20 avril 2020 Par admin

La paramyxovirose du pigeon voyageur

La paramyxovirose des pigeons est une maladie spectaculaire dont les symptômes font mal au cœur du colombophile. Il est en effet terrible de voir ses pigeons souffrir de torticolis et de troubles de l’équilibre, de fortes diarrhées aqueuses et dans certains cas graves même de troubles de la vue et paralysies de l’aile. Le plus pénible, c’est qu’on est impuissant devant le spectacle puisqu’il s’agit d’un virus. Il n’existe en effet pas de médicament pour le traiter. Seule la vaccination peut protéger le pigeon contre une infection du virus. C’est la raison pour laquelle la vaccination est si importante.

Le torchon brûle, paraît-il, entre la Fédération colombophile belge et le syndicat des vétérinaires belges à propos de la vaccination contre la paramyxovirose des pigeons voyageurs.
Ayant connu le problème, il y a quelques années, en France, et ayant participé à quelques négociations avec le Ministère de l’Agriculture français, j’aimerais exposer quelques points de vue personnels.
Les sommités de l’Europe de Bruxelles ont décidé que la paramyxovirose du pigeon voyageur doit être assimilée à la maladie de Newcastle des volailles. Il faut dire que toutes les nations vivent dans la hantise d’une épizootie de maladie de Newcastle de leurs volailles, qui frapperait très gravement leurs exportations.
Toute discussion à ces deux sujets serait vaine. D’ailleurs le volet “exportations” n’est contesté par personne.
On ne cache pas ses craintes et qu’on est prêt à tout pour éviter cela. Regrettons cependant la légèreté des recherches pratiquées sur les dangers de la contamination pigeons voyageurs – volailles et vice-versa.
Alors il faut voir cela sous un autre angle.

La paramyxovirose des pigeons, assimilée à la maladie de Newcastle se trouve donc cataloguée “maladie légalement contagieuse”. Cette dénomination implique légalement l’intervention des vétérinaires sanitaires agréés par le Ministère de l’Agriculture.
Le syndicat des vétérinaires est donc habilité à revendiquer son intervention. Mais… pratiquement, comment cela se passerait-il?
Les vétérinaires belges ont connu le même problème pratique avec la vaccination des porcs contre la peste porcine et la maladie d’Aujesky. Et pour les pigeons ça serait encore pire.
Comment faire? Convoquer les colombophiles au Siège avec leurs 50 – 100 – 200… pigeons.
Il yen aurait pour plusieurs jours.
Aller au colombier, il y en aurait pour un moment.
Et puis on recommence pour les pigeonneaux, et puis encore pour les tardifs. Croit-on que la “fraude”, en fait le refus de cette corvée répétée, serait évitée?
Beaucoup d’amateurs feraient vacciner uniquement leurs pigeons de voyage, juste pour avoir le certificat nécessaire. Il faut que l’administration admette que la contrainte a ses limites et qu’elle est mal armée pour tout vérifier.
Une bonne loi est une loi qu’on peut appliquer!
Et aussi elle ne doit pas oublier que “colombophile” ça veut dire “qui aime ses pigeons”.
Et se persuader que la paramyxovirose est une maladie spectaculaire, terrible, qui anéantit… le moral de l’amateur négligent et, en saison sportive, ruine ses espérances sportives. Celui qui y est passé en garde un très très mauvais souvenir et s’empresse ensuite, chaque année, de vacciner ses pigeons.

Je me souviens que notre ancien président National m’a dit un jour, il y a une bonne dizaine d’années “mon ami X m’a affirmé qu’il ne vaccinerait jamais.
Laissez-le. Quand il aura eu la maladie, il vaccinera, je vous le garantis”. Monsieur X a connu la paramyxo l’année suivante et maintenant chaque mois de janvier, il vaccine tous ses pigeons, ses pigeonneaux en avril, ses tardifs en septembre octobre. On voit donc que la persuasion, verbale ou pratique, est la meilleure arme pour convaincre les amateurs.
Alors que chaque jour, on veut nous persuader sur le plan politique, financier, sanitaire humain, pourquoi n’appliquerai ton pas, en haut lieu, cette technique à un problème d’utilité publique?
Il appartient à la R.F.C.B. de mener les négociations avec le Ministère et le syndicat des vétérinaires belges sur la base d’une campagne de persuasion renouvelée, d’un accord sur la vente des vaccins.
L’administration française menace de sondages dans les paniers de voyage avec prélèvements biologiques.
Lesquels? Les amateurs vont-ils accepter les prises de sang sur les pigeons enlogés?
D’autres prélèvements sont-ils possibles, avec les méthodes de dosage de l’immunité, fiables (salive, fientes)?
Personnellement, ces menaces me semblent ressortir de l’agitation médiatique. Plutôt que cela, je préfère une campagne de persuasion, renouvelée régulièrement.

[ Source: Article édité par Dr. J.P Stosskopf – Revue PIGEON RIT ]