.Stosskopf

Notices :

Quand on a la peste, il faut s’armer de patience. La plupart des pigeons récupèrent leur potentiel. La diarrhée dure 5 semaines environ, les phénomènes nerveux 3 mois.
Beaucoup d’amateurs habitant la campagne ont encore un puits et y puisent l’eau pour leurs pigeons ou pour eux-mêmes. C’est une excellente chose à condition évidemment que cette eau soit potable.

[ Source: Article édité par Doct. Vét. J.P.Stosskopf – Revue PIGEON RIT ]