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8 novembre 2025 Par admin

Pigeon Voyageur : Prévenir la Trichomonose, Reconnaître les Symptômes et Protéger la Forme Toute la Saison

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Les traitements trop courts administrés à un pigeon voyageur sérieusement infecté par la trichomonose ne sont jamais recommandés. Dans un colombier bien suivi, particulièrement en pleine saison sportive, une cure systématique d’un jour peut toutefois être envisagée. C’est ce que pratique le Dr Stosskopf dans son propre colombier, et ses observations microscopiques démontrent qu’une telle approche permet de maintenir le parasite sous contrôle. Cette stratégie, lorsqu’elle est adaptée au rythme et à la physiologie du pigeon voyageur, peut faire une réelle différence dans la gestion durable de la santé du troupeau.

Dans de nombreux articles récents et au fil des publications colombophiles, on a pu lire bien des choses sur ce parasitisme. Certaines sont pertinentes, d’autres moins. Pour comprendre réellement l’impact de la trichomonose sur le pigeon voyageur, rien ne remplace l’expérience personnelle, en particulier sur le plan sportif. Ce parasite, décrit depuis toujours, est connu pour provoquer chez les jeunes pipants des muguets, des abcès du nombril ou du cloaque, parfois mortels. Chez l’adulte, les formes sont moins spectaculaires, mais les conséquences sur la forme, l’endurance et le rendement sportif du pigeon voyageur sont souvent redoutées.

Grâce aux médicaments développés depuis 40 ans, les formes aiguës ont quasiment disparu. Pourtant, le parasite reste omniprésent. Après des milliers d’examens de salive, il est rare de trouver un pigeon voyageur totalement indemne, sauf juste après un traitement. Et même là, les traitements trop courts, administrés 24 ou 48 heures dans un colombier infecté, ne font souvent que plonger les parasites dans un état de sommeil, observable au microscope sous forme de petites masses rondes et brillantes. Ces îlots invisibles réapparaissent aussitôt l’effet du médicament dissipé.

C’est pourquoi, dans un colombier infesté, de telles cures brèves sont une erreur. L’amateur attentif sait que le pigeon voyageur exprime souvent des signes visibles : inflammation des voies respiratoires supérieures, écoulement, éternuements, bâillements, mouvements de mastication, grattage de la tête, larmoiements, diminution soudaine de la durée des volées, respiration bec ouvert au retour d’un vol alors que la température n’explique rien. Une hausse brutale de l’appétit peut également apparaître. Ce tableau clinique, aggravé par des conditions défavorables (poussière, aération insuffisante, odeurs irritantes), doit conduire à un diagnostic précis chez un spécialiste compétent. Un bon diagnostic coûte un peu, mais il évite bien des traitements aveugles, inefficaces ou inadaptés, qui affaiblissent davantage le pigeon voyageur.

La contamination entre pigeons voyageurs est extrêmement facile : eau des abreuvoirs, paniers de transport, batailles, « baisers » entre mâle et femelle, gavage des jeunes. Lorsqu’un pigeon voyageur infesté vomit ses graines, celles-ci restent contagieuses durant cinq à six heures. Après ce délai, le parasite meurt. C’est pourquoi changer l’eau plusieurs fois par jour est indispensable. Le chlore de l’eau du robinet n’est pas fiable pour neutraliser le parasite, contrairement à certains désinfectants de l’eau qui peuvent aider, sans jamais suffire à eux seuls.

La trichomonose n’est pas une maladie grave d’un point de vue médical, mais elle touche des zones extrêmement sensibles chez le pigeon voyageur, notamment les sinus, la cavité buccale et les voies respiratoires supérieures. Et comme l’explique Christophe Arnoult dans son article sur le sens magnétique, cette région complexe contient les nerfs olfactifs et la branche ophtalmique du trijumeau. Une irritation ou une infection à cet endroit a un impact direct sur l’orientation, la respiration, la vision et donc les performances d’un pigeon voyageur.

Depuis quarante ans, plusieurs molécules anti-trichomonas ont été utilisées : nitroaminothiazoles (désormais dépassés), nitroimidazoles comme le dimétridazole, le ronidazole, le carnidazole ou le métronidazole. Chez le pigeon voyageur, seules deux molécules sont réellement intéressantes. Le métronidazole, bien que puissant chez l’humain, exige des doses très élevées et coûte cher pour un résultat qui n’est pas meilleur. Le carnidazole agit rapidement mais brièvement. Le dimétridazole nécessite des doses six fois supérieures au ronidazole et reste efficace surtout en été, lorsque la soif augmente et accentue mécaniquement la dose absorbée.

Dès le deuxième jour de traitement, les parasites deviennent inertes au microscope, mais dès l’arrêt du traitement, certains reprennent vie. Les traitements ponctuels de 24 heures ont donc un effet réel, mais très court. Ils doivent être renouvelés fréquemment. Contrairement à ce que beaucoup espèrent, un traitement unique de dix jours au printemps ne protège pas la colonie pour toute la saison. Le médicament, bien que systémique, est rapidement éliminé par les urines du pigeon voyageur.

Pour réellement protéger un colombier, plusieurs axes doivent être combinés : hygiène stricte, aération parfaite, colombier sec et propre, eau renouvelée au moins deux fois par jour, abreuvoirs ébouillantés régulièrement. Une cure sérieuse de cinq jours avant les accouplements est recommandée. Ensuite, des cures régulières contre les rechutes sont essentielles. Certains amateurs attendent les premiers signes (volées moins bonnes, fientes plus volumineuses, moindre chute de duvet, résultats sportifs en baisse). Une simple cure de 24 à 48 heures permet alors de rétablir la situation.

D’autres préfèrent une stratégie plus préventive et plus régulière, parfaitement adaptée au pigeon voyageur sportif : un jour de traitement chaque semaine, comme le fait l’auteur et comme l’a démontré l’expérience du champion Patrick Philippens. Ce dernier administre deux jours de ronidazole début mai, enloge ensuite pour deux concours rapprochés — Sens à 336 km et Dizy à 176 km — et obtient des résultats impressionnants : 41 prix sur 51 pigeons engagés, dont 22 prix par dix. Un tel rendement montre clairement que ces stratégies, loin de nuire aux performances, les soutiennent lorsqu’elles sont mises en place intelligemment.

La trichomonose reste un parasitisme courant, tenace, invisible mais déterminant pour la forme et la compétitivité du pigeon voyageur. Comprendre son cycle, ses symptômes, ses zones d’impact et les stratégies de contrôle permet à l’amateur de garder une colonie performante, stable et résistante tout au long de la saison sportive.


[ Source: Article édité par Doct. Vét. J.P.Stosskopf – Revue PIGEON RIT ] 

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