Colombophiles et joueurs de pigeons
6 octobre 2021 Par admin

Colombophiles et joueurs de pigeons

Colombophiles Et Joueurs De Pigeons | Leçon Pratique

Ce ne sont pas seulement les pigeons et le colombier qui conditionnent le succès, mais également le colombophile même. Pour les uns la colombophilie est un hobby, une distraction, pour d’autres c’est du sérieux, du grand sport, et parfois même un demi gagne-pain. Quand on veut enrichir sa colonie en se procurant du sang nouveau, il ne faut pas oublier que quand on achète des pigeons d’un champion on n’achète pas pour autant le colombophile même…

Pour les uns la colombophilie est un hobby, un passe-temps, et pour d’autres c’est du sérieux, du sport, un gagne-pain.
Je comprends aussi bien les uns que les autres. Les premiers nommés, néanmoins, forment la majorité. Ce sont des amateurs de pigeons et non des esclaves de leurs pigeons. Leur ambition et leur intérêt ne sont pas totalement accaparés par leurs pigeons. Ils aiment faire une excursion en famille, assister à un match de football, travailler dans leur potager ou se distraire d’une autre façon. Les pigeons ne les accaparent pas totalement. Souvent, leur colombier n’est nettoyé qu’à moitié, les abreuvoirs ne sont pas récurés à fond tous les jours: ce sont des gens qui aiment les pigeons mais ce ne sont pas des joueurs de pigeons. On ne les verra pas accroupis dans leur colombier en observant longuement leurs pigeons.
On ne les verra pas, une fois le constateur remis au local, se hâter de rentrer chez eux pour y soigner un retardataire ou pour contrôler si les pigeons qui ont voyagé récupèrent normalement. Ce ne sont pas des chercheurs, qui lisent des bouquins et des revues afin d’y découvrir l’un ou l’autre petit détail qui les mettrait en avance sur leur concurrents. D’habitude ils arrivent même un peu en retard.



Au début de l’année un colombophile, dont l’élevage d’hiver avait complètement échoué, me disait: “avant les accouplements j’ai eu l’intention de consulter un vétérinaire, mais…” Ses intentions étaient bonnes, mais elles ne furent pas concrétisées. Quand, au cours du mois d’août, bon nombre de colonies de pigeonneaux seront infectées par les poquettes on entendra également dire “J’ai eu l’intention de vacciner mes pigeonneaux, mais… l’année prochaine on ne m’aura plus, je vaccinerai à temps”. Cependant, l’année prochaine, on n’y pensera plus ou on ne se donnera pas la peine de commander le vaccin à temps et de vacciner en temps voulu. Et on aura la même farce. Avec celui qui a vu échouer son élevage d’hiver il en sera probablement de même. Après la mue, ses pigeons, parés d’un nouveau plumage, donneront, à vue, bonne impression et il ne songera plus à un contrôle médical.
Un autre colombophile laissa, en début de saison, examiner les excréments de ses veufs. Le vétérinaire constata une légère infection de vers capillaires et une infection modérée de coccidiose. A vue, on ne remarquait rien d’anormal aux pigeons. Ils s’entraînaient bien et les excréments étaient normaux. De ce fait, et aussi du fait qu’on était en période des premiers concours, le colombophile décida de ne pas appliquer une cure.
Entretemps la saison sportive toucha à sa fin. Jusqu’à présent le colombophile en question n’est toujours pas retourné chez le vétérinaire et, bien entendu, n’a toujours pas appliqué une cure. Ses résultats ont été en dessous de la toute petite moyenne, mais, néanmoins, il est content. Il y a quelques jours il me disait que ses pigeons d’un an n’avaient pas fait beaucoup de prix mais qu’ils se suivaient d’assez près lors des retours et il conclut: “Cela me donne de l’espoir pour l’année prochaine.” Quand je lui demandai s’il avait encore songé à la coccidiose, il me répondit:”Oui, il y a longtemps déjà que j’aurais dû aller trouver le vétérinaire, mais…”
Et de tels exemples, je pourrais vous en citer au moins une centaine et venant de colombophiles qui pratiquent la colombophilie uniquement comme hobby. Ce ne sont pas de vrais joueurs désirant obtenir le maximum. Ils sont heureux quand, parfois, ils font le moindre petit prix, et ils jubilent quand ils font un prix de tête. Et ce sont eux pourtant, qui forment la majorité. Ce sont des gens qui n’exigent pas le maximum de leurs pigeons et non plus d’eux-mêmes quand il s’agit de les soigner. Les pigeons, pour eux, c’est une distraction. J’ai la conviction que ce sont ceux-là qui s’amusent le plus, qui retirent le maximum de joies de leurs pigeons et qui sont bien plus heureux que ceux qui veulent atteindre les plus hauts échelons dans la hiérarchie colombophile et qui sont, tout compte fait, les esclaves de leurs pigeons. Atteindre les plus hauts sommets en colombophilie coûte beaucoup de transpiration et des sacrifices quotidiens. Oui, on ne doit pas envier les champions qui vivent réellement pour leurs pigeons. En somme, ils méritent de réussir. Car ce ne sont pas uniquement les pigeons et le colombier qui forgent le succès, mais en premier lieu le colombophile même. Voilà pourquoi, chers lecteurs, je vous conseille de ne pas dépenser trop d’argent en fin d’année pour acheter des pigeons. Même si vous aviez l’occasion d’en acheter des bons, ce dont je doute fort, alors encore devriez-vous avoir les mêmes capacités de les guider et de les soigner que le vendeur pour obtenir, vous aussi, de bons résultats. Si vous voulez introduire un autre sang dans votre colonie, alors tâchez de l’obtenir chez un ami et même sur le marché, mais ne gaspillez pas votre bel argent à des achats inconsidérés. N’oubliez pas qu’il vous est impossible d’acheter le colombophile en même temps.



Ailes engoudies;
Le vendredi 11 juillet on enlogeait à l’Union d’Anvers pour Etampes (± 360 km). Vu le mauvais temps les pigeons ne furent lâchés que le mercredi 16 juillet. Par vent favorable, le concours connut un déroulement normal, même après cinq nuits de panier. Une preuve que les pigeons furent bien soignés. Le lendemain, néanmoins, certains colombophiles remarque rarement qu’un ou plusieurs de leurs pigeonneaux volaient difficilement ou même pas du tout. Et il ne s’agissait pas en particulier de retardataires, non, surtout les gagnants et les pigeons venus en tête montrèrent cette anomalie. Dans mon propre colombier je comptai cinq pigeonneaux qui, le lendemain, ne pouvaient pas participer à la volée matinale. Mon 1er marqué et le 2me, qui s’étaient bien classés, ne purent même pas s’élever à 30 centimètres du plancher.
En 1975 le même phénomène s’est produit après que les pigeons furent lâchés avec un retard de quatre jours. Cette fois, ce n’était que mon premier marqué qui, le lendemain, ne parvint pas à s’élever du sol. Après quelques jours le mal avait disparu, le pigeon volait normalement, mais par après il ne se classa plus une seule fois dans les prix. A la fin de la saison je l’ai éliminé. J’aurais mieux fait de le garder, ainsi j’aurais pu me rendre compte de ce qu’il aurait encore été capable de faire comme pigeon d’un an. William Geerts, le grand champion de Schilde, croit qu’ils sont perdus pour la compétition. Après le concours de 1975, avec lâcher retardé, il avait également quelques pigeonneaux avec les ailes engourdies. D’après William, ils ne se sont plus jamais bien classés par après, non-plus comme pigeon d’un an. Personnellement, je n’ose pas me prononcer. J’espère que mes pigeonneaux, dans l’avenir, se comporteront normalement, mais j’en doute fortement. Une conversation téléphonique avec deux vétérinaires spécialisés ne m’a pas instruit, II leur était impossible de faire un diagnostic exact. D’après eux ce sont les muscles qui furent forcés par un effort trop brusque après un long séjour dans les paniers de voyage. Les pigeonneaux qui, auparavant, s’étaient comportés le mieux, sont ceux qui sont le plus atteints. Curieux. Cette anomalie se produit très rarement chez les vieux pigeons. Ces pigeons se remettent, mais très lentement, et, souvent, par après, le mal revient. Comme médicament il n’y a que le repos, la chaleur, et quelques vitamines en extra. D’après les hommes de la science, il n’y a rien d’autre à faire.
En ce moment, quatre jours après leur retour, mon 2e et mon 3e marqué papillonnent autour du colombier. Ce sont deux bons pigeonneaux. Le 2e marqué n’a manqué qu’une fois sur 9 enlogements et le 3e marqué n’a jamais raté son prix. Normalement, ils devraient bien se comporter l’année prochaine comme pigeon d’un an. De toute façon je les garde. S’ils se remettent assez vite je les essayerai peut-être encore cette saison, mais ce qui m’intéresse le plus c’est de savoir ce qu’ils feront l’année prochaine. Je vous tiendrai au courant.

[ Source: Article édité par M. André Roodhooft – Revue PIGEON RIT ]

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