Georges Fabry - pigeons
13 avril 2021 Par admin

Les «RACES» de pigeons

Georges Fabry Pigeons | La Mue Des Pigeons | Dialogue Sur La Colombophilie

M. Georges Fabry, le grand champion liégeois

Débutant :
Tu as prétendu, cher maître, qu’en colombophilie la plupart des «races célèbres» n’existaient que sur papier, mais qu’en fait c’était la «main» du colombophile qui «fabriquait» sa race…

Victor :
Oui, et je prétend que plus sa main était «habile», plus était «pure» la race qui en résultait. Je t’ai parlé de la race Havenith, de la race Fabry, et je compte bien te parler de beaucoup d’autres races encore. Ces races ont changé. Les Fabry de ’60 n’étaient plus les Fabry de ’40, tout comme les Havenith de ’50 n’étaient plus les Havenith des années ’30.



Débutant :
Pourtant, si je comprends bien le français, «race» veut dire ‘une série constituée par les ascendants et les descendants. Et dans le petit Larousse, on parle d’une «variété constante qui se conserve par la génération»… pour désigner une race.

Victor :
Oui, c’est ce que beaucoup de colombophiles croient, mais ils se trompent. C’est ce qui me fait songer au proverbe latin «dum eris felix multos numerabis amicos..» ce qui veut dire : tant que tu seras heureux, tu compteras beaucoup d’amis !
Rappelles-toi les exploits incroyables du colombier des frères Marissen — qui rafflaient régulièrement les deux ou trois premiers prix à l’Union d’Anvers.

Débutant :
Je n’oublierai jamais son résultat sur le fameux Cormeilles (300 km) à l’Union d’Anvers. Dans 4.600 (quatre mille six-cents) pigeons, et débutant par le premier prix, il classe ses cinq premiers désignés dans les dix premiers, quatre des cinq prix restants étant rafflés par Huyskens-Van Riel.

Victor :
Oui, à cette époque Marissen pariait souvent qu’il remporterait les trois premiers prix … et il les remportait ! C’était incroyable ! Et quand un colombophile voulait donner une valeur supplémentaire à sa race… pour la vente… il était tout indiqué qu’il ait à son colombier de la «race Marissen», de près ou de loin… Et les colombophiles gobaient ! Mais soudain le colombier Marissen et plus personne n’avait encore de la «race Marissen» ! Cela m’a fait beaucoup réfléchir.

Débutant :
Pourtant il y a bien des pigeons qui ont les caractéristiques de certaines races.

Victor :
Oui, mais pour le motif très simple que tel colombophile recherche telles caractéristiques, et tel autre colombophile qui en recherche d’autres. Il y en a qui aiment les yeux blancs, d’autres qui aiment les bleus, d’autres qui préférent des rouges etc. etc. Mais crois-tu que le pigeon remporte des prix avec une «carte de visite» à son nom… qu’en cours du vol ses concurrents se disent «laissons le passer… car c’est un. Havenith, ou un Fabry, ou un Delbar, ou un Janssen, ou un X, ou un Y…». Non, au cours d’un vol c’est l’aile qui compte, la musculature, l’endurance et les qualités individuelles du pigeon, même si les parents sont des illustres inconnus !

Débutant :
Pourtant on paye cher un nom il-lustre…

Victor :
C’est comme pour un tableau, on achète la signature, même si c’est une croute ! Il y a des peintres qui l’ont fort bien compris, et ils mettent leur nom en gros sous leur tableau… ainsi on regarde d’abord le nom.



Débutant :
Tout cela me décourage, cher maître, car moi aussi j’ai des grands noms à mon colombier, et j’avoue que ce ne sont pas mes meilleurs.

Victor :
Cela ne doit pas te décourager, bien au contraire, car c’est toi qui dois juger les qualités d’un pigeon, sans te laisser impressionner par sa «grande» origine. Un pigeon il faut le juger objectivement, et ce n’est pas parce qu’un pigeon est bleu ou écaille ou rouge, ou qu’il a des yeux blancs — soi disant une caractéristiques de certaine race qu’il est meilleur qu’un autre.

Débutant :
Il y a pourtant une des races célèbres dont on parle encore maintenant, des races d’il y a plus de 50 ans, par exemple la race Wegge, de Lierre.

Victor :
Oh oui, cela me fait penser à ce que Wegge répondit quand on lui demanda d’où pro-venait sa race… Et il sortit de sa poche de son gilet une pièce en or : «voilà ma race — j’ai acheté les meilleurs pigeons que je pouvais trou-ver…» Mais Wegge avait la main… et il avait le panier qui était le juge suprême en la matière. Il y a des colombophiles assez naïfs pour croire à des races «pures», qui font de la consanguinité à outrance. Je voudrais bien qu’on m’en nom-me un seul qui ait réussi aux concours avec ce système, à condition qu’il soit sincère.

Débutant :
II n’y a donc aucune ligne de con-duite à suivre pour continuer à élever de bons pigeons, une fois qu’on en a des bons ?

Victor :
Mais oui, il y en a une : tâcher de con-server leurs qualités et d’éliminer les défauts qui viennent mordre dans ces qualités. Et de cela nous en reparlerons encore… et toujours !

[ Source: Article édité par M. Noël De Scheemaecker – Revue PIGEON RIT ] 

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