Le courrier des lecteurs n°13– pigeon voyageur
28 octobre 2025 Par admin

Le courrier des lecteurs n°13– pigeon voyageur

Le courrier des lecteurs n°13– pigeon voyageur

Question :

Un lecteur qui souhaite garder l’anonymat a sevré fin janvier une vingtaine de pigeonneaux nés à deux jours d’intervalle. Les jeunes étaient âgés d’une vingtaine de jours et avaient poussé comme des champignons dans le nid. Une fois sevrés, ils se sont mis à quémander et à se nourrir les uns les autres.
Notre ami voudrait savoir ce qu’il faut faire et s’il y aura des répercussions sur leurs performances sportives.

Réponse :

Vos pigeonneaux ont, à mon avis, été sevrés dans de mauvaises conditions. On peut les sevrer à 20 jours, à condition :

  • d’avoir nourri les parents à la case, de sorte qu’ils deviennent non seulement nourriciers mais aussi éducateurs ;

  • de sevrer les jeunes dans un colombier ou une grande case où ils sont seuls (sans pigeons plus âgés), sauf éventuellement un pigeonneau un peu plus vieux qui servira d’exemple pour manger et boire.

Les pigeonneaux affamés poursuivent souvent leurs congénères pour se faire gaver. S’ils ont soif, ils se mettent en boule et clignent fréquemment des yeux — c’est un signe à surveiller. Il suffit alors de leur plonger doucement la tête dans l’eau jusqu’à ce qu’ils étendent le cou pour boire.

Petite astuce : une heure après le repas, placez un plat rempli d’eau contenant quelques grains de maïs. En tentant d’attraper les grains, le jeune plonge le bec dans l’eau et apprend à boire. Retirez ensuite le plat afin d’éviter que les pipants y pataugent.
Aucune conséquence durable n’est à craindre de cet incident de sevrage.


Question :

Un lecteur de Charleroi a remarqué que lorsqu’il administre des gouttes nasales telles que Nazaline ou Corizol, ses pigeons évacuent des glaires jaunâtres. Il a également constaté qu’une de ses femelles avait la bouche sale, avec des glaires sèches collées, qu’il a enlevées à l’aide d’un coton-tige avant d’y appliquer une goutte de Brux.
Il se demande ce qu’il faut faire, si les pigeons peuvent présenter cela avant les concours, et s’il faut enlever les glaires ou suivre un traitement particulier.

Réponse :

Certaines « gouttes nasales » agissent en provoquant une irritation de la muqueuse nasale afin de stimuler une production de mucus. Personnellement, je n’aime pas cette méthode, qui ne m’a jamais donné de résultats probants.

Vous connaissez mon avis sur le coryza (et donc sur les glaires) : il s’agit d’une affection liée à la trichomonose, à des microbes (et parfois à des virus), ainsi qu’à un manque d’aération du colombier.
La guérison et la prévention du coryza passent donc par la suppression des causes. Les gouttes nasales n’ont qu’un rôle tout à fait secondaire.


Question :

Nicolas Germain de Vinalmont signale le cas d’un ami qui, chaque année, obtient de très bons résultats avec ses pigeons. Mais l’an dernier, sa saison fut désastreuse — sauf pour les pigeonneaux.
Il se demande si une cure hivernale contre la trichomonose, réalisée avec du Ridzol S administré à une dose beaucoup trop forte, pourrait être responsable, et si les pigeons ainsi traités peuvent être « brûlés » définitivement.

Réponse :

Je doute fortement qu’il s’agisse d’une intoxication due à un excès de Ridzol.
Dans ce cas, on observe surtout des troubles nerveux (torticolis, paralysie, excitation). De plus, le produit ayant un goût désagréable, une dose excessive entraîne généralement une forte diminution de la consommation d’eau.

Les intoxications provoquent généralement une atteinte de l’intestin, du foie et des reins, se traduisant par une diarrhée chronique, un amaigrissement, une soif continuelle, un appétit capricieux et des volées médiocres. Avez-vous observé de tels symptômes ?

Si le traitement a été administré avant la naissance des pigeonneaux de printemps, l’élevage aurait dû être médiocre — ce qui ne semble pas le cas.
Je pense donc qu’il serait préférable de chercher une autre cause éventuelle à la baisse de forme observée.


Question :

Pierre Dubois d’Ivoz-Gomzé demande si, dans l’état actuel des connaissances scientifiques, on a pu établir si l’œil du pigeon est capable de distinguer les couleurs.

Réponse :

Le pigeon perçoit les différentes couleurs de façon variable. Il voit l’ultraviolet à partir d’environ 320 nm, voit moins bien autour de 400 nm (bleu), puis de mieux en mieux entre 520 et 600 nm (vert, jaune, orange, rouge), avant que la sensibilité ne diminue vers 680 nm (rouge foncé).
(1 nm = un millionième de millimètre, soit un nanomètre).

On peut donc résumer ainsi :

  • vision médiocre dans le bleu et le rouge foncé ;

  • vision bonne à très bonne du vert au rouge vif, en passant par le jaune et l’orange ;

  • perception assez bonne dans l’ultraviolet.

Dr Vét. J.-P. Stosskopf


Notice complémentaire :

Ce n’est pas la première fois qu’un lecteur signale un surdosage lors d’un traitement au Ridzol S, médicament bien connu contre la trichomonose et vendu en boîtes de 300 grammes.
Dans la notice d’origine, il est question uniquement de porcs et de dindes, car le produit n’est pas officiellement enregistré pour les pigeons.

Un surdosage au Ridzol S provoque principalement des troubles nerveux, mais rarement la mort.
Le dosage maximum recommandé est de 1 gramme par litre d’eau pendant 5 jours en cas d’infection grave, et 3 jours en cas d’infection modérée.
Il convient de bien refermer la boîte après usage et de la conserver dans un endroit sec.


[ Source: Article édité par Doct. Vét. J.P.Stosskopf – Revue PIGEON RIT ] 

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