L 039 Importance De L 039 Eau 2 Pigeon Voyageur
20 avril 2020 Par admin

L’importance de l’eau (2) – pigeon voyageur

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L 039 Importance De L 039 Eau 2 Pigeon Voyageur

Pendant le vol
Je peux entamer cette discussion rapidement car dans un précédent article sur la thermorégulation j’y ai déjà fait allusion plusieurs fois (Pigeon Rit juillet 91 ) .
L’accent a pu être mis sur l’importance de l’eau dans la lutte contre l’échauffement. Nous avons pu nous rendre compte de l’importance des pertes en eau par évaporation le long de l’appareil respiratoire (l’air expiré est toujours saturé en eau) et par . évaporation cutanée. Au repos, cette dernière constitue un gros pourcentage des pertes en eau (peut-être bien 50 %); j’attire encore une fois l’attention sur le fait que cette perte cutanée n’a rien à voir avec la sudation puisque le pigeon ne possède pas de glandes sudoripares.
Les pertes en eau au niveau de la peau augmentent pendant le vol puisque le courant d’air qui emporte ces vapeurs est beaucoup plus important.
Il y a également plus de pertes hydriques le long de l’appareil respiratoire car le rythme respiratoire devient plus rapide et plus ample. L’équipe de recherches du Professeur Nachtigall (Saarbrücken) a effectué d’importantes recherches concernant ce problème.
Il ressort que durant le vol la balance hydrique est négative: pour toutes les températures étudiées (entre 7,50 Cet 25° C) et à différentes vitesses de vol, le total des pertes en eau par évaporation dépasse l’apport d’eau métabolique. Un mot d’explication.

 

Pour son activité le pigeon fait appel principalement à deux sortes de sources d’énergie:
1°) les hydrates de carbone ou sucres;
2°) les graisses.
Ces dernières sont néanmoins dominantes. Tout d’abord parce que le pigeon possède une réserve en graisses beaucoup plus importante qu’en hydrates de carbone. Mais plus encore.
Dans les hydrates de carbone et dans les graisses sont accumulées différentes sortes d’énergie. Lors de leur oxydation (liaison avec les éléments acides du ‘sang qui sont amenés aux muscles responsables du vol), l’énergie est libérée, en même temps que se forment de l’acide carbonique et de J’eau d’oxydation (ou métabolique).
Pour nous le plus important est de savoir que la quantité d’eau ainsi produite est beaucoup plus grande par gramme de graisse que par gramme d’hydrates de carbone: 0,6 g par g d’hydrates de carbone et 1,06 par g de graisse (mais également une quantité double d’énergie).
Comme il a été dit plus haut le pigeon n’arrive pas à compenser les pertes hydriques durant le vol avec la seule eau d’oxydation.
Un pigeon qui vole perd donc beaucoup d’eau, ce qui peut le conduire à un certain moment jusqu’à la déshydratation.
Chez l’homme, une perte hydrique correspondant à 3 % du poids du corps devient dommageable pour sa santé.
Le pigeon au contraire, peut supporter des niveaux de déshydratation beaucoup plus élevés; le Professeur Nachtigall et ses collaborateurs fixent les limites à environ 5 % (pour d’autres la limite est de 10 %). Il faut dire que ces chiffres sont fournis sur base d’expériences qui ont lieu dans des tunnels de vol ce qui ne reflète pas exactement les conations naturelles. Il ne faut donc pas prendre toutes ces données à la lettre. Mais cela donne quand même une idée de l’ordre de grandeur.
Ainsi, pour un vol ininterrompu les pertes hydriques augmentent fortement lors de l’augmentation de la température ambiante.
Les limites pour les vols de longue distance sont donc d’un côté les pertes hydriques et de l’autre la réserve énergétique. A la fin de ces considérations théoriques, je voudrais ajouter quelques données pratiques.
Dans l’article précédent, j’ai déjà montré l’inutilité de forcer les pigeons à boire juste avant l’enlogement.
Maintenant je voudrais parler de quelques concours dont j’ai suivi le déroulement il y a 2 ans avec beaucoup d’attention et d’intérêt.
On parlait à cette époque assez facilement de catastrophes, de concours désastreux occasionnant surtout de nombreuses pertes chez les jeunes. On a avancé, comme causes des influences, mystérieuses et surtout des influences magnétiques.
Je pense que cela se fait assez souvent à tort; souvent les autres facteurs météorologiques ne sont pas considérés. Je vais essayer de démontrer cela par l’analyse de ces quelques concours.
Tout d’abord examinons le concours organisé par les Hollandais à la portée de Saint Vincent. Les pigeons furent lâchés le 16 juin 1989 à 12 heures (comme c’est habituellement le cas pour les concours hollandais de fond).
D’après les données des journaux colombophiles, ce concours se déroula sous” une température tropicale d’un minimum de 27° C (en d’autres termes par un bon 30° C); de plus à Bordeaux l’on notait une température de 35° C. Un vent violent soufflait de la direction Nord-est. Et pourtant le vainqueur (pour une distance de 1010 km) réalisa encore une moyenne de 921 m par minute, alors qu’à peine 10 % des pigeons étaient rentrés le deuxième jour du concours.
Je peux établir un parallèle avec le Saint Vincent belge de 1975, d’autant plus facilement que ce fut le dernier concours (pour vieux pigeons) auquel je participai dans ma carrière de colombophile. Les conditions de vol étaient certainement encore plus dures que pour le Saint Vincent hollandais; il y avait également une chaleur tropicale élevée et un vent violent de face. Lâché le matin à 6h1O, le vainqueur (Peeters de As avec une distance 970 km) fut constaté vers 10h59 le deuxième jour du concours, ce qui signifie qu’aucun pigeon ne dépassa la vitesse de 800 rn.
Le deuxième jour seulement environ 9 % des pigeons enlogés furent constatés, le troisième jour quelque 23 % et le concours fut clôturé le quatrième jour de vol à 9h30.
Il va de soi que l’on peut parler pour ces deux concours d’un déroulement difficile. Mais doit-on pour autant en être étonné? Peut-on parler d’une catastrophe? Je n’en sais rien.
Les éléments naturels, chaleur et vent, furent tels que la majorité des concurrents eurent à en découdre. Même si les valeurs du champ magnétique terrestre ont été élevés pendant ces quelques jours, elles n’ont cependant pas joué un rôle dominant.
L’explication se trouve dans un épuisement des réserves énergétiques (à cause de la violence du vent de bec) et ou une trop grande perte hydrique (à cause de la grosse chaleur). Voilà la raison du déroulement dramatique de ces concours.
Pareilles réflexions peuvent être faites à propos des concours d’Orléans pour pigeonneaux qui ont été organisés un peu partout en Belgique le 22 juillet 1989. Le déroulement de ces concours fut laborieux et les pertes élevées. Mais comment en aurait il pu être autrement alors que les jeunes pigeons ont dû voler par un temps étouffant sans air avec des températures ambiantes entre 30° et 40° C.

 

Le pourcentage de jeunes pigeons capables d’être confrontés à de telles conditions est naturellement encore plus faible que dans le cas où il s’agit de pigeons adultes car leur croissance n’est pas encore terminée et leur triage pas encore commencé. Et si l’on réfléchit qu’actuellement tout est mis à l’élevage, alors on ne doit pas être étonné qu’il y ait énormément de déchets ce qui a pour résultat de nombreuses pertes. Et je ne parlerai pas des nombreux jeunes à la santé déficiente qui sont enlogés!
Ma conclusion sera que s’il est intéressant d’entreprendre des recherches concernant l’influence des modifications du champ magnétique terrestre, il faut en même temps ne pas perdre de vue que les conditions météorologiques, principalement la température extérieure, interviennent pour beaucoup dans le déroulement des concours.
Je voudrais encore soulever un dernier point qui est un tant soit peu en rapport avec le sujet que nous discutons.
Cela concerne un point litigieux qui occupe un certain temps les convoyeurs: comment nourrir les pigeons pendant le transport et sur le lieu du lâcher. Toutes les solutions possibles ont été proposées, du plus riche (protéines) au plus pauvre.
La diététique peut nous apporter des solutions. L’on sait que l’élévation du pourcentage de légumineuses (pois) dans le  mélange augmente fortement la soif. L’explication se trouve dans ce que l’on appelle l’effet dynamique des protéines: elles : exigent pour leur digestion (c’est-à-dire pour leur assimilation par l’organisme) beaucoup plus d’énergie que les graisses (à ne pas confondre avec le fait que les protéines lors de leur combustion fournissent peu d’énergie et peu d’eau d’oxydation). Nous ressentons également cela lorsque nous avons fait un copieux repas riche en viande (donc riche en protéines; une fois la digestion entamée nous ressentons des bouffées de chaleur et des vapeurs. Il en va de même pour les pigeons, après avoir absorbé une nourriture riche en protéines (donc en légumineuses) le pigeon a chaud et soif. C’est donc “quelque-chose” qui n’est pas très favorable pour un pigeon qui, quelques heures plus tard, va devoir entreprendre le vol de retour vers son pigeonnier. Cela montre clairement que la solution se trouve dans une nourriture légère.
D’après ce que j’ai appris, les convoyeurs des grands concours nourrissent depuis quelques années les pigeons avec presqu’exclusivement du maïs.
Je pense que la décision juste a été prise. Le maïs très digestible contient peu de protéines et une bonne quantité de graisses et d’hydrate de carbone (amidon). La présence de bonnes quantités d’hydrates de carbone dans le maïs préserve les réserves de graisses qui fournissent “énergie principale pendant le vol; car ces dernières ne doivent pas être entamées avant le départ.
Une dernière réflexion: de nombreux colombophiles commettent des erreurs le jour de l’enlogement en donnant une nourriture trop abondante, trop riche et trop près de l’enlogement. L’explication est également fournie par ce que nous venons de discuter ci-dessus.

[ Source: Article édité par Prof. Dr. G. Van. Grembergen  – Revue PIGEON RIT ]

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