mal comprise 3 – pigeon voyageur
28 février 2022 Par admin

L’hérédité mal comprise (3) – pigeon voyageur

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Producteurs et mutilation.
Je n’ai jamais été d’accord avec la théorie selon laquelle il n’était pas possible de mettre à la production un pigeon à l’aile cassée et au bréchet abîmé. Vraisemblablement, les amateurs affirmant cela s’imaginaient que comme les parents ne pouvaient pas s’entraîner normalement, les descendants en subiraient les conséquences.
Le plus incroyable que j’ai eu l’occasion de lire sur ce sujet, émanait de la plume du réputé chroniqueur anglais de l’époque, Squills. Ce dernier affirmait qu’il n’était pas possible de couper les rémiges à des reproducteurs (par ex. pour éviter qu’ils ne retournent à leur ancien colombier) sans risquer de les voir engendrer des sujets de peu de valeur puisque ces pigeons ne pouvant plus voler n’exerceraient plus leur musculature. Les arguments scientifiques ne sont pas nécessaires pour détruire ces fausses affirmations.
Dans combien de pigeonniers n’y-a-t-il pas un “bréchet abîmé”?
Le dernier bel exemple que j’ai en tête est celui du “bréchet cassé” de M.R. Dobbelaere (Marke), le double vainqueur national du concours de Brive 1992. Dans un reportage j’ai pu lire que l’accident s’était produit l’année de la naissance du pigeon et que ce dernier surnommé ensuite “le bréchet cassé” était devenu la base du pigeonnier.
Pour montrer un peu plus la bêtise de telles théories je voudrais insister sur les pratiques de certaines peuplades.
Pendant des siècles, les femmes japonaises et chinoises eurent l’obligation de marcher avec des chaussures trop petites. Cette pratique horrible, abolie depuis quelques dizaines d’années, n’a cependant jamais eu aucun effet génétique sur les pieds. Cela vaut également pour les étirements des lèvres au moyen d’attelles en bois et du crâne chez certaines peuplades indiennes et négroïdes. Bien que ces dernières perpétuent de génération en génération ces usages, les enfants naissent toujours pourvus d’un crâne et de lèvres normaux.



Reproducteurs et maladies.
Convaincus qu’un bon pigeon n’est jamais malade, certains colombophiles sont pour des solutions expéditives; certains pigeons avec de légers symptômes, comme des pectoraux trop bleus, ou une gorge pas trop bonne, ne seront jamais mis à la production. De même certains affirment qu’il ne faut pas intervenir sur la santé des pigeons et pensent que le traitement avec des produits pharmaceutiques diminue la résistance et que cet affaiblissement est transmis aux descendants.
Heureusement de nos jours, en lisant les reportages, on constate que les amateurs qui se laissent encore influencer par de tels sophismes sont peu nombreux. Cependant, soyons clair, je ne plaide pas en faveur de l’utilisation de toutes sortes de médicaments.

Télégonie.
C’est une idée encore trop répandue que de croire que le premier accouplement au printemps continuera à avoir une influence sur tous les futurs pigeonneaux qu’une femelle pourra avoir pendant le reste de l’année et cela même si à partir du deuxième tour un nouvel accouplement a lieu; il y aurait donc comme une sorte d’imprégnation des descendants. Certains affirment même que cette influence se poursuivra pendant toute la vie de la femelle. Le cas contraire existe également, lorsqu’un mâle a fécondé une femelle de moindre valeur; cette “souillure” influencerait de manière négative les autres accouplements de ce mâle.
Les opinions ci-dessus pouvaient se concevoir à une époque où les véritables mécanismes de fécondation et de transplantation étaient totalement inconnus. Actuellement, de telles sornettes ne sont plus admissibles.

Quelques exemples.
Je voudrais terminer en donnant quelques exemples de pur Lamarckisme restés encore bien ancrés dans l’esprit de certains amateurs colombophiles.
1. Souvent on lit qu’un tel est allé rechercher des pigeons de “pure race” chez un autre colombophile qui cultive ses pigeons. A la base de cela, se trouve la conviction:
a) que la production avec ces pigeons représente une certaine forme d’élevage entre oiseaux apparentés,
b) que ces pigeons se sont revitalisés simplement en séjournant dans “un autre milieu”. Cet avis est tout à fait erroné.
Le contexte “pure race” n’est pas modifié par le “milieu” ou un séjour chez un autre colombophile. Par contre, chez un autre colombophile, il ne restera souvent plus grand chose de cette race pure après quelques années.
Il risque au contraire d’y avoir un tel mélange de sang que bien souvent il ne subsistera plus grandes caractéristiques de la souche d’origine. Il ne reste plus qu’une parenté à la tantième boutonnière! C’est bien compris: je ne condamne pas le procédé. C’est l’explication d’un éventuel succès qui est erronée.
2. Il y a quelques années, j’ai eu l’occasion de lire dans une revue de petit élevage un exemple encore plus déconcertant.
L’auteur se demandait comment le “Boulant Gantois” était parvenu à développer un jabot aussi important. Cette distinction, selon une des hypothèses de l’auteur, était une conséquence de la prise excédentaire d’air et d’eau. Ainsi l’augmentation du volume du jabot serait devenue de plus en plus importante et aurait été finalement transmise génétiquement de génération en génération.



Conclusion générale.
Je pense qu’il n’est pas possible de mieux résumer et décrire les choses que ne l’ont fait W.T. Keeton et J.L. Gould (in Biological Sciences, 1986, p. 847).
La génétique a clairement démontré que le développement de la force physique par l’entraînement poussé, le développement des capacités intellectuelles par l’alimentation, l’entretien de la santé par la diététique ou le traitement médical des maladies n’étaient pas capables de modifier les gènes. Les cellules génitales conserveront la même information héréditaire qu’elles transmettront, qu’il y ait ou non entraînement physique ou mental et/ou soins médicaux.
C’est sur ce plan qu’une grande partie des colombophiles commettent des fautes, comme en témoignent les quelques erreurs citées plus haut en exemple.

Prof. Dr. G. Van Grembergen


Notices:

  1. Certains colombophiles sont pour la manière expéditive avec les pigeons présentant le moindre symptôme et évitent de les mettre à la production. Pour certains, intervenir sur le plan de la santé n’est pas à faire. C’est pourtant une erreur de ne pas soigner un pigeon malade. Ce qui ne veut pas dire qu’il faut administrer aux pigeons toutes sortes de cures lorsque ce n’est pas nécessaire.
  2. La génétique a clairement démontré que le développement de la force physique par l’entraînement poussé, le développement des capacités intellectuelles par l’alimentation, l’entretien de la santé par la diététique ou le traitement médical des maladies n’étaient pas capables de modifier les gènes.

[ Source: Article édité par Prof. Dr. G. Van Grembergen– Revue PIGEON RIT ]

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