4 novembre 2021 Par admin

Il y a hygiène et hygiène des pigeons

Débutant:
Comme conclusion de notre dialogue récent sur l’hygiène des pigeons, tu avais dit qu’il ne fallait pas sacrifier “l’immunité naturelle” par une hygiène absolue, celle qui prémunit nos pigeons d’une lutte contre toute attaque des microbes. J’y ai réfléchi et je dois te donner raison. J’ai surtout pensé à ce que tu m’avais raconté il y a quelque temps à ce sujet…

Victor:
Je me demande à quoi tu fais allusion!

Débutant:
Eh bien oui! Aurais-tu oublié ce que tu m’as raconté il y a peu sur cette équipe de recherche constituée par des scientifiques hollandais?
Ceux-ci étaient convaincus que d’ici peu de générations les gens allaient mourir comme des mouches! Pour la bonne raison qu’on handicapait, par les médicaments modernes, la résistance naturelle de l’être humain.
Et que d’autre part on augmentait celle des microbes qui attaquent l’homme.
On serait bien obligé, d’après eux, de forcer les doses ou de trouver des médicaments plus efficaces. De ce cercle vicieux c’est l’humanité qui, en fin de compte, finira par en être la victime.
Tu m’avais dit que le but de cette équipe de recherche était de trouver dans la nature des remèdes qui n’attaquent pas la résistance naturelle et l’immunité innée de l’organisme. Et tu m’as dit alors que pour les pigeons il en était de même. Mais ahurissante circonstance aggravante pour nos pigeons: chaque année il y a naissance d’une nouvelle génération… alors que chez les humains il n’y a que quatre générations chaque siècle. Je comprends maintenant, cher maître, ton souci pour la sauvegarde de l’immunité naturelle.

Victor:
Tu viens de bien résumer tout le problème. D’ailleurs que voyons-nous autour de nous?
Beaucoup d’étoiles filantes en colombophilie… mais peu d’étoiles fixes! Pourquoi? Parce que de plus en plus la santé de nos pigeons est devenue fragile.

Débutant:
Et pourtant! Ton excellent ami et super-champion Georges Fabry ne t’a-t-il pas dit un jour: “On peut “chipoter” autant qu’on veut quand il s’agit des “voyageurs”, mais il ne faut jamais affaiblir la vitalité des “producteurs”.”

Victor:
Or, qu’est-ce la “vitalité”?
Rien d’autre qu’une faculté de survivre, c.à.d. de “résister” aux attaques de la maladie par une immunité naturelle, sans l’aide de toutes sortes de moyens artificiels qui finiront par se substituer aux facultés de résistance naturelle de l’organisme.

Débutant:
Compris… Compris… C’est trop évident!

Victor:
Et pourtant, beaucoup de colombophiles commettent encore l’erreur de reléguer au colombier des producteurs des pigeons – souvent usés prématurément – et chez lesquels on a dilapidé ce trésor que constitue la santé naturelle.

Débutant:
C’est peut-être une des raisons pour lesquelles on élève souvent de meilleurs voyageurs des jeunes des “bons” que directement de ceux-ci mêmes.

Victor:
Tu pourrais bien, là, avoir raison.

Débutant:
Mais, dis-moi, comment “augmenter” la force immunitaire chez nos pigeons?

Victor:
Je te l’ai déjà dit: il ne faut pas, à tout prix, vouloir éviter le contact des pigeons avec les microbes.
Je connais un bon colombophile, médecin de profession, qui est un partisan convaincu de la valeur de l’immunité naturelle.
Il me dit un jour: tu vas rire de ce que je vais te dire: “dans mon colombier de jeunes et de mes producteurs, au lieu de renouveler l’eau de boisson tous les jours après nettoyage des abreuvoirs, moi, pendant plusieurs jours, j’ajoute de l’eau dans les abreuvoirs sans jeter ce qu’il en reste. Ainsi les pigeons renforcent leur immunité au contact éventuel avec certains microbes.
Mais ce qu’il faut, à tout prix, renouveler au colombier, c’est l’oxygène, sinon l’immunité est handicapé par plus fort qu’elle!”

Débutant:
Et l’air, cela ne coûte rien!

Victor:
Songeons-y surtout maintenant que l’hiver approche et n’oublions pas ce que le super-champion Jef Van Riel disait: en hiver les pigeons doivent “souffrir”! Car cela aussi est un moyen d’augmenter la vitalité de nos pigeons!

Noël De Scheemaecker

Notices:

Certains pigeons sont de vraies pharmacies volantes. Leur résistance naturelle a été sapée par un emploi abusif de médicaments. Leur propriétaire est constamment confronté avec l’un ou l’autre problème de santé d’où nécessité de traiter, d’augmenter les doses… Bref, c’est un cercle vicieux qui ne coûte pas seulement de l’argent mais qui conduit une colonie à sa perte. N’oublions pas que chaque année naît une nouvelle génération de pigeons. C’est une raison de plus pour être prudent et éviter tout emploi abusif de médicaments.

Georges Fabry disait: “on peut ‘chipoter’ autant qu’on veut aux voyageurs mais il ne faut en aucun cas affaiblir la vitalité des producteurs.”
Il ne faut pas sacrifier l’immunité naturelle par une hygiène absolue.

[ Source: Article édité par M. Noël De Scheemaecker – Revue PIGEON RIT ]