A Propos Du Champ Pigeon Voyageur
19 avril 2020 Par admin

A propos du champ – pigeon voyageur

A Propos Du Champ Pigeon Voyageur | Le Coin De La Science


Il est dans la tradition colombophile de considérer comme normal que les pigeons – en particulier pendant l’élevage – aillent “au champ” .
Qu’y vont-ils faire?
Dans mon jeune temps, on les voyait avec loisir investir les pieds de meule, après les battage du grain.
Toutes sortes de petites graines de coquelicots, bleuets, armoises, vescillons se retrouvaient au milieu des balles et des menues pailles.
La ration, souvent alors peu diversifiée (froment, orge, un maïs souvent douteux parce que venant du Sud de la France ou de beaucoup plus loin, récolté dans des conditions très variables, des pois anglais et des féveroles) s’en trouvait ‘laméliorée, tout au moins dans l’esprit de l’amateur.
Les épandages d’engrais étaient concentrés sur quelques jours, et les traitements chimiques pratiquement inconnus. Les temps ont bien changé. Au colombier, mélanges sophistiqués contenant couramment dix sortes de graines différentes en quantités telles que la ration est équilibrée en protéines, graisses, cellulose. Graines de qualité excellente, en très bon état de conservation. Sur le plan minéraux et vitamines, grit, pierres à picorer, complexes vitaminés avec oligo-éléments. Alors tout est parfait au colombier.
Que vont-ils faire au champ?

 

Bien sûr, si l’amateur tient trop ses pigeons “sur le bec”, ceux-ci vont essayer d’y trouver un supplément de ration.
Donc une ration raisonnable en quantité est une première condition.
Ensuite viennent les besoins “instantanés”. Tout le monde a constaté que dès la naissance des pigeonneaux, leurs parents se mettaient à consommer des minéraux en abondance. Grit, pierre à picorer, vitamineral sont attaqués au point que les fientes s’en ressentent: elles deviennent rouges si le grit contient de la brique pilée, elles deviennent très liquides – y compris chez les pigeonneaux – à cause du sel ajouté à certains composés minéraux calciques qui devient alors en quantité excessive, d’où la soif, d’où la consommation excessive d’eau d’où la diarrhée. En fait, les pigeonneaux inondent la case mais ne maigrissent pas. On se contente alors d’enlever le composé minéral salé pendant quelques jours, et tout rentre dans l’ordre. Mais il y a aussi les colonies où les éleveurs ne disposent pas de ces minéraux. Ils vont alors les chercher …. au champ. Malheureusement au champ il n’y a du sel que sous forme d’engrais (les engrais potassiques contiennent 50% de sel). Et 50 % de potasse, plus nitrate, plus phosphate (engrais complet), c’est toxique. L’intestin, le foie, les reins sont les organes victimes de cette intoxication, marquée par la diarrhée, quelquefois les vomissements, et surtout les chairs bleues, marque d’une hépatonéphrite. Mais ce n’est pas tout. A côté des besoins minéraux des éleveurs, il y a des besoins en acides aminés, vitaminiques, oligo-éléments. C’est beaucoup plus subtil et force nous est d’admettre que faire la différence entre ce qui est suffisant et ce qui manque est particulièrement difficile.
Si, de nos jours, tout le monde apporte aux éleveurs chaque semaine un complexe d’à peu près toutes les vitamines dans l’eau de boisson, l’apport d’oligoéléments pose problème.
Certes la plupart des complexes poly vitaminés sont enrichis de sels de fer (plus ou moins assimilables), de magnésium, de manganèse. Mais souvent manquent les sels de cuivre, de zinc, de cobalt, qui jouent à doses très très faibles un rôle très important dans l’organisme (fécondité – plumage – sang).
Et puis il ya le problème de la cellulose. Chacun sait que la ration doit contenir un certain pourcentage de cellulose – ballast digestif – indispensable.
La pilule qui remplacerait les rations est un mythe à la Jules Verne.
La présence d’une certaine proportion de graines riches en cellulose dans la ration est une nécessité. On compte en moyenne 5 à 6%. Alors remarquons que le froment n’en contient que 1,8 %, le maïs 2,2 – les pois 5 à 8, dari 1,8 – orge 5, colza 6, chanvre 16.

 

Les pois sont donc une source de protéines mais aussi de cellulose donc l’équilibrage de la ration.
Il ne faut pas s’étonner si certaines colonies se précipitent au champ au moment des semailles de pois.
La carence en cellulose doit donc être combattue en saison de repos (où la ration est faible en pois et petites graines) par un apport régulier de verdure (salade – carottes râpées etc.).
On doit ajouter à tout cela, au moment de l’élevage en particulier un besoin quelque peu mystérieux en protéines d’origine animale. J’ai vu, du temps où les insecticides agricoles n’avaient pas tué tous les escargots, des pigeons rentrer au colombier, le jabot plein de petits escargots dont les coquilles se frottant dans le jabot faisaient un bruit de raclage fort étonnant.
Les pipants en étaient gavés d’où quelques cas de ténias dont ces petits escargots sont les hôtes intermédiaires.
De nos jours, ces protéines animales peuvent être apportées au colombier par les farines de poisson, de sang, d’œufs pour la plus belle croissance des pigeonneaux. Car il faut apporter à nos pigeons tout le nécessaire, en particulier au printemps. Le champ est à cette époque le rendez-vous de tous les dangers – engrais ­traitements chimiques des graines de semence, des mauvaises herbes, des jeunes plantes. Les rapaces arrivent, affamés par leur temps de migration.
Alors comment faire?
L’énumération des besoins qui vient d’être faite permet de les résumer: grit salé (sel ajouté) ­levures – verdure (salée elle aussi) – granulés, ou farines, protéiques contenant des farines animales diverses – complexes poly vitaminés avec oligo-éléments chaque semaine dans l’eau de boisson. Et ration suffisante. Ainsi vos pigeons recevront tout le nécessaire, se contenteront de voler autour du colombier et n’iront pas bêtement compromettre leur saison sportive avec des toxiques plus ou moins dangereux.

Dr. Vét. JP. Stosskopf


Notice:

  • Il faut apporter aux pigeons tout le nécessaire, car sinon ils risquent d’aller au champ et d’être victimes d’engrais, traitements chimiques de semences, des mauvaises herbes et même des rapaces.

[ Source: Article édité par Dr. Vét. JP. Stosskopf – Revue PIGEON RIT ]

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