Prendre les devants pigeon voyageur
29 octobre 2025 Par admin

Prendre les devants – pigeon voyageur

Prendre les devants pigeon voyageur

Tenir le pas… ou prendre les devants ?

Dans tous les domaines, celui qui se contente de suivre les autres est un homme perdu. Il va de soi que le colombophile — celui qui élève et dresse des pigeons voyageurs — qui se limite à imiter ses concurrents est battu d’avance.
Tenir le pas des meilleurs est certes une excellente précaution pour éviter de figurer en fin de palmarès tout au long de la saison ou de se retrouver trop souvent hors des résultats.
Mais suivre le rythme des champions n’est pas une chose facile, comme chacun de nous le sait. Il ne suffit pas, pour y parvenir, d’imiter servilement ce que l’on croit savoir de la manière dont jouent les grands.

Tout d’abord, ces derniers ne sont que rarement enclins à révéler à leurs concurrents la façon dont ils conduisent leurs voiliers. Quoi qu’on en dise, il existe toujours des secrets en colombophilie. Les hommes qui connaissent vraiment leur métier, et surtout ceux qui le pratiquent en véritables artistes, démontrent à chaque concours qu’ils en savent bien plus que leurs adversaires sur la préparation et la conduite de leurs pigeons.

Pour se maintenir — ou, si l’on préfère, pour tenir tête — il importe plus que jamais de ne négliger aucune occasion d’apprendre et de s’instruire, comme le font sans relâche les plus grands spécialistes de n’importe quelle discipline scientifique.
Ne disons jamais, et surtout ne pensons jamais, que nous sommes « trop vieux » ou « trop expérimentés » pour devoir encore apprendre.

Même des quasi-débutants, en observant notre sport avec un regard neuf et sans préjugés, peuvent découvrir des choses auxquelles les colombophiles chevronnés n’auraient jamais songé. Et s’ils gardent leurs découvertes pour eux, leurs concurrents ne tarderont pas à en percevoir la valeur réelle. Bien sûr, les secrets les mieux gardés finissent toujours par être percés. Mais tant qu’ils ne le sont pas, la découverte demeure un atout précieux pour les rares initiés qui la possèdent.

Il ne faut donc pas trop compter sur la concurrence pour apprendre ce qui pourrait nous faire progresser dans un domaine qu’une « élite » considère comme son territoire réservé.

Pour vous aider à tenir le pas des vedettes, vous disposez heureusement des écrivains et des revues colombophiles dignes de ce nom. Ces dernières cherchent à attirer de nouveaux lecteurs tout en fidélisant les anciens, tandis que les premiers ne gardent pas pour eux ce qu’ils apprennent ou imaginent.

Grâce à la presse spécialisée, vous pouvez être informé rapidement de toute nouveauté susceptible d’avantager le colombophile averti.
En plus des revues hebdomadaires, mensuelles ou bimensuelles, vous disposez également d’ouvrages rédigés par des auteurs de renom. Ces sources constituent des alliés précieux pour quiconque souhaite progresser et atteindre le niveau des champions.

Mais en ce XXᵉ siècle de progrès rapides — certains diraient même forcenés —, il n’est jamais prudent d’adopter pour devise : « Tenir le pas des vedettes ». Avant d’y parvenir, il arrive neuf fois sur dix que ce pas se soit déjà accéléré.
La vraie prudence, que connaissent bien ceux qu’on appelle les audacieux, consiste justement à prendre les devants : aller plus vite, plus loin, et anticiper les autres.

Prendre les devants, direz-vous, est facile à dire mais plus difficile à faire. C’est vrai, et cela comporte des risques. Mais, comme disait Nelson, l’illustre vainqueur de Trafalgar :

« Nothing great can be achieved without risk »
(Rien de grand ne peut être accompli sans risque).

Nelson affronta à Trafalgar la puissante escadre hispano-française et assura la maîtrise des mers à son pays. Le risque, pour lui, prit la forme d’une balle tirée par un obscur marin français, qui lui coûta la vie. Il avait déjà perdu un œil au siège de Calvi, un bras à Ténérife, et détruit la flotte française à Aboukir. Oui, lui pouvait vraiment parler de prendre des risques.

Voyons maintenant quels sont les risques intelligents à prendre pour prendre les devants en colombophilie.

En Belgique, il est pratiquement inédit qu’une femelle, au naturel ou autrement, remporte un premier prix dans une épreuve de grand fond où les professionnels enlogent en masse des veufs soigneusement préparés.
Cela ne signifie pas que c’est impossible. En Grande-Bretagne, par exemple, de nombreux veuveurs d’élite présentent des pigeons dont la qualité n’a rien à envier à ceux de Belgique, de France ou de Hollande.

La différence, c’est qu’en Belgique, dans une épreuve nationale ou internationale, les femelles représentent rarement plus d’un dixième, voire d’un vingtième des pigeons en lice. Comment, dès lors, espérer qu’elles aient autant de chances qu’un mâle arrivé au sommet de sa forme en juin ou juillet, les mois des grands nationaux ?

Pourtant, en Grande-Bretagne, où la majorité des amateurs enlogent aussi des mâles, près de 60 % des premiers prix sont remportés par des femelles, souvent au couvage de huit jours ou sur un jeune à graine.

Si l’on tient compte du fait que la clientèle des concours nationaux — à l’exception de Bourges, Argenton, La Souterraine ou Angoulême en septembre, réservés surtout aux jeunes — se compose presque exclusivement de professionnels ou de semi-professionnels, il est clair que jouer une femelle pour briguer un prix de tête relève du pari audacieux.

Mais aujourd’hui, même les amateurs modestes, qui n’ont ni la place, ni le nombre, ni les moyens financiers des grands, persistent à se mesurer à eux. Et cela revient souvent au même : ils jouent contre des professionnels.

Dans ces conditions, il est fatal qu’une bonne femelle, pourtant préparée avec soin, soit rarement enlogée en juin ou juillet dans ces grandes batailles où l’on croit, à tort, qu’elle n’a aucune chance de rivaliser.

C’est pourtant une erreur profonde. Car pour espérer prendre les devants, il faut oser ce risque — calculé, réfléchi, mais réel. C’est à ce prix seulement que l’on peut espérer dépasser ceux qui se contentent, eux, de « tenir le pas ».


[ Source: Article édité par M. Henry Landercy – Revue PIGEON RIT ] 

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