Familiarité – pigeon voyageur
19 avril 2020 Par admin

Familiarité – pigeon voyageur

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Nous avons tous connu de ces pigeons qui chatouillent du bec l’oreille de leur maître, juchés sur son épaule. Ce “dressage” fait l’admiration des néophytes.
C’est pourtant très simple: il suffit de retirer un pipant de son nid et de le gaver à la main pendant trois semaines. Il y a alors “transfert”, l’homme devenant le nourrissier du jeune animal, car ceci est une règle tout aussi valable pour un lionceau, un veau, un agneau ou un lapin. A part que les premiers deviennent un peu trop encombrants avec l’âge et ont des manifestations d’amitié pas toujours faciles à partager. Le colombophile n’a, à la vérité, que faire de pensionnaires qui se perchent sur son épaule dès qu’ils l’aperçoivent. D’autant plus que ce transfert est souvent au détriment de la sexualité dont on sait qu’elle joue un grand rôle dans le rendement sportif.
La familiarité ne doit donc pas nuire aux grands ressorts de l’attachement du pigeon à son colombier (et à sa case ou à son perchoir) et à son conjoint et à ses pipants. Voilà les limites fixées.
La familiarité est d’abord une question de caractère du pigeon.
Certaines souches se familiarisent facilement, d’autres beaucoup moins bien, quoi que fasse l’amateur. Il y a là une véritable aptitude innée à la méfiance.
La tâche du colombophile en sera d’autant plus difficile.
Comme pour tous les dressages, cela commence très tôt: dès le sevrage et même avant.

 

Impératifs: la présence humaine (l’amateur) la faim – la propriété (la nichette ou la planchette puis la case). Il est bien certain que des pigeons qui ne voient leur maître que quelques secondes par jour, le temps de déposer la ration dans la mangeoire (individuelle ou collective) et de changer l’eau de l’abreuvoir, ne peuvent que difficilement “établir des relations” de confiance et de proximité avec leur maître. D’autant que cette rapidité dans les soins quotidiens est souvent accompagnée de gestes brusques propres à augmenter la méfiance. Tout le monde sait que la colombophilie est d’abord l’école de la patience et de la réflexion dans le management. L’occasion de vivre tranquillement un petit moment avec ses pigeons est celle du nettoyage quotidien des cases. Cet exercice est non seulement une mesure d’hygiène mais aussi une occasion de communication.
Peu à peu les parents puis leurs pipants vont connaître ce rituel dont ils s’apercevront peu à peu qu’il précède le repas. Car un autre moyen – complémentaire de familiariser ses pigeons est la distribution de nourriture. J’ai souvent parlé de la supériorité de la distribution de la nourriture à la case. Pour moi elle s’impose pour les éleveurs et bien sûr pour les voyageurs. Le contrôle de la quantité utile permet en effet de régler de nombreux problèmes selon la position de nid, l’âge des pipants, l’état de corps etc.
L’utilisation d’une mesure individuelle permet de régler la quantité de nourriture – juste ce qu’il faut pour répondre aux besoins – laissant les pigeons avec le souci… du repas suivant.
Car rien n’est pire que la nourriture à volonté de pigeons qu’on veut familiariser. Ils n’ont aucune occasion d’établir le “reflexe conditionné” présence du maître-ration, puisqu’ils ont la nourriture à satiété. On peut commencer à cultiver ce réflexe conditionné dès avant le sevrage, quand les pipants commencent à manger seuls, en leur avançant dans la case la main avec quelques grains. La main est la partie du corps de l’amateur avec laquelle ils auront le plus souvent affaire (prise en main, intervention à la case par exemple). Autant la leur faire connaître au plus tôt.
Enfin, troisième élément du problème: la défense de la propriété. Comme nous l’avons vu dans un précédent article, la propriété est un sentiment animal (au sens large) primordial.
C’est en grande partie pour leur case que les pigeons rentrent au colombier. Un élément important pour assurer et exacerber cet attachement à la case (ou à la planchette) est de sembler contester cette propriété.

 

Dès qu’il a pris possession de sa nichette ou de sa planchette, le jeune sera agacé par la main de son maître, cherchera alors à le chasser à coups de bec et à coups d’ailes plus tard. Ce sera peu à peu le test de l’attachement du pigeonneau à ce qu’il considère comme sa propriété.
Et ce sera la même chose plus tard pour sa case. A ce propos, il me revient un souvenir. Un de mes amis avait un bon mâle qu’il décida un jour de conditionner au maximum avant une épreuve de fond (Dax). Profitant de ses vacances, il allait plusieurs fois dans la journée, alors que son mâle couvait, l’agacer sur son nid.
Au bout de trois ou quatre jours, il lui enleva sa femelle, si bien que le mâle couvait seul 24 h sur 24.
Contrairement à ce qu’on aurait pu craindre, le mâle n’abandonna pas le nid. Et toujours plusieurs fois par jour, le copain agaçait son mâle. Si bien qu’arrivé à la veille de l’enlogement, le mâle lâché à quelques mètres du colombier, attaquait son maître avant de retourner couver. Et cela se termina par un brillant 1 er prix dans 1.500 pigeons. Voilà où mène une familiarité exacerbée.
Qui a dit que l’amour était bien près de la haine?

[ Source: Article édité par Dr. Vét. JP. Stosskopf – Revue PIGEON RIT ]

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