Le Veuvage Total Pigeon Voyageur
16 avril 2020 Par admin

Le veuvage total – pigeon voyageur

Le Veuvage Total Pigeon Voyageur | Leçon Pratique

La pratique colombophile allemande diffère de beaucoup par rapport à la nôtre. En Belgique, dans les provinces occidentales et centrales (les 2 Flandres, Anvers, Brabant et Hainaut), la colombophilie se pratique de manière spécialisée: vitesse, petit demi-fond, grand demi-fond, nationaux de fond et internationaux de grand fond.
En Allemagne, il en va tout autre: la pratique colombophile tourne autour de la notion de programme de vol. Chaque entente ou groupement organise chaque semaine un seul concours entre 250 et 750 km du début mai à la .fin juillet où prennent part tous les amateurs de la région.
Et si d’aventure, on ne participe pas à une des 12, 13 ou 14 épreuves successives réservées aux vieux et yearlings confondus dans la même catégorie, l’on perd pratiquement toutes ses chances de figurer au palmarès des championnats qui constituent le seul attrait en Allemagne.
Pour découvrir le champion d’une entente, il faut simplement additionner le nombre de prix des 5 meilleurs pigeons de chaque amateur. Celui qui a remporté le plus de prix est sacré champion. L’accent est donc mis sur l’élevage et la sélection de pigeons réguliers et très résistants, alors que chez nous la préférence va au pointeur, même quand ce dernier se permet quelques” brouettes”. Pour augmenter leurs chances de figurer dans le peloton de tête, la plupart des amateurs allemands enlogent un maximum de pigeons à chaque concours.
Et le système qui se prête le mieux pour inscrire de grandes étapes, c’est le veuvage total.
Pratiqué par un amateur sur quatre, ce type de veuvage permet d’enloger mâles et femelles au même concours et par conséquent de multiplier par deux l’équipe de vol. Ainsi chaque’ amateur peut jouer tous les samedis beaucoup de pigeons en possédant toutefois une colonie encore· assez réduite. De plus l’absence de catégorie et de programme spécifiques pour” les yearlings permettent généralement l’existence de gros contingents.
Les coûts de transport en sont d’autant plus réduits, ce qui rend la colombophilie allemande fort attractive et démocratique. Enfin, les concours pour pigeonneaux commencent seulement au début août (5 à 6 étapes jusqu’à 400 km en général), après la fin de la saison des vieux.
Les 450 colombophiles du Kreisverband où Dirk Zoland joue, paient par année 150 DM (3.000 FB) de frais de transport.
Pour ces 3.000 FB ils peuvent enloger tant de pigeons qu’ils veulent sur les 12 concours à vieux et yearlings et les 5 concours à jeunes. Les autres frais comme par exemple les frais de classification, bagues en caoutchouc etc. s’élèvent à ‘ 0,40 DM (8 FB) par pigeon.

Succès avec les Fabry et les Desmet-Matthys.
Dirk Zoland vit en compagnie de toute sa famille a Minden, petite ville provinciale située entre Bielefeld et Hanovre. Originaire de Elsfleth près de Brème, Dirk était d’abord un éleveur de pigeons de cour.
Mais très rapidement, alors qu’il était encore adolescent, il fût fasciné par les pigeons voyageurs.
Les débuts ne furent pas à proprement parler encourageants. A la suite de quoi, il se mit en quête de meilleurs sujets. C’est ainsi qu’il fit connaissance d’un certain Peter Müller qui obtenait de bons . classements avec des Fabry, lignée fort répandue en Allemagne.
Müller lui fut également de bon conseil: Les premiers résultats satisfaisants arrivèrent enfin. En 1971, fraîchement marié, Dirk’ déménageait pour s’installer à Minden. La colombophilie était . mise entre parenthèses mais pour 3-4 ans seulement. Un second départ eut lieu. Et la route du succès emprunta celle qui menait· en Belgique à liège où il fit connaissance avec Fabry et à Nokere où il se procura des pigeons en 1975.
Deux descendants du Wringer formèrent alors la base de la colonie et lui garantirent le succès jusqu’en 1985. Ce fut ensuite l’époque où Dirk décida de prendre moins à cœur la colombophilie.
Il se sépara d’une grande partie de ses sujets. Son fils Kai-Uwe s’intéressa petit à petit à la colombophilie et redonna progressivement à son père le goût de la pratique colombophile. Bien qu’ils formèrent un tandem à cette époque, Kai-Uwe (le fils) possédait son propre colombier de pigeonneaux. Ce dernier avait vite appris les ficelles du métier car il battit plus d’une fois son père, ayant son constateur rempli alors que Dirk attendait toujours son premier.
Une vingtaine de jeunes de chez Norman furent également introduits à Minden. Jusqu’en 1989, les vieux ne furent pratiquement pas joués. Ce n’est qu’en 1990 que ces derniers furent inscrits aux concours et remportèrent de beaux résultats quoiqu’encore épargnés en vue de la saison 1991.

 

Qu’est-ce que le veuvage total?
L’inconvénient lié à la pratique systématique du veuvage est que l’on connaît fort peu la valeur des femelles conservées. A fortiori à une époque c’était le “tout veuvage” et où les pigeonnais n’étaient même pas sélectionnées. La variante allemande du veuvage fait que les femelles sont jouées aussi bien que les mâles. Non tant qu’il soit question de sélectionner d’abord les femelles en vue de découvrir les meilleurs productrices, mais qu’il importe beaucoup à nos voisins d’outre-Rhin de jouer de grandes équipes tout en conservant des colonies relativement réduites. On double de la sorte ses chances de figurer au palmarès final de la saison. Jouer aussi bien les mâles que les femelles au veuvage’, c’est le veuvage pratiqué à la manière allemande. C’est cela le veuvage total.
Pour pouvoir appliquer correctement ce système, l’amateur doit disposer de deux colombiers contigus: le premier d’entre eux est équipé de casiers, c’est le colombier principal.
Celui-ci est identique en tous points à un colombier de veuvage belge: là résident les mâles : L’autre colombier, jouxtant le premier, est celui où résident les femelles. Ce colombier ‘ne, possède pas de casiers mais est simplement équipés de ‘ planchettes. Il peut encore exister un couloir entre les deux colombiers, mais cela n’est pas nécessaire.
Avant la mise en route pour les concours, les sujets peuvent soit couver, soit élever un couple de jeunes, selon le désir de l’amateur.
En ce qui concerne les volées quotidiennes, Dirk Zoland a adopté la manière suivante de faire.
En premier lieu, ce sont les femelles qui prennent part à leur 1 volée quotidienne. Il est intéressant de relever que la volée des “dames” dure nettement plus, longtemps que celle des “messieurs”. Parfois jusqu’à , deux heures de vol quand la forme est excellente. Il faut alors vraiment s’époumoner pour les faire rentrer. Entretemps, les mâles ont été placés dans le second colombier, celui équipé de simples perchoirs ou planchettes. Lorsque les femelles rentrent de la volée, elles volent au colombier principal,. celui équipé des casiers. Vient alors le tour de donner la volée aux mâles, Ceux-ci sont libérés du colombier secondaire tandis que les femelles y retournent.
Lorsqu’il faudra faire rentrer les mâles, ceux-ci rentreront donc dans leur colombier, celui équipé des casiers. Les femelles, quant à elles, seront retournées à leur colombier, celui aux perchoirs.
Lors d’un enlogement, Dirk Zoland laisse les femelles en présence des mâles pour une période de 10 à 30 minutes, dans le colombier principal. Après une dizaine de minutes ensemble, Dirk commence à prendre les couples pour les enloger dans les paniers.
Comme son équipe de vol se compose de 25 couples, cela lui prend donc un bon quart d’heure pour mettre tous les sujets en panier. Habitude du colombophile, il commence par les couples de moindre qualité pour terminer par les meilleurs Selon lui, le fait que le mâle pique sa femelle ou non importe peu.
D’ailleurs ils le font rarement probablement parce que les casiers sont à moitié obscurcis par une cloison. Lors des retours, quand le concours a été facile, ‘les pigeons ne se perdent pas de vue de telle manière que l’on puisse éviter les accouplements entre femelles.
Toutefois, Dirk Zoland possède mâles et femelles peuvent rester ensemble pendant deux heures.
Lorsque les concours sont plus durs, ils peuvent alors rester jusqu’au soir. Il est important que encore un certain nombre de sujets, mâles et femelles, qui peuvent servir de partenaire en cas qu’un des deux conjoints ne rentre pas à temps. C’est ainsi que les mâles reçoivent une autre femelle après 10 minutes et les femelles un autre mâle après la demi-heure.
Et comme les casiers sont volontairement obscurcis, il n’est guère fréquent que le pigeon s’en rende compte. Après la saison sportive, les pigeons élèvent un couple de jeunes et recouvent encore une fois. Après ‘cela, ils resteront ensemble jusqu’à la fin décembre, les casiers ayant été fermés à moitié pour éviter les pontes et couvages intempestifs.

Une attention toute particulière pour les femelles.
Le jeu des mâles est quasiment en tous points comparable à notre veuvage classique belge. Par contre, il faut attacher une attention toute particulière aux, femelles jouées au veuvage total. Il est capital que les femelles ne pondent pas. C’est ainsi qu’en Allemagne un grand nombre d’amateurs ont équipé leur colombier de femelles, d’un treillis élastique de telle sorte que les femelles ne puissent pas venir se poser à terre et par conséquent s’accoupler entre-elles.
Pour Dirk Zoland, ce système ne constitue pas l’idéal car il est difficile d’entretenir correctement le colombier.
Dirk préfère conserver un plancher normal et trouver une, autre parade au problème.
La jalousie entre ces dames constitue “élément majeur qui permet d’éviter les accouplements et les pontes.
L’art de nourrir, la volée quotidienne et la sélection des: femelles jouent également un rôle… Il faut envisager tous les aspects du problème avec beaucoup de professionnalisme.
La jalousie constitue le premier chaînon.
Voici comment notre colombophile procède… Lorsqu’il rappelle les femelles au colombier principal après la volée, il les nourrit au bac commun, mais à concurrence d’un tiers à une moitié de la ration. Il se présente alors devant les casiers, chaque fois devant un autre casier. Il se fait qu’ainsi les femelles se trompent encore volontiers de casier. Commence alors la bagarre. Dirk les laisse faire tout en évitant qu’elles ne se blessent. fi est clair que des femelles qui se sont battues ne s’accouplent pas volontiers ensemble.
Et pour entretenir cette jalousie entre elles, on peut utiliser le truc d’un petit trou au ras du plancher. Par ce trou les femelles peuvent voir leurs mâles, qui restent dans leur casier.
Comme le trou est petit et que toutes les femelles veulent s’y précipiter, elles se trouvent obligées de se battre. D’où nouvelle pointe de jalousie.
L’alimentation joue également un rôle prépondérant. Il faut en effet savoir que les femelles se satisfont d’une quantité moindre de nourriture. le dimanche, lors du retour des pigeons, les femelles reçoivent de l’orge à volonté quoiqu’elles n’en mangent guère.
Dirk se pose ensuite les questions de savoir comment a été le concours précédent et comment on prévoit le suivant: facile ou dur.
Si les concours ont été faciles, elles sont encore nourries avec de l’orge le lundi matin et ne repassent au dépuratif que le lundi soir. A partir du lundi en cas de concours difficile et à partir du mardi par temps facile, elles reçoivent d’abord de manière modérée un mélange léger et pauvre en graisses. A partir des étapes supérieures à 350 km, Dirk ajoute à ce mélange de base, dès le mercredi, du maïs et des cacahuètes pour que les pigeons présentent un poids idéal de compétition au moment de l’en logement. Evidemment, cela varie d’un sujet à l’autre.
Enfin, l’entraînement quotidien et la sélection des sujets représentent encore deux points importants.
Elles doivent voler deux fois par jour et prendre part à un concours toutes les semaines. Autrement, elles chercheront quand même à s’accoupler entre-elles. la sélection de femelles qui n’ont pas tendance à s’accoupler entre elles fort vite reste également un des objectifs pour parvenir à pratiquer efficacement le veuvage absolu. Seule l’observation permet de déterminer les femelles qu’il faut conserver de celles qu’il faut écarter.
Notons encore que les pigeonnelles qui sont rapidement mûres d’un point de vue de la reproduction ne se prêtent guère au système.

 

L’art d’accoupler.
Dirk Zoland attache beaucoup d’importance à la formation de sa colonie. lorsqu’il se procure des sujets, il donne immanquablement la préférence aux lignées qui ont engendré déjà par le passé différents pigeons de classe que ce soit des as-pigeons ou des vainqueurs nationaux avec palmarès.
Ces lignées sont pourtant fort rares car les vrais bons pigeons sont en règle générale apparentés à ces quelques mêmes bonnes lignées.
Dans un second temps, Dirk Zoland essaye toujours de former le couple idéal bien qu’il ne sache pas précisément sur quoi il doit se baser pour faire un bon accouplement. Toutefois, il accorde autant d’attention au pedigree qu’aux qualités physiques des pigeons. Quoiqu’il en soit, l’avantage du veuvage total permet de former des couples de production avec des pigeons qui, aussi bien mâles que femelles, ont pris part aux concours.
Encore faut-il avoir un brin de chance quand on forme un couple.
A telle enseigne, Dirk possédait une femelle avec un avant-bras court pour laquelle il ne possédait pas le mâle idéal. Il l’accoupla avec le seul reproducteur qui restait libre et il obtint un couple extra.

Conclusion.
Bien que la Belgique et l’Allemagne Unifiée soient deux pays voisins, les pratiques colombophiles y diffèrent grandement. Nous bénéficions du luxe de pouvoir choisir hebdomadairement nos concours selon nos désirs, alors que nos voisins ne peuvent que suivre le programme établi avec un seul concours par semaine, de 250 a 750 km en moyenne. .
Chaque approche sportive, belge ou allemande, possède ses incontestables avantages et ses irréfutables inconvénients.
Un des aspects positifs de la pratique germanique est le veuvage total qui permet de jouer aussi bien les mâles que les femelles.
Ce système, très intéressant et fort passionnant, est riche en enseignements: il permet non seulement de sélectionner efficacement les femelles mais également de découvrir parmi ces dernières les futures reproductrices de la colonie.

[ Source: Article édité par M. P. PHILIPPENS – Revue PIGEON RIT ]

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