pigeon ULENS
23 janvier 2021 Par admin

Le pigeon dans son passé – Le Baron Ulens. (4)

Le Pigeon Dans Son Pass Le Baron Ulens 4 | Anecdotes Et Souvenirs Colombophiles

Un pigeon mâle typique de couleur pâle de la race Ulens

A une époque où les Chapuis, Dedoyard et autres De Trooz ou Voos de la province de Liège avaient acquis une réputation exceptionnelle grâce à leurs messagers liégeois-verviétois dans les années 1850 à 1870, le nom d’un amateur anversois passa à la postérité: le Baron Ulens.
Comme pour tout ce qui touche aux débuts du sport colombophile, légendes et faits historiques finissent par se confondre dans la mémoire populaire.
L’époque des glorieux débuts de la colombophilie belge est celle également des grands points d’interrogation. Constituer une colonie victorieuse, avoir choisi d’anciennes races de pigeons, les avoir croisées, les avoir sélectionnées, relevaient de la raison d’Etat. Nul mot n’était soufflé et rares étaient les confidences faites, même autour des bonnes pintes ou de verres de “Pèket” (genièvre liégeois). Rien n’était également consigné puisque la plupart des grands champions de l’époque étaient des hommes simples dont le premier souci était loin de tenir des notes… quand ils savaient écrire. Enfin, pour les rares champions de niveau universitaire de l’époque, il faut déplorer la perte et la disparition d’un grand nombre de documents au fil des décennies: descendance non colombophile, incendies, guerres, etc… Bref, l’historien doit se contenter d’un nombre très réduit de sources pour essayer de retracer l’histoire de notre sport. La vie et légende du Baron Ulens n’échappe pas à cette règle… Quand on parle de la race Ulens, lignée primitive issue du pigeon anversois, on ne peut qu’y associer tout aussi intimement le soigneur, la cheville ouvrière, l’homme à tout faire qu’était André Bernaerts. Le Baron Ulens était avant tout un homme passionné par le jeu, mais très peu colombophile dans le sens moderne du terme. Pour assouvir sa passion, il avait fait appel à un Hollandais du nom de Bernaerts. On attribue d’ailleurs à ce dernier la réelle paternité de la “race” Ulens. Cocher et domestique au service du Baron Ulens, il avait en plus la charge de la colonie. Mais comment diable le Baron Ulens et son soigneur Bernaerts avaient-ils constitué leur colonie? Un témoignage émanant de Bernaerts lui-même, après la mort du Baron Ulens, fait état que la base de la colonie venait d’un pigeon d’un certain monsieur Lens d’Anvers, issu d’un trois-quart sang de haut-volant. Toutefois la présence de plumes aux pattes et d’un oeil blanc (caractéristiques étrangères aux haut-volants belges) sembleraient indiquer une autre ascendance. Un des amis du Baron Ulens, monsieur P. Voot, a par contre toujours défendu l’opinion que la”race” Ulens provenait d’une triple combinaison de messager persan, de culbutant et de pigeon de ferme anversois appelé “smijter”. Il semble également établi qu’occasionnellement des femelles étaient introduites d’horizons divers pour améliorer cette “race” mais la pratique consanguine était de rigueur. Jamais ils ne s’en départirent jusqu’à la dispersion quasi-totale (4 sujets retenus) de la colonie en 1869. Bien des pigeons furent distribués aux colombophiles de Drogenbos avec l’aide du curé du village, mais les quelques rares privilégiés, étrangers à la région, durent consentir à de gros investissements pour se procurer des sujets.



La fourmi n’est guère prêteuse. Le Hollandais Bernaerts encore moins…
La légende veut que le champion bruxellois de l’époque, Grooters se procurait chaque année une tournée de jeunes chez le Baron Ulens au prix de 5 francs or pièce! S’il est toutefois établi que ce dernier posséda des Ulens. ceux-ci provenaient d’abord Delderenne (en 1875) et de Vekemans, directeur du Zoo d’Anvers.
Accouplés régulièrement le 15 janvier, les 16 couples d’éleveurs Ulens produisaient des jeunes qui restaient maladifs et dont personne ne voulait. La consanguinité très poussée pendant de nombreuses années. le coryza chronique et la paratyphose occasionnèrent de grands ravages dans cette colonie exceptionnelle. Mais une fois que les survivants avaient passé le cap de la première mue, ils se changeaient en sujets de qualité qui forçaient l’admiration, Malgré tout, les succès de la colonie Ulens furent et restent transcendants.
Telle fois, il enleva les douze premiers prix. Telle autre fois paria pouvoir remporter plus de prix à lui tout seul que tous les amateurs de Borgerhout ou de Berchem réunis, et il y parvient un jour, Bernaerts arriva au local colombophile “Ortelius”. On lui demanda combien de pigeons il allait inscrire au concours. l répondit de choisir une couleur entre les rouges, les pâles ou les écaillés.
Les amateurs choisirent les rouges. Les huit furent ainsi inscrits… et remportèrent les huit premiers! Le lendemain, la colonie Ulens était exclue du club.
Voilà une petite histoire qui peut expliquer pourquoi les rouges ou pâles Ulens eurent toujours plus la cote que les bleus ou les écaillés.
Les pigeons de la colonie Ulens possédaient une charpente allongée avec des muscles volumineux mais légers. La poitrine est large et relativement ouverte, mais parfois l’on peut constater une diminution du volume musculaire sans nuire toutefois aux performances du sujet. Le port est majestueux: le sujet semble assis sur sa queue. Le cou est large et épais. Le bec est large, fort à la base et connaît un allongement progressif quand on travaille les sujets sur eux-mêmes.
La tête est ronde, forte et parfois busquée. L’oeil le plus recherché et apparaissant surtout chez les pâles argentés, les rouges mailletés, et dans une moindre mesure les bleus clairs et les écaillés clairs est composé d’un iris rose et blanc bleuté. Une fois que la teinte du plumage varie avec les pâles ordinaires ou violacés, les rouges et les écaillés classiques, la teinte de l’iris tourne à l’orange uni, plus rarement au marron (caractère récessif de la lignée). La colonie Ulens fut vendue quasi-totalement (moins quatre sujets) en 1869 à monsieur Wuydts bien que monsieur Pittevil se soit porté au rang des acquéreurs. Malheureusement, monsieur Wuydts dut se défaire assez rapidement de ses nouveaux sujets. Monsieur Pittevil eut enfin l’occasion d’en acheter une partie, l’autre partie
devenant la propriété de monsieur Debruyn, ancien homme de confiance du Baron Ulens. Par après, monsieur Debruyn céda ses pigeons à monsieur Vekemans, directeur du jardin zoologique d’Anvers. En 1872, le Baron Ulens se défit de ses quatre derniers sujets et les céda à monsieur Salsmans. Ce dernier devint rapidement un des forts joueurs de la région anversoise.
A son tour, il arrêta la pratique colombophile à son compte en 1883, devenant soigneur de la colonie Vekemans après lui avoir vendu ses sujets. Peu de temps après, eut lieu la vente totale de Vekemans et cette branche de la “race” Ulens disparut…

[ Source: Article édité par Revue PIGEON RIT ] 

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