Le Pigeon Voyageur En Panier
19 avril 2020 Par admin

Le pigeon voyageur en Panier

Le Pigeon Voyageur En Panier | Le Coin De La Science

Le Pigeon Voyageur En Panier

La bonne manière pour arrêter un camion pendant quelques heures, c’est de lever au moins partiellement la bâche et de mettre le camion en travers du vent.

Je pense qu’en ce début d’une nouvelle saison sportive, il n’est pas inutile de faire le point sur nos connaissances en matière de transport de pigeons.
Les instances européennes se sont penchées il y a quelque temps sur les conditions de transport des animaux de boucherie.
Par delà l’aspect moral du traitement convenable de ces animaux vers leur nouvelle destination ou, surtout vers l’abattoir, il y a l’aspect physiologique: des animaux transportés dans des conditions déplorables (chaleur – aération soif – faim etc.) ne fournissent pas la même qualité de viande que les animaux morts dans de «bonnes conditions».
J’ai pu le vérifier régulièrement au cours de mes 18 ans d’inspecteur des viandes.
Bien que nos pigeons n’aient pas la même destination, il n’en est pas moins vrai que les conditions de transport ont une influence physiologique et que toute erreur ou négligence a des répercussions sur les prestations sportives.
Certes, l’évolution des moyens de transport a quelque peu modifié la donne. Mais beaucoup de colombophiles, d’associations, de groupements sont encore amenés à bricoler des véhicules de transport.
Et même lorsqu’ils disposent de moyens modernes, certains croyant bien faire ou faire mieux, commettent des erreurs graves. C’était il y a une vingtaine d’années.
Il pleuvait et je passais en voiture à Noyon vers midi. Le long d’un trottoir, attendait un camion entièrement en tôle d’aluminium, de bien 15 m de long avec tracteur, des déménagements X à Bruxelles. La porte arrière était ouverte. Ce camion était entièrement plein de paniers de pigeons, sans couloir central, sans la moindre ouverture autre que la porte arrière.
On attendait que le temps se dégage pour lâcher.
Comment respiraient les pigeons du fond?
S’il y avait quelques morts, cela ne se saurait guère. Tous ceux qui sont montés dans un camion plein de pigeons (souvent 4 ou 5.000) ont pu constater que la température y atteignait très vite 30 à 35 degrés, même par temps frais à l’extérieur. Cela veut dire consommation accélérée d’oxygène (le zéro thermique du pigeon – température à laquelle les échanges caloriques sont minimum – est de l’ordre de 20° C), vapeur d’eau en excès donc déshydratation donc soif accrue.
Des recherches scientifiques allemandes ont montré que pour un tel camion (4 à 5.000 pigeons) les besoins de renouvellement de l’air étaient de 90 m3 à la minute! Quand on pense au camion cité plus haut, on en frémit pour les malheureux pigeons et pour l’aveuglement ou l’incompétence des dirigeants colombophiles qui avaient retenu ce véhicule pour transporter leurs pigeons, même pour une petite distance. Tant que le camion, ou le train, roule, le renouvellement de l’air est facilement entretenu par une ouverture à l’avant de petites dimensions (60 x 40 cm suffisent) ou des «oreillettes» sur les côtés.
Le drame risque de se produire à l’arrêt.
Les camions-cabines modernes disposent d’un système de ventilateurs sur accus qui assurent l’aération à l’arrêt. Très bien. Mais les camions plus anciens n’en ont pas.
Alors comment faire?
De par la législation, les chauffeurs doivent s’arrêter régulièrement pour se reposer. C’est le moment que choisit habituellement le convoyeur pour abreuver les pigeons.
Cet abreuvement en route est bien plus utile que celui avant le lâcher, les pigeons énervés par les préparatifs boivent alors fort peu, ce qui est grave par temps chaud ou à longue distance.
La bonne manière pour arrêter un camion pendant quelques heures?
Lever au moins partiellement la bâche et mettre le camion en travers du vent. C’est le seul moyen d’assurer une bonne aération.
Combien le font?
Dernière observation: il existe des bâches isothermes, c’est-à-dire qu’elles «tiennent la chaleur» dans le camion. A la suite de l’observation faite plus haut, est-il souhaitable de maintenir le plus longtemps possible 30 ou 35°C dans le camion? C’est dans le meilleur esprit que ce supplément de dépense a été fait, mais était ce de l’argent bien placé?
Beaucoup d’amateurs pensent encore qu’il faut «du temps» pour que les pigeons se reposent sur le lieu de lâcher avant d’être libérés.
Les routes et autoroutes modernes réduisent régulièrement le temps nécessaire pour gagner le lieu de lâcher. Et aussi les camions et les routes réduisent la fatigue du voyage. Alors quel est l’avantage d’être 24 h à l’avance sur le lieu de lâcher où vont se poser des problèmes de gardiennage du camion, au besoin d’alimentation en eau, de distribution supplémentaire de graines etc.?
La région parisienne a une organisation qui lui permet, avec ses camions cabines, de lâcher en tous points de France ses pigeons enlogés moins de 24 h.
Les enlogements pour les concours à la frontière espagnole se font le samedi matin avant 8 h et cela va très bien.
Nous avons eu l’occasion de jouer ensemble Montauban, les uns ayant enlogé le mercredi soir, les autres ayant enlogé le vendredi matin pour lâcher commun le samedi. Mais lâcher reporté au dimanche.
Résultat: concours fini en région parisienne à 20 h, pas un seul pigeon chez nous 15 à 120 km plus loin. Nos pigeons avaient 48 h de plus en camion, aération laissant très certainement à désirer, pigeons suralimentés.
Question?
Est-il de la responsabilité des organisateurs d’un concours de modifier l’état de corps des pigeons concurrents?
Je m’explique: le séjour prolongé au panier, par exemple du mercredi au samedi matin dans la plupart des concours de fond et grand fond rend indispensable la distribution de grains au panier.
Alors quels grains et combien?
Les circonstances du transport veulent que ne soient distribuées que de grosses graines, les petites disparaissent rapidement entre les brins de paille ou les copeaux.
La distribution de légumineuses apporte des protéines, donc du muscle, celle de céréales, surtout de l’amidon donc de la graisse (sachant que le foie se charge peu en glycogène). Les deux sortes sont utiles.
Alors combien?
Les besoins d’un pigeon au repos dans un panier (hormis quelques batailles à l’arrêt) – on dit son «métabolisme basal» – sont couverts par une ration classique (40 % légumineuses, 60 % céréales) de 15 à 20 grammes par jour. Si on en donne plus, que se passe-t-il ? Un ou deux repas excessifs (35 à 40 g par jour) n’ont évidemment pas grand inconvénient. Il n’en est pas de même lorsque ce régime se prolonge, par très longue attente pour mauvais temps par exemple, comme cela se voit de temps à autre. Dans ce cas, les pigeons font de «l’acidose» (chairs bleues) accompagnée de difficultés musculaires, pour voler en particulier. Voilà l’explication de quelques incidents de lâcher retardé comme on en a vu encore en 2002.
Tout cela parce que les organisateurs ne veulent pas voir les choses en face et qu’on dise que les pigeons n’ont pas mangé à leur faim pendant leur séjour au panier.
Quand on apprend ces incidents après coup, personne ne pense à cela en n’en tire la leçon pour la prochaine fois.
Il faudra probablement encore 20 ou 30 ans pour qu’on accepte cette vérité. C’est le délai habituel.

[ Source: Article édité par Doc. Vét. J.P. STOSSKOPF – Revue PIGEON RIT ]

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