Les pigeons femelles stériles
17 avril 2022 Par admin

Les pigeons femelles stériles

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C’est une vaste notion. En effet, cela va de la stérilité “de naissance de pigeon” à la stérilité de la vieillesse, en passant par la stérilité relative (la femelle pond très peu), et la stérilité pratiqué par ponte d’oeufs anormaux (sans coquille par exemple) ou stériles (oeufs clairs) ou donnant des pipants mourant systématique-ment “à la coquille” ou dans leurs premières heures. Bref des femelles qui sont incapables de donner des jeunes. L’énumération ci-dessus laisse évidemment supposer que les causes de cette stérilité peuvent être multiples. C’est ce que nous allons voir. Certaines femelles, d’aspect parfaitement normal, ne pondent jamais. J’ai connu dans ma carrière deux d’entre elles, extraordinaires voyageuses. La première, il y a quelque 50 ans, n’a jamais pondu de sa vie, mais prenait très facilement un oeuf, puis un 2ème, 2 jours plus tard, puis si l’amateur le décidait, prenait quelques jours plus tard un jeune de 8 jours et là, devenait imbattable en demi-fond. Sur le plan physiologique, remarquons que si on laissait les oeufs éclore, cette femelle les élevait sans difficulté et connaissait une sécrétion de “pape” tout à fait normale. Alors que les hormones gonadotropes jouent un rôle primordial dans le cycle de la reproduction, et alors que sa déficience en ces hormones ne fait pas de doutes, il n’y avait donc pas de déficience en prolactine, hormone déterminant la couvaison et la montée de la “pape”. L’autre femelle, allemande, avait à son palmarès un prix dans les cinq premiers à Barcelone et un 2ème à Perpignan international. C’est dire que son propriétaire souhaitait vivement en avoir quelques jeunes. J’ai administré à cette femelle plusieurs injections d’hormones gonadotropes à quelques jours d’intervalle et ce traitement s’est révélé parfaitement efficace. Il s’agit donc d’une sorte d’infantilisme de l’appareil génital femelle, que l’intervention hormonale a fait rapidement évoluer vers la fécondité. La vieillesse génitale peut intervenir à tout âge. Dans la normale, cela intervient entre huit et quatorze ans âge extrême et très rare. Habituellement vers 10 – 11 ans. Tout comme pour la stérilité congénitale (de naissance) l’hérédité joue un rôle primordial dans l’âge de cette perte de fécondité. Ainsi la femelle que j’ai citée en premier, et qui n’a donc jamais eu de descendants, avait un frère aussi brillant voyageur qu’elle. Et dans la très nombreuse descendance de ce mâle, à une – deux – trois générations, mon ami avait toujours une, deux, trois femelles stériles de naissance. Il y avait donc à travers les générations, un caractère “stérilité” qui se promenait dans le génome de la lignée. Les problèmes soulevés par la stérilité relative sont infiniment plus complexes.



Certes certaines lignées sont peu prolifiques et les femelles peuvent ne pondre que 4 ou 5 fois dans toute l’année (hors toute intervention de l’amateur bien sûr) et là aussi l’hérédité joue un rôle. Mais il y a d’autres facteurs possibles, alimentaires d’abord. Il est bien connu que l’obésité des femelles à l’accouplement retardent grandement la ponte. Il est donc bon de rationner (en quantité) les femelles avant de les accoupler.
Pas en certains éléments indispensables par contre: un taux suffisant de protéines (légumineuses) de minéraux, de vitamines (A – D3 – E groupe B) est indispensable et leur insuffisance est aussi une cause de stérilité passagère. Infiniment plus compliquée est la stérilité d’origine microbienne ou virale. Nous avons jadis vu le problème des microbismes d’élevage, ces microbismes qui partis d’un organe (par exemple les sinus -coryza ou l’intestin) gagnent peu à peu d’autres organes dont l’ovaire et l’oviducte. Ces germes sont généralement des staphylocoques, des colibacilles, des salmonelles (paratyphose) des mycoplasmes etc. Le diagnostic dépend bien sûr du contexte. Quand la colonie est atteinte de paratyphose, la stérilité d’une partie des femelles est un aspect classique du microbisme, entre autres symptômes possibles (arthrites -diarrhée – amaigrissement – oeufs “noirs” – mortalité brutale des pipants à 10 – 12 jours etc.). Il est alors relativement facile d’établir un diagnostic. Mais dans bon nombre de cas, il est beaucoup plus complexe et la prudence veut qu’une recherche bactériologique précise le problème. Certes certains microbismes ont des symptômes précis: le staphylocoque provoque la mort du pipant “à l’écaille” (il bèche la coquille mais ne peut en sortir) ou dans les premières 48h. Le colibacille ou le mycoplasme donne beaucoup d’oeufs clairs etc. Mais il est très fréquent que deux microbes différents soient en cause. Une toute récente recherche bactériologique sur des oeufs à montré non seulement un staphylocoque mais aussi un mycoplasme. On soupçonnait fort le staphylocoque mais pas du tout le mycoplasme. Le traitement “aveugle” n’aurait donc été que partiel, donc peu ou passagèrement efficace.



Enfin, un aspect indirect du problème. Depuis longtemps, mon ami cité en tête de cet article, dont la colonie produisait chaque année quelques femelles stériles de naissance, avait remarqué que les veufs de ces femelles, malgré le passage d’oeufs et l’élevage d’un jeune, ne faisaient guère de prix. Accouplés à une femelle normale, ils avaient un rendement bien meilleur. Je l’ai remarqué également chez quelques veufs accouplés, au fil des saisons, avec une trop vieille femelle.
Certains d’entre vous ont-ils remarqué la même chose – ou pas? Question qui mérite d’être soulevée.

Dr. J.P. Stosskopf


Notices:

Tous les colombophiles expérimentés savent qu’une femelle d’aspect parfaitement normale peut ne jamais pondre un oeuf. Ce sont des cas qui arrivent en fait plus qu’on ne le pense et qui n’enlèvent rien à la valeur sportive d’une telle femelle. Il y a assez d’exemples de femelles, stériles de naissance, qui furent ou qui sont d’excellentes voyageuses.
Le problème se pose lorsqu’on a à faire à une bonne femelle encore jeune qui tout à coup ne pond plus.
Différents facteurs peuvent en être la cause et même pour un vétérinaire spécialisé il n’est pas toujours facile de trouver la cause ou les causes du problème.


[ Source: Article édité par Dr. J.P. Stosskopf – Revue PIGEON RIT ]

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