Temps de mue temps de repos pigeon voyageur
17 mars 2021 Par admin

Temps de mue, temps de repos – pigeon voyageur

Temps De Mue Temps De Repos Pigeon Voyageur | Anecdotes Et Souvenirs Colombophiles

Connais-toi-même ! Tel était le principe du philosophe le plus sincère de tous les temps, le Grec Socrate. Je pourrais presque dire que ce principe devrait être la devise du colombophile qui veut devenir et rester champion. En effet, il faut bien se connaître pour résister à l’ennemi le plus dangereux qui existe pour le colombophile, à savoir l’orgueil. Car combien n’y en a-t-il pas qui arrivés au zénith avec la rapidité d’une flèche, tombent soudain… simplement parce qu’ils avaient cru dépasser tout le monde de la tête et des épaules ? D’ailleurs le pire de ce qui peut arriver à un colombophile, pis que la perte de bons pigeons ou qu’une maladie survenant au colombier, c’est qu’il se laisse lui-même éblouir par ses voiliers. Habituellement, cette maladie, car on peut appeler cela une maladie, atteint l’amateur qui vient de jouer relativement fort durant une saison. Ses beaux résultats l’ont fait proclamer « champion », mais on oublie que ceux-là seuls méritent le titre de véritable champion, qui savent continuer à bien jouer. Combien d’exemples d’amateurs ne pourrions-nous pas citer qui, à la faveur des circonstances, ont enregistré de merveilleux succès, mais qui, dans la suite, ne sont plus à découvrir au résultat, même avec l’aide d’un microscope ? La cause ? S’ils s’étaient mieux étudiés, ils auraient peut-être trouvé en eux-mêmes les défauts qu’un amateur doit vaincre, s’il veut rester un authentique champion. Un champion qui veut le rester, doit réunir beaucoup de qualités innées. Il doit être travailleur et patient, mais énergique malgré tout. Il doit observer et retenir, tout voir et tout prévoir. Mais il ne doit surtout pas avoir une trop haute opinion de lui-même et moins encore de ses pigeons, car s’il l’a, il n’est déjà plus qu’un candidat au toboggan… l’orgueil devant provoquer sa chute… Oh, chers lecteurs, lorsqu’on est en contact avec de nombreux colombophiles, qu’on visite beaucoup de colombiers et qu’on apprécie aussi bien l’amateur que les pigeons, on arrive à la conclusion que la plupart des grandeurs tombées doivent leur chute au succès qui leur a fait avoir des vertiges d’orgueil. Et lorsqu’on a des vertiges, on tombe facilement, parce qu’on ne sent plus la terre ferme sous ses pieds ! Regardez autour de vous et concluez vous-même ! C’est surtout à cette époque de l’année que je tiens à insister là-dessus, car beaucoup d’amateurs, parce que leurs oreilles bourdonnent encore des félicitations reçues à droite et à gauche, oublient de soigner pour l’avenir, en août, septembre et octobre, et se préoccupent beaucoup trop peu de la mue de leurs pigeons. Et cependant, une bonne mue est indispensable pour obtenir de beaux succès l’année suivante. Qu’un pigeon ait mal mué quelques plumes durant la saison, n’empêche absolument pas qu’il vole encore bien plus tard, à condition que la grande mue se fasse régulièrement. Et la grande mue se fait bien toute seule, lorsque les pigeons sont sains et tranquilles.
Voici d’ailleurs un résumé de notre manière d’agir en temps de mue. Nous en avons déjà parlé antérieurement dans notre revue, mais il n’est pas inutile d’y revenir une fois de plus. Afin de purifier le sang des pigeons, on ajoute d’abord, durant deux jours un tiers de lait à l’eau de boisson, qu’on additionne d’une cuillerée à soupe de miel. On doit répéter cette cure une couple de fois lorsque les oiseaux sont en pleine mue. Ensuite durant deux jours encore, on fait dissoudre une cuiller à café de sel de Carlsbad, dans deux litres d’eau de boisson.
Les graines sont imbibées de jus de citron pour les rendre quelque peu humides et saupoudrées ensuite de fleur de soufre. Bien mélanger et laisser sécher. Ces graines seront servies de temps à autre. La fleur de soufre est excellente pour nourrir la plume et dépurer le sang. Quelles graines faut-il servir en temps de mue ? La matin, un mélange de lin, colza, forment et pois. Ces graines sont mélangées par parties égales. On ajoute au mélange de la vieille chaux, du grit, des briques cassées et un peu de fleur de soufre, qui se colle aux graines. Le soir, du maïs, du froment nouveau, de l’orge, des féveroles et des pois anglais, par parties égales. Le repas du matin comprend un tiers et celui du soir deux tiers de la ration. Les jours où on donne du lait et du miel dans l’eau de boisson, on sert, matin et soir, le mélange du matin. Ensuite, tous les huit jours du thé d’orties blanches, à raison d’une poignée de sommités fleuries pour trois litres d’eau. Il est à conseiller aussi de laisser en permanence un petit pot contenant deux doigts de sel en temps de mue. Il y a des amateurs qui donnent beaucoup de verdure à leurs pigeons pour les faire muer. Nous ne l’avons jamais fait, par crainte de provoquer la diarrhée, ce qu’on peut prévenir dans une certaine mesure en lavant au préalable la verdure servie. Mais malgré tout, combien d’amateurs ne voient-ils pas leurs pigeons devenir malades et dépérir, parce qu’ils mangent trop de verdure de jardin ? Soyons donc prudents à ce point de vue. Je crois avoir dit ainsi tout ce qu’il fallait dire concernant la nourriture et la boisson à donner en temps de mue. J’ajouterai encore qu’on peut nourrir fortement, mais non engraisser ses oiseaux, ce que la fleur de soufre et le thé d’orties blanches préviendront d’ailleurs.
Tout ce que nous avons conseillé plus haut ne servirait à rien si les pigeons n’avaient pas de l’air, de la lumière et du soleil en abondance. Un conseil donc : par beau temps, obligez vos pigeons à rester dehors, mais par temps humide, enfermez-les au colombier. Ne gardez pas cinquante pigeons dans un pigeonnier fait pour trente. Supprimez-en plutôt vingt que d’en laisser dépérir cinquante à cause de l’air empesté. La mue se fait toujours mal dans un colombier surpeuplé. Tout comme l’homme, les pigeons ne peuvent avoir la santé et le sang pur, lorsqu’ils doivent vivre dans un air malsain. Pourquoi donc exiger d’eux qu’ils volent à tout casser et qu’ils muent bien par-dessus le marché, s’ils doivent vivre dans des taudis surpeuplés, où des coins sombres laissant libre jeu à la vermine ? C’est pourquoi nous enlevons tout du colombier, dès que la mue commence. Il n’y reste plus que les murs. Nous clouons quelques perchoirs par-ci, par-là, et nous posons quelques cubes de bois sur le plancher. Nous réduisons ainsi les pontes superflues et nous empêchons la propagation de la vermine.
Chaque semaine, il faut donner au moins un bain tiède. En cas de retard dans le mue, donner deux bains chauds par semaine et augmenter la ration de lin et de colza. Parfois, une femelle ardente est la cause qu’un pigeon mue mal. C’est pourquoi nous enlevons du colombier, en temps de mue, les femelles qui troublent le repos des pigeons, qui en ont tant besoin ! Ces femelles sont d’ailleurs toujours les mêmes ! Nos lecteurs qui soignent ainsi leurs pigeons en période de mue, peuvent dormir sur leurs deux oreilles. Cette façon est simple, mais suffisante.

Noël De Scheemaecker


Notice:

  • Des pigeons en bonne santé hébergés dans un bon colombier muent parfaitement bien s’ils reçoivent des mélanges variés et quelques compléments tels des minéraux, de la levure de bière, du grit ou de la pierre à picorer et s’ils peuvent prendre une fois par semaine un bain. C’était si simple que cela il y a 70 ans et ce l’est toujours.

[ Source: Article édité par M. Noël De Scheemaecker – Revue PIGEON RIT ] 

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